Les politiques s'assoient mais les armées marchent
Alors que les présidents Poutine et Biden s'apprêtent pour une rencontre virtuelle ce 7 décembre soir au sujet du Donbass, par un communiqué du service de presse de la Maison Blanche et ses laquais français, allemand, italien et britannique déterrent les accords de Minsk qui selon eux sont la meilleure voie pour "résoudre le conflit du Donbass défendre la souveraineté de l'Ukraine".
En nous resservant au menu ces accords de Minsk irréalisables, Washington ne mentionne pas de dialogue direct entre Kiev et Donetsk/Lugansk, pas de sanctions contre l'Ukraine en cas de violations du cessez le feu, mais suggère d'élargir le "format Normandie" aux USA évidemment. