Kiev déchire les accords de Minsk
Inacceptable pour Moscou !
Destruction d'habitats civils en juin 2017 |
Cette année les marionnettes étasuniennes du Maïdan ont décidé de sortir de l'enlisement de la situation du Donbass en ouvrant à nouveau les portes à une option militaire ukrainienne radicale.
Ce faisant, Kiev a déchiré les accords de paix pourtant signés par ses dirigeants à Minsk en février 2015. Certes le processus de paix n'avait pas vraiment décollé depuis ces accords mais force est de constater que la situation militaire à été stabilisée (malgré les incessantes provocations meurtrieres ukrainiennes) et que les pertes ont sensiblement diminué par rapport à 2014 où l'accélération du conflit risquait en plus de se transformer en une déflagration européenne incontrôlable.
La "loi de réintégration du Donbass" est un abandon pur et simple du processus de paix de Minsk (qui n'est même pas cité dans le texte) et une porte ouverte pour une nouvelle offensive ukrainienne sur la ligne de front (transfert du pouvoir à l'armée, loi martiale etc...) qui sera dirigée contre un ennemi russe explicitement nommé. (A défaut d'être sur le terrain il est ainsi sur le papier !)
Donc nous avons aujourd'hui une armée ukrainienne dans les startings-bloks er une loi qui lui donne le feu vert pour une offensive (suicidaire). Il reste maintenant pour Kiev (ou les USA) à trouver un détonateur mais tout en apparaissant bien sûr au yeux de "l'opinion internationale" comme les victimes des affreux méchants terroristes russes...
Sur le front, le calme est plus que relatif et l'hémorragie lente continue sous les tirs réguliers menés par Kiev. Sur les zones de contact (Kominternovo, Marinka, Aéroport, Yasinovataya etc...) des militaires et des civils tombent chaque semaine sous les obus ukrainiens ou les balles des snipers occidentaux engagés dans les rangs des bataillons spéciaux. Il y a 2 jours par exemple, un habitant de Zaitsevo a été tué lors d'un bombardement de son village qui a touché 5 maisons tandis qu'hier était inhumé a Donetsk un soldat tué dans le sud de la République.
La réalité quotidienne du front et la volonté politique de Kiev, toutes les deux soutenues par les USA et leurs laquais occidentaux prouvent s'il en était encore besoin que la ploutocratie mondialiste ne veut pas éteindre cet incendie du Donbass mais au contraire maintenir le feu sous ce front de réserve qu'elle peut à nouveau réveiller sur le grand échiquier pour tenter de déstabiliser Moscou qui est sur le point de porter le coup de grâce au terrorisme occidentalo-salafiste en Syrie.
Quel sera le "détonateur" qui lancera les chars de Kiev vers un dernier baroud d'horreur ? Un false flag sur le front, un nouveau changement de régime radical à kiev, un ordre de Washington ?
Ce qui est sûr, c'est qu'il faut mettre la situation du front du Donbass en perspective avec les défaites de la stratégie occidentale en Syrie, l'effondrement du dollar, les menaces de coup d'Etat à Kiev etc... et jusqu'aux prochaines élections russes qui (comme les JO de Sotchi en 2014), peuvent encourager les stratèges de la dynamique de la marchandise à avancer à nouveau leur pion sur l'échiquier ukrainien.
Le désert des tartares version steppe continue donc même si à l'horizon du monde, sur tous les continents, les nuées sombres soulevées par des armées en marche confirment l'arrivée proche et inévitable du "matin du grand soir"
Erwan Castel
Source de l'article : RT
Pourquoi la loi ukrainienne sur la «réintégration du Donbass»
est-elle inacceptable pour Moscou ?
9 oct. 2017, 19:05
Approuvé en première lecture lors de débats mouvementés par le Parlement ukrainien, la dernière initiative législative de Kiev concernant les régions de Donetsk et de Lougansk est contraire aux accords de Minsk, d’après le Kremlin.
Après une discussion perturbée par des bagarres et un fumigène, la Rada (parlement monocaméral ukrainien) a approuvé le 6 octobre en première lecture le projet dit de la «réintégration du Donbass». Introduite par le président Petro Porochenko, cette loi définit la politique de Kiev envers des régions de Donetsk et de Lougansk, qui échappent toujours à son contrôle et continuent à défier le gouvernement instauré après un coup d’Etat de 2014. Alors que les accords de Minsk, conclus en 2015, ouvrent la voie à la recherche de compromis entre les rebelles et Kiev, Moscou estime que le pouvoir ukrainien vient de s’éloigner, encore un peu plus, de leur exécution.
La nouvelle loi inscrit, entre autres, dans la loi ukrainienne que la Russie est un «Etat agresseur». «Cette notion n’existe pas dans les accords de Minsk. La partie russe est un signataire, et plus particulièrement, le garant de leur exécution», a déclaré à ce sujet le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. «Du point de vue purement légal, une telle formulation ne peut pas être acceptable pour nous, ni de jure ni de facto», a-t-il poursuivi, avant de conclure : «Du point de vue légal, ça contredit la lettre et l’esprit des accords de Minsk.»
L’Ukraine ne cesse d’accuser la Russie d’agression contre sa souveraineté dans les régions de Donetsk et de Lougansk, affirmant que Moscou participe directement au conflit entre Kiev et les rebelles. Les autorités russes rejettent ces accusations, invoquant une absence de preuves.
La nouvelle loi permettrait également au président ukrainien d’utiliser sans entraves l’armée ukrainienne pour libérer les «territoires temporairement occupées» à l’est du pays et pour instaurer la loi martiale dans ces régions. Ce texte législatif ne mentionne pas non plus les accords de Minsk II, qui restent, pour Moscou comme d'ailleurs pour Paris et Berlin, la seule solution viable pour restaurer la paix dans le Donbass.
Le porte-parole du Kremlin a également noté que le président Porochenko avait bien signé ces accords en février 2015, confirmant son engagement à s’en tenir aux conditions qui y figurent. Or, il introduit deux ans plus tard un projet de loi qui va à leur encontre. «Nous voyons ici une contradiction juridique», a constaté Dmitri Peskov.
Les accords de paix, dits de Minsk II, ont été signés en février 2015 après les discussions entre les représentants de Kiev et des républiques autoproclamées de Donetsk et Lougansk, sous l'égide de la Russie, de l’Allemagne, de la France, avec le concours de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe. Ce traité prévoit un cessez-le-feu dans la zone du conflit, le retrait des armes lourdes par les troupes ukrainiennes et rebelles, l’élargissement de l’autonomie des régions de Donetsk et de Lougansk, ainsi qu'une réforme constitutionnelle de l’Ukraine qui permettra de remplir cette dernière condition, de même que l’échange des prisonniers et l’octroi d'une amnistie à tous les participants du conflit.
Début septembre, la Russie a déposé devant le Conseil de sécurité de l'ONU un projet de résolution visant à déployer des forces de maintien de la paix pour aider à «régler le problème» dans l'est de l'Ukraine. Selon la proposition russe, ces forces serviraient à protéger la mission d’observation de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), chargée selon les accords de Minsk de veiller sur la situation dans la région. Cette initiative a été soutenue par la chancelière Angela Merkel, mais rejetée par les Etats-Unis et l'Ukraine.