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Lance grenades automatique AGS 17 (30mm), en service de chaque côté du front du Donbass |
"Les actions de l'Ukraine et d'autres pays ont atteint un point qui
oblige la Fédération de Russie à prendre des mesures radicales"
Andrey Rudenko vice-ministre russe des Affaires étrangères
Depuis 2 semaines environ, les bombardements ukrainiens ont sensiblement diminué sur le front pour laisser l'avant scène aux chutes de neige. Pourtant on ne pas évoquer pour autant une désescalade, bien au contraire car les préparatifs offensifs de l'armée ukrainienne sont toujours en cours ainsi que de multiples provocations réalisées sur le front par leurs armes de premier échelon, leurs drones de frappe tactiques et leurs snipers qui continuent à tuer et blesser des défenseurs républicains.
Quelques exemples parmi les provocations ukrainiennes des derniers jours :
Le 17 décembre
- A 15h20, bombardement ukrainien par drone tactique sur la caserne de la 43ème unité de pompiers de Gomoisky (Nord-Est Gorlivka), provoquant des dégâts matériels.
Le 18 décembre :
- A 11h25, bombardement ukrainien au mortier du village minier de Gagarine (Ouest Gorlovka) depuis les positions de Dzerjinsk. 8 obus de 82mm tirés.
- A 16h30, bombardement ukrainien de Kalinovo depuis les positions de Troitskoe. 6 obus de 73mm (SPG 9): 1soldat de la milice populaire de Lugansk a été tué et un autre a été blessé. La milice a répondu immédiatement aux tirs ukrainiens provoquant 2 tués et un blessé chez l'ennemi.
Ce même front de Svletlodarsk (Nord-Est Gorlovka)
vidéo sous le feu de mortiers de 120mm ukrainiens
Le 20 décembre :
- A 15h35, bombardement ukrainien de Bayrak (Nord Est Gorlavka) depuis les positions de Novoluganskoe. 29 grenades AGS tirées.
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Mortiers de 120mm ukrainiens en action dans le Donbass |
Le 21 décembre :
- A 12h57, bombardement ukrainien au mortier lourd du village d'Aleksandrovka (Sud de Donetsk) depuis des positions situées à Marinka. 20 obus de 120mm tirés.
La confrontation politico-militaire Est-Ouest se radicalise
Si le front militaire vit depuis quelques jours une accalmie relative (jusqu'au bombardement d'Aleksandrovka d'aujourd'hui), en revanche sur le front diplomatique, les échanges entre les Washington et Moscou se font désormais à couteaux tirés, notamment au sujet de l'extension de l'OTAN vers les frontières russes pour lequel les occidentaux refusent de considérer les inquiétudes russes comme légitimes, piétinant les principes souverains de sécurité internationale dans les "zones d'influence", qu'ils ont pourtant souvent imposé au Kremlin comme par exemple lors de la crise des missiles de Cuba (et qui sont d'autant plus vifs aujourd'hui avec l'amélioration des portées et vitesses des armements stratégiques).
La position de l'OTAN est à ce titre très significative et semble même imposer un alignement servile et zélé des gouvernements occidentaux. Ainsi le secrétaire générale de l'Alliance a t- il déclaré:
- "L'OTAN ne fera jamais de compromis avec la Russie sur le droit de l'Ukraine de "choisir sa propre voie" Jens Stoltenberg, secrétaire généra de l'OTAN.
Et cette extension agressive de l'OTAN vers les frontières de la Fédération de Russie, laquelle est définie dans les sommets annuels de l'Alliance comme l'ennemi principal, est soutenue d'une même voix par les responsables occidentaux qui campent sur la position de Washington et parfois dans une rhétorique encore plus agressive que celle de l'alliance qui est devenue sa force d'occupation militaro-politique de l'Europe. Par exemple:
"Nous devons clairement dire à la Russie qu'elle n'a pas le droit de dire aux partenaires de l'OTAN comment ils doivent se comporter", a déclaré Christina Lambrecht, la ministre allemande de la Défense lors d'une visite en Lituanie.
Washington veut protéger l'agression ukrainienne
Et dans ce jeu d'allumettes au dessus d'un baril de poudre des diplomaties occidentales, Washington cherche de toute évidence à la fois :
- à encourager Kiev d'intervenir dans le Donbass, en réaffirmant son soutien politique, économique et logistique inconditionnel qui reste inscrit dans un processus ouvert d'intégration à l'OTAN, sans toutefois militairement s'engager directement sur le front d'un éventuel conflit russo-ukrainien.
- à dissuader Moscou d'intervenir en Ukraine pour défendre les populations du Donbass, en agitant au dessus de la Russie des nouvelles sanctions économiques et diplomatiques qui seront selon les dires d'un responsable de la Maison Blanche "écrasantes, immédiates et entraîneront des coûts importants pour l'économie et le système financier russes"
Une fois encore les USA jouent ce jeu cynique qui consiste à pousser les ukrainiens, par leurs soutiens et leurs promesses, sur le chemin de la guerre contre la Russie pour pouvoir déclencher de nouvelles sanctions contre Moscou, mais tout en restant à distance pour ne pas que les occidentaux soient en première ligne...
Du côté de la Russie
Tandis qu'à Moscou, le ton se durcit autour de la sécurité des populations du Donbass et de l'implication de l'OTAN en Ukraine, sur le terrain, l'Etat major russe poursuit inlassablement le déploiement d'unités de combat, de logistique ou de guerre électronique vers les frontières avec l'Ukraine et le Donbass (voir sur ce sujet les articles précédents comme ici)
19 décembre en gare de Klintsy (région de Briansk) est arrivée un autre convoi ferroviaire russe
avec du matériel militaire divers. Parmi les véhicules de combat d'infanterie et les chars on peut
observer des camions logistiques couverts, des engins du génie comme des ponts mécanisés lourds
TMM-3, EOV-4421, un convoyeur à chenilles PTS-4, un lance-roquettes automoteur UR-77 "Meteorite", un IMR- Débroussailleuse 3M, des camions-grues et plusieurs BMP-2K.
Il est probable que le positionnement de Moscou concernant l'Ukraine et la menace de l'OTAN fera l'objet d'une présentation publique de ses exigences en matière de sécurité nationale étendue à sa zone d'influence pontique pour garantir à ses centres névralgiques une profondeur stratégique et soutien humanitaire; ainsi qu'un ultimatum à Kiev concernant ses violations criminelles permanentes à l'encontre des populations civiles du Donbass.
Alors que la neige étend son manteau glacial sur le Donbass, l'Hiver menace plutôt de devenir brûlant et ce dans les quatre prochaines semaines, qui sont le délai que l'administration de la Maison Blanche s'est donné pour forcer la Russie, par la menace économique, de renoncer à ses positions en Ukraine concernant l'OTAN, le Donbass et bien sûr la Crimée dont le rattachement référendaire de 2014 n'a toujours pas été digéré par les faucons mondialistes.