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Affichage des articles du octobre, 2017

Retour sur Promka

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008 Dans la camionnette qui assure discrètement et rapidement les rotations sur le front, "Shartior" un jeune du Donbass sorti de la mine pour les tranchées et, surveillant les abords de la route, "Sever" notre chef de groupe, toujours aux aguets . Le rythme du front, malgré une tension permanente permet, missions et services, de se reposer, écrire et méditer sur la destinée humaine. J'emporte désormais au fond de mon sac un "kit de communication", composé de mon vieux smartphone à l'écran tout ridé des chocs et maladresses de son propriétaire, un modem portatif qui quelques minutes par jour (et surtout par nuit) réussit à accrocher un fil du réseau se perdant au milieu des ruines, et des batteries de secours pour assurer un minimum de vie à cette communication d'extraits de mon journal que je me suis promis de faire depuis 1 mois. Mercredi 1er novembre 2017 (Je profite de quelques étincelles de connexion pour partager des extraits de mon journ

"Filin"

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007 La guerre c'est d'abord, pour le soldat qui la vit comme un fétu de paille dans une folle tempête, une danse quotidienne avec la Mort, cette faucheuse qui n'a pas de drapeau ni de repos. Depuis que je suis arrivé dans le Donbass, nombre de camarades sont partie rejoindre la cohorte des ombres des morts au combat partis trop têt devant moi vers l'horizon inconnu. A peine arrivé à Piatnashka, "Filin" un camarade de la Compagnie est tué sur le front, fauché par un sniper ukrainien.  Même si cela fait partie du risque et même du quotidien assumé, cela reste un moment fort dans la vie du soldat... Lundi 30 octobre 2017 Après 3 jours de repos (bien mérité) à Oktyabrsky, retour à la base de Piatnashka, pour entamer un deuxième cycle de 10 jours (3 jours d'entrainement et 1 semaine de front). Nous nous retrouvons avec plaisir, les accolades chargées de cette chaleur unique d'une camaraderie militaire soudée par la guerre. Le matériel envahi les lits avant

A l'orée des mois noirs

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006 Retour sur le front de Promka Publié sur Facebook le 29 octobre 2017 A nouveau reparti pour 3 jours d'entrainement et 1 semaine de front avec la brigade Piatnashka, sous un temps pluvieux qui augure de une ambiance boueuse et froide... Retour prévu le 9 novembre, Je célébrerai donc cette année encore la fête de Samhain (je ne parle pas de sa déclinaison dégénérée d'Halloween) à la lueur d'un feu caché au secret d'une antre militaire, accrochée sur cette ligne de feu qui ouvre également à sa manière les portes d'un autre monde sombre aux êtres qui y vivent et survivent. C'est dans ces moments, où l'inconnu guette les âmes et les corps jetés à la croisée de mondes physiques et métaphysiques, que nos racines païennes civilisationnelles nous interpellent à nouveau à travers les danseuses brûlantes d'un feu de bois ou les caresses glaciales d'une bise nocturne... L'Europe des peuples s'est fondée sur ce rapport sacré et instinctif à la terre n

Être citoyen de l'Empire

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005 Avec cette page du journal du front, j'ouvre une série de portraits où je veux garder de la distance avec l'intimité et l'histoire personnelle des individus, cherchant à ne retenir que l'essence de leur engagement et le rayonnement de leur courage. Car seuls comptent l'exemple et l'Honneur qu'ils offrent avec humilité et naturel à leurs camarades de combat et à l'Histoire.  Aujourd'hui je vous invite à rencontrer "Kucha" un  homme libre du Kamchatka. 28 octobre 2017 Dans notre Occident aux Etats-nations fantasmés (même s'ils ont une existence historique réelle et respectable pour certains) le sentiment patriotique est souvent lié à une idéologie centrée qu'elle soit politique, religieuse, culturelle et même parfois ethnique. Dans le Donbass, avec mes camarades volontaires venus des pays slaves je retrouve le sens du mot nation tel que défini par Ernest Renan en 1882 lorsqu'il évoquait son "âme spirituelle" forgée p

Appel aux dons

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Pour m'aider à vivre, aider et informer   "Mourka"  Pour celles et ceux qui veulent m'aider (ordinateur et équipements d'hiver, aide humanitaire et frais personnels) vous pouvez contacter Hubert Fayard qui décolle pour Donetsk via Moscou la semaine prochaine, il pourra à cette occasion apporter de l'argent sans passer par les frais des virements ou mandats internationaux. Ici, aucune somme est négligeable : avec 50 euros on peut acheter une parka grand froid, payer un loyer mensuel ou aider une famille bombardée pour un mois. Grâce aux dons reçus ce mois ci j'ai déjà pu faire l'acquisition de premiers vêtements grand froid (priorité devenue urgente depuis 1 semaine) ainsi que continuer à aider aux frais de traitement d'un enfant malade. Il reste malheureusement d'autres dépenses en attendant la première solde... Je remercie celles et ceux qui, malgré les actions malfaisantes des insectes rampants venus échoué(e)s à Donetsk, continuent à me sout

Somme 1917 ? Non, Donbass 2017 !

