Droit international et devoir moral

Lorsqu'on observe les positionnements des diplomaties internationales, force est de constater le fossé grandissant entre la Russie et les pays occidentaux dont les représentants ne sont plus aujourd'hui que des "ministres des affaires à l'Etranger", dont les priorités - pour ne pas dire les obsessions totalitaires - ne sont que de défendre la rapacité capitaliste occidentale et l'hégémonie cynique d'une pensée unique droitdel'hommiste hypocrite. Et dans cette vision totalitariste du Monde les peuples se sont aux yeux des ploutocrates mondialistes que des troupeaux à qui l'on donne des outils, des caddies ou des fusils pour mieux engraisser le capitalisme rayonnant.

Du côté de la Russie il serait malhonnête de de prétendre dans un manichéisme stupide que Moscou ne défend pas ses intérêts économiques, mais, lorsqu'on observe les événements internationaux la concernant on ne peut que relever 3 principes souverains gouvernant sa politique étrangère : 

  • La Russie ne cherche pas à déstabiliser des pays dans une dynamique de conquête militaro-industrielle, stratégique ou idéologique.
  • La Russie respecte la droit des peuples concernant leurs destinées lorsque leur choix est majoritaire et libre.
  • La Russie ne fait pas d'ingérence dans les pays étrangers, et n'y intervient qu'après avoir été sollicité par leurs gouvernements.
Ainsi peut-on observer comme quelques exemples récents des positions internationales russes: 

  • La non ingérence de Moscou dans la pourtant lamentable gestion du Maïdan par Ianoukovitch en 2014 qui pourtant menaçait la stabilité de sa zone d'influence. 
  • La validation du référendum populaire de Crimée, libérée par la coup d'Etat constitutionnel, qui demandait à 97 % le retour de la péninsule russe en Russie,
  • L'intervention militaire en Syrie réalisée seulement après que le président Bachar el Assad en ait fait la demande (contrairement à l'OTAN qui s'y est invité par la force),
Et par dessus toutes les motivations qui animent les relations internationales du Kremlin celle qui consiste à respecter la volonté des peuples et protéger les citoyens russes est prioritaire et même sacrée, même s'il doit en coûter à la diplomatie, l'économie ou à l'armée de la Fédération.

Et c'est ici que l'exemple du Donbass, qui ne représente aucun intérêt stratégique majeur pour Moscou (ni base ni profondeur stratégique) pas plus qu'économique (pas de ressources uniques et vitales) est significatif de la dimension humanitaire prioritaire de la diplomatie russe qui soutien les populations russes de Donetsk et Lugansk, mais sans provoquer le droit international (intervention militaire et reconnaissance politique des républiques séparatistes) et en défendant opiniâtrement un règlement diplomatique du conflit malgré 7 années de violations ukrainiennes du processus de paix.

Constantin Kosachev
C'est dans cet esprit que Constantin Kosachev, Président de la Commission des Affaires étrangères de la Douma, l'assemblée de la Fédération de Russie a rappeler, sur fond d'envenimation des relations Est -Ouest et de menace d'offensive ukrainienne dans le Donbass, le droit constitutionnel pour la Russie d'intervenir militairement dans un pays étranger pour protéger ses citoyens.

Si aucun plan d'invasion de l'Ukraine est élaboré, en revanche, "La Russie a le droit d'utiliser l'armée pour protéger ses citoyens dans le Donbass" a déclaré Kosachev lors d'un entretien au média Interfax. Et le Président de la Commission des Affaires étrangères de la Douma de préciser que cette possibilté ne concerne pas les questions de sécurité nationale, mais le droit du pays d'utiliser ses forces armées pour protéger ses citoyens dans le Donbass si leurs vies étaient menacées par une offensive de Kiev. 

Voilà pourquoi, précise Constantin Kosachev, "la Russie surveille l'évolution de la situation autour du Donbass notant au passage que l'Ukraine n'est pas le seul initiateur mais que ses mécènes occidentaux la poussent à prendre des mesures radicales". 

"De plus, rappelle Kosachev, les provocateurs tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de l'Ukraine savent exactement ce qui se passera dans cette affaire. Sans préjuger de l'évolution des événements, je rappellerai simplement à ces provocateurs qu'après la tragédie de Tskhinvali (attaque géorgienne de l'Ossétie et riposte russe en août 2008), de sérieux amendements ont été apportés en Russie en novembre 2009 à la loi fédérale actuelle "sur la défense".

A cette fin, le 10ème article de la loi fédérale sur la Défense permet la projection rapide des troupes russes pour protéger leurs citoyens à l'étranger en cas d'attaque contre eux. Rappelons ici que près d'un million de citoyens des républiques de Donetsk et Lugansk sont désormais des citoyens officiels de la Fédération de Russie.

Et si, en cas de riposte russe à une offensive ukrainienne dans le Donbass, les petites hyènes occidentales hurlent à "l'invasion russe" je leur rappellerai primo que le qualificatif "invasion" ne peut être appliqué à une contre offensive et secundo, que les occidentaux sont les premiers à user et même abuser de ce droit d'intervention militaire extérieur pour exercer des ingérences illégales par contre en fantasmant sur des menaces qui souvent ne concernent même pas leurs ressortissants mais juste les intérêts de leur complexe militaro-industriel.

La Russie quant à elle respecte la morale de ce droit international, comme a été obligée de le reconnaître la commission d’enquête indépendante et internationale, missionnée par l’Union européenne, chargée de définir les causes et responsables du conflit géorgien d’août 2008 qui est évoqué ici par Constantin Kovachev. Dans son rapport final du 30 septembre 2009 la commission internationale, si elle note une "réponse excessive" de Moscou, a été obligée d'admettre que c'est bien Tbilissi qui avait déclenché le conflit, justifiant l'intervention militaire des forces russes.

Même si 10 000 hommes environ sont rentrés vers leurs garnisons à l'issue des exercices de défense russes organisés dans la région pontique, l'Etat Major russe garde suffisamment de troupes près des frontières ukrainiennes, non pas pour "envahir l'Ukraine", comme le répètent à tur tête tous les larbins propagandistes mondialistes, mais pour pouvoir porter une assistance victorieuse et sans délai aux populations du Donbass en cas d'offensive majeure ukrainienne rompant le front actuel.

Erwan Castel

Posts les plus consultés de ce blog

Attentats à Lugansk !

Volontaire français sur le front

L' UR 83P "Urki" au combat