Un provocation inédite de l'OTAN dans le Donbass

Obusier ukrainien de 152mm 2S19 "Msta-S", en cours de déploiement sur le front 

Dans l'escalade en cours dans le Donbass entre les forces ukrainiennes et séparatistes initiée par Kiev il y a 2 mois, nous assistons maintenant à un crescendo de provocations ukro-atlantistes de plus en plus importantes et dangereuses, malgré les nouveaux pourparlers engagés entre la Maison Blanche et le Kremlin et qui débordent largement la zone du front pour menacer la stabilité et la sécurité internationale de toute la région de la mer Noire.

Parmi les provocations ukrainiennes quotidiennes on observe une utilisation de plus en plus meurtrière des drones de frappe tactiques qui sont lancés dans des attaques visant aussi bien les positions défensives des milices républicaines que les zones résidentielles civiles. 

Ainsi ce 10 décembre un drone ukrainien a largué une munition inconnue près d'un abri bus dans la périphérie Sud Ouest de Donetsk (Trudovsky) et lors de la tentative de neutralisation de l'engin qui n'avait pas initialement explosé, 1 soldat a été tué et un autre blessé grièvement, ce dernier succombant lui aussi à ses blessures le lendemain 11 décembre matin.

Le 11 décembre, un autre ukrainien drone de type Valkyrie a été neutralisé en vol par la défense électronique de le défense Nord de Donetsk alors qu'il se dirigeait vers l'hôpital 21 dans le quartier d'Okyabrsky. Après analyse de l'appareil crashé au sol, les enquêteurs ont conclu qu'il s'agit d'un drone d'observation employé observer et corriger les tirs de l'artillerie. Ce qui est inquiétant c'est que la zone où il travaillait est une zone résidentielle où vivent de nombreuses familles, avec une école, un hôpital et un petit marché qui ont déjà été bombardés plusieurs fois depuis 2014.
A noter que le 10 décembre matin un autre drone ukrainien d'observation s'était déjà crashé au pied d'un immeuble d'habitations (pour des raisons inconnues).

 Drone ukrainien, intercepté le 11 décembre 2021 au
dessus d'Oktyabrsky - Photo de Dmitry Astrakhan

Alors que les projecteurs de l'OTAN sont exclusivement braqués sur les mouvements des unités militaires russes sur leur propre territoire national en organisant des cris d'orfraie dans toutes leurs officines politico-médiatiques, pas un seul mot en revanche sur les concentrations offensives des forces de Kiev sur le front du Donbass qui pourtant les ont provoqué et sont autant de violations ukrainiennes des accords de Minsk (contrairement aux forces russes qui ne sont toujours pas présentes dans les républiques de Donetsk et Lugansk).

Depuis 2 mois, des renforts ukrainiens arrivent quotidiennement sur le front rejoignant ceux qui y étaient restés à l'issue de la dernière escalade du printemps 2021. Ainsi ces derniers jours les observateurs de l'OSCE dont les missions sont de plus en plus entravées par l'Etat major ukrainien qui leur interdit l'accès à de nombreuses zones et brouille leurs drones d'observation, ont constaté :

Les 8 et 9 décembre: 

Arrivée à proximité de zones résidentielles de

  • 6 mortiers automatiques Vasiliek de 82mm à Konstantinovka (Nord Ouest Donetsk)
  • 17 chars de combat T 80 à Zachatovka 

Le 10 décembre 

Le départ de leurs zones de retrait vers le front de

  • 2 systèmes d'armes de missiles antichars de 130mm 9P149 "Schturm"
  • 4 canons antichars de 100mm MT 12 "Rapira"
  • 11 obusiers automoteurs de 152mm MSTA-S


Sur le front Sud de la République Populaire de Donetsk, le couloir de Granitnoe (côté ukrainien) à Telmanovo (côté républicain) est toujours sous tensions et attentions militaires.
  • A Granitnoe, les forces ukrainiennes, pour consolider la tête de pont que leur offre la capture (le 26 octobre) du village de Staromarievka sur la rive gauche de la rivière Kalmius (qui dans ce secteur trace la ligne de front) viennent d'installer un bac en béton pour remplacer un pont flottant précédemment installé mais détruit par l'artillerie républicaine. Renseignement confirmé par les observations de l'OSCE dans ce secteur.
  • Depuis leurs positions les unités ukrainiennes continuent leurs harcèlement des positions républicaines, et parfois à leurs dépends comme par exemple ce BMP2 ukrainien qui, en quittant sa position de tir sur le front Sud a sauté sur une de ses propres mines antichars. Rapidement la soute à munitions du véhicule blindé a explosé à son tour. les observateurs républicains ont vu 1 seul membre de l'équipage pouvoir s'extraire du véhicule.
Un BMP ukrainien saute dans un de ses champ de mines 
      • Toujours sur ce front Sud de la RPD, des unités autonomes ou spéciales composées de radicaux nationalistes (ou étrangers) sont arrivés sur le front, comme l'avait promis Dmitri Iarosh, le petit führer ukrainien lorsqu'il ava été récemment nommé "conseiller spécial" du chef d'Etat Major ukrainien, par exemple:
1 / Sur le front de Novoazovsk, des groupes de reconnaissance ukrainiens supplémentaires sont arrivés en 1ère ligne partageant leur excitation sur les réseaux sociaux, comme l'unité nationaliste "les ours" par exemple venue renforcée la 128e brigade ukrainienne sur le front de Mariupol.  
 
Groupe de reconnaissance ukrainien de l'unité "Ours"
Cherchez l'erreur ! (qui en fait n'en est pas une quand
on connait l'idéologie de ces psychopathes "ukrops")

Un gros plan sur les uniformes des "ours" !, mais
les bobos mondialistes vous diront encore qu'il n'y
pas de néo-nazis dans l'Ukraine du Maïdan.

2 / Sur le front de Volnovakha, entre Donetsk et Mariupol (dans le secteur particulièrement tendu de Granitnoe / Telmanovo, tout ou partie du bataillon néo-nazi "Aydar" a été déployé (avec déjà un tué déclaré dans ses rangs). 


Du côté de l'OTAN

Bien que les responsables de l'alliance ont bien signifié à Kiev qu'ils n'avaient pas l'intention d'engager des forces au contact direct de forces russes, ils ont en revanche renouveler leur soutien inconditionnel garantissant des aides militaires illimitées à l'Ukraine et des sanctions économiques "infernales" contre la Russie si elle intervenait militairement dans la région.

Après la nouvelle provocation maritime ukrainienne dans le détroit de Crimée,  ce 9 décembre, c'est au tour des USA de réaliser une autre provocation, cette fois dans le ciel du Donbass, avec un avion de reconnaissance RC-135W Rivet Joint de l'US Air Force :

L'ambiguïté hypocrite de ce positionnement occidental est déjà visible dans le ciel du Donbass où pour la 1ère fois un avion de reconnaissance RC-135W Rivet Joint de l'US Air Force est venu observer la ligne de front depuis l'espace aérien contrôlé par Kiev. 

Jusqu'à présent l'OTAN confiait ce genre de mission à ses drones stratégiques RQ 4 B "Global Hawk" de la base de Siganolla en Sicile, et le fait que maintenant elle envoi un appareil avec équipage constitue une étape supplémentaire des provocations occidentales dans la région.

Arrivé au dessus de la zone occupé par les forces ukrainiennes le "Rivet Join" étasunien, transpondeur allumé pour être bien visible par tous les radars a réalisé 4 boucles d'observation de la ligne de front dans l'après midi du 11 décembre 2021.

L'appareil espion étasunien RC-135W 62-4134 a effectué 4 rotations pour un enlèvement d'observation de 100 km environ de front. Il volait à  à une altitude de 9.450 m et une vitesse de croisière de mach 0,5 à partir de la croisière. 

Si l'appareil est ancien (famille des Boeing KC 135 née en 1965), les versions RC sont équipées des dernières technologies de guerre électronique permettant de détecter les signaux radars et de communications mais aussi de les brouiller).

Si ces missions de renseignement stratégique de l'OTAN qui déjà très fréquente dans le Donbass avec les drones "Global Hawk" dont les missions sont aujourd'hui complétées par les missions d'observation des drones d'attaque Bayraktar TB2 dont dispose Kiev, elles génèrent un trafic encore plus dense au dessus de la Mer Noire où de nombreux appareils de recherche électronique occidentaux coupent leurs transpondeurs et effectuent des manœuvres mettant menaçant la sécurité du trafic arien civil. 

Ainsi ces derniers jours, plusieurs incidents aériens ont été provoqués par ces avions espions de l'OTAN qui se croient au dessus des lois internationales relatives à la sécurité aérienne :

  • Le 3 décembre 21, un avion de l'Aeroflot effectuant une liaison Moscou-Sotchi Tel Aviv avec 148 passager à BORD  a été contraint à une manœuvre d'évitement d'urgence pour éviter la collision avec un avion espion étasunien ARTEMIS CL600. Quelques temps après le même incident se renouvelait avec un petit avion privé

  • Ce 10 décembre, c'est le vol U6-219 transportant 160 passagers, un avion d'Ural Airlines, volant d'Ekaterinbourg à Sotchi, qui a lui aussi réalisé un évitement d'urgence pour éviter une collision avec un avion non identifié. Information confirmée par le Royaume Uni (tiens tiens !)



Du côté de la Russie 

Ignorant les menaces cyniques des faucons de la Maison Blanche Moscou poursuit les déploiements défensifs de ses forces armées vers son flanc occidental, espérant ainsi dissuader Kiev de lancer ses propres concentrations blindées contre les populations des républiques du Donbass où vivent aujourd'hui prés de 1 million de citoyens ayant obtenu la nationalité russe. 

Un exemple de concentration russe, ici dans la base militaire près de Valuyka (région de Belgorod) á environ 20 km de l'Ukraine. Images haute prises par le satellite Maxar les 7 septembre  et 5 décembre:



Région de Voronej




Région de Voronej ! Gare ferroviaire de Maslovka. 

Région de Rostov d'importants convois militaires russes 
se dirigent vers les frontières de la République de Donetsk
qui n'est dans le Sud qu'à 30 kilomètres de la ligne de front.



Région de Smolensk, convoi militaire russe en route
vers les frontière ukrainiennes


Comme je le rappelais précédemment (ici par exemple), le terrain est la seule référence fiable dans une crise politico-militaire, car, plus les tensions sont vives, plus les discours ne sont que surenchère d'accusations identiques où il est difficile de discerner qui réellement est l'agresseur et qui est l'agressé...

Sauf si on regarde par dessus le parapet des tranchées, dans les hôpitaux civils proches du front, dans les rapports des observateurs internationaux ou sur les radars de l'aviation civile...

Erwan Castel




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