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004 27 octobre 2017 Depuis plus de 3 ans le régime halluciné de haine qu'un Maïdan organisé par les occidentaux à engendré n'arrête pas de bombarder un peuple qui hier encore était une pierre de l'édifice ukrainien. .. Cette terre noire du Donbass est à nouveau rougie par le sang de ses enfants victimes d'une guerre que pourtant les médias occidentaux refusent de regarder en face.... Sur environ 300 km une large bande de terre traversant de nombreuses localités est entièrement dévastée par les bombardements et les combats qui font rage depuis plus de 3 ans au cœur de cette Europe à la fois complice et indifférente. Plus de 10 000 tués (certaines sources comme le renseignement allemand avancent jusqu'à 50 000 morts), des dizaines de milliers de blessés, des centaines de milliers de réfugiés et déplacés, des millions de rêves brisés, des milliards de dégâts... et une guerre civile dont les plaies ne cicatriseront jamais ! 1 siècle après la "der des ders", 75

Sur la ligne de feu du Donbass

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003 27 octobre 2017 3 jours de repos à Donetsk, le temps de laver et reposer les corps et les vêtements avant de retourner vers le Nord de Donetsk où le front entre Yasinovataya et Avdeevka est devenu une véritable ligne de feu depuis que les forces ukrainiennes ont envahi la "zone grise" que les accords de Minsk définissent comme une zone démilitarisée de 2 km minimum. . Sebastien Hairon et moi même sommes déployés sur 2 positions distantes des positions ukrainiennes que de 150 mètres en moyenne. Mon groupe est retranché dans un bâtiment en ruine au contact de positions ennemies tenues par la garde nationale Ukrainienne et 2 unités de "Prayvi Sector", les radicaux nationalistes qui nous gratifient de tirs continuels jour et nuit avec des armes de tout calibre (du fusil d'assaut au mortier en passant par la mitrailleuse, le lance grenades le canon sans recul SPG et sans oublier les snipers qui arrosent nos embrasures de tir et d'observation... Il nous semble

Vers le front

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002 Jeudi 19 octobre 2017 Pendant au minimum une semaine je laisse clavier tactile et écran lumineux pour le gilet tactique et l'arme sombre... Ce matin, sur une route voisine, des cliquetis de véhicules blindés ont déchiré le brouillard et réveillé les corps allongés au milieu du fatras des armes et paquetages préparés... Le thé matutinal ouvre une nouvelle attente, dont nous profitons pour contrôler une dernière fois armes et paquetages avant de hisser tous ces kilos sur les plateux des véhicules.... Au fond de mon sac j'emmène aussi avec moi un carnet, un stylo, un "gwen ha du" et beaucoup de liberté ! Erwan Castel Les autres extraits de ce journal du front peuvent être retrouvés ici :  Journal du Front

Le "système D" made in Donetsk

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Fenêtre entrouverte sur un journal du Front Depuis 3 ans bientôt, mon engagement dans le Donbass est l'objet d'un travail d'écriture souvent éphémère qui m'aide à asseoir mes réflexions et mon regard sur cette aventure humaine dont je ne sais encore vers quelles escales et destination, les vents du destin vont me pousser. Donc j'ai décidé en luttant contre cette aversion de parler de moi-même et de me montrer de partager quelques unes de ces pages de carnets tachés d'encre et de terre noires que je trimbale au fond de mes poches de treillis et mon sac à dos. 001 17 octobre 2017 : retrouvailles avec l'Opolcheny Après une période de pause de quelques mois à travailler avec l'équipe de Novorossiya Today, j'ai décidé de repartir sur le front où mon engagement trouve finalement son épanouissement le meilleur par un travail concret dans la défense de ce peuple du Donbass que j'aime chaque jour un peu plus profondément.  Aujourd'hui, après 3 ans de

Action humanitaire à Oktyabrsky

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Avec Sebastien Hairon, n'en déplaise aux insectes qui tentent de couper nos ressources, nous continuons à aider tant bien que mal des personnes âgées victimes des bombardements ukrainiens. Si les sommes engagées peuvent vous paraître dérisoires (3000 roubles, environ 50 euros), il faut savoir que c'est le montant moyen d'une pension mensuelle pour les retraités.  Ludmila qui vit avec son petit fils orphelin doit également se fournir en médicaments dont le coût mensuel est celui de sa pension. Cette 3ème action humanitaire réalisée par Sébastien prolonge les précédentes que j'avais réalisé pendant l'hiver dernier (réparation des fenêtres de l'appartement, et aussi aides alimentaires et financières) De mon coté, je continue quand j'en ai les moyens d'aider 2 autres "babouchkas" qui habite près de chez moi dans le même quartier d'Oktyabrsky (Nord de Donetsk) Merci à Seb et ses donateurs de nous aider à réaliser ses actions malgré les voleurs e

2 guerres, 2 mondes, 1 seule Liberté !

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Ce 14 octobre les radicaux ukrainiens ont célébré l'anniversaire de la création de l'APU (1942), cette armée nationale ukrainienne qui va entacher l'histoire de son pays en collaborant avec le nazisme jusqu'à participer activement à ces crimes de guerre.  Aujourd'hui les supplétifs de Washington, après avoir incendié le Maïdan en 2014, sont tels des meutes de chiens enragés terrorisent la population du Donbass 75 ans se sont écoulés et l'Europe post moderne voit à nouveau la gangrène des nationalismes ethno-centrés pourrir son corps fragilisés par des crises multiples inoculées par un mondialisme apatride et amoral grâce à la servitude volontaire des gouvernements occidentaux et à la léthargie consumériste de leurs populations. 75 ans se sont écoulés, mais la Russie, qui pourtant a failli disparaître dans l'effondrement du monde soviétique a prouvé au monde l'authenticité de sa force et de ses traditions centrés sur la défense des libertés et des identit