Zelensky ouvre les portes de l'Ukraine à l'OTAN

 

Sur fond d'une escalade majeure initiée par les forces ukrainiennes et du risque accru d'une offensive nouvelle dans le Donbass et par conséquent d'une guerre entre Kiev et Moscou, le président ukrainien Zelensky vient de promulguer une loi autorisant le déploiement de troupes étrangères sur le territoire du pays. 

De fait une telle loi était déjà commise annuellement dans le passé mais seulement pour permettre la réalisation sur le territoire ukrainien d'exercices militaires interalliés, principalement de l'OTAN Pour Kiev c'est l'occasion de normaliser ses armées dans la perspective d'une intégration dans l'alliance et pour Washington de trouver un prétexte pour occuper militairement le terrain avec des bases, quais, dépôts, stations radars et postes de commandement devenus permanents dans l'enchainement calendaire des exercices, ainsi que pénétrer les rouages des administrations de sécurité et de défense de l'Ukraine avec une armée de conseillers techniques et militaires.

Aujourd'hui il n'est plus question des exercices ou des programmes de formations mais bien d'un principe d'ouverture des frontières à des forces militaires alliées qu'elles soient membres de l'OTAN ou non.

La Russie a tenu à préciser clairement sa position vis à vis de l'OTAN dont elle sait que le pouvoir politique ne veut pas d'une guerre frontale et directe contre Moscou :

Récemment le ministre russe des Affaires étrangères, Sergeï Lavrov a rappelé :

"Récemment, nous avons assisté à une augmentation significative de la présence militaire de l'OTAN dans la région de la mer Noire. Les appels de navires de guerre avec des missiles à bord, les survols de l'aviation stratégique américaine sont devenus plus fréquents, des exercices à grande échelle sont menés, incl. imprévu. Presque chaque semaine, nos outils de surveillance objective suivent plus de 50 avions de reconnaissance et drones croisant le long de nos frontières. L'OTAN teste délibérément notre force en envoyant des navires de guerre et des avions dans des zones à proximité immédiate de nos frontières, forçant la Russie à réagir. Cela dit, notre réponse est adéquate, proportionnée et sobre."

Concernant justement cette alliance militaire atlantique on peut observer dans son discours politique une ambiguïté très hypocrite :

Car si Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l'OTAN a signifié lors de sa dernière rencontre avec le président ukrainien Zelensky que l'adhésion de l'Ukraine, qui nécessite le vote à l'unanimité des membres de l'organisation, n'est pas pour demain, il confirme cependant le processus de normalisation assisté des forces ukrainiennes et le partenariat en tant qu'alliés des forces de l'alliance.   

Dans le scénario d'un conflit russo-ukrainien, Jens Stoltenberg vient de déclarer que "l'Ukraine ne peut compter que sur le soutien des pays de l'OTAN, mais pas sur "des garanties de sécurité et de défense collective de l'Alliance". Autrement dit, tout soutien, politique, logistique voire militaire que des pays de l'OTAN pourraient engager auprès de l'Ukraine dans un éventuel conflit n'engage que leurs gouvernements mais en aucun cas l'alliance qui doit contractuellement et automatiquement entrer en guerre si l'un de ses membres est attaqué.

Donc si des unités de l'OTAN présentes en Ukraine se retrouvent sous le feu de l'armée russe dans des combats contre les ukrainiens, l'alliance militaire ne bougera pas, au pire participera t-elle indirectement à la poursuite de ses acheminements logistiques augmentés. 

Car ce qui intéresse les occidentaux c'est de bloquer totalement la Russie (swift, économie, diplomatie etc) sans se mouller directement, quitte à noyer leur clébard ukrainien enragé au passage dans un sacrifice contre les forces russes...

Erwan Castel

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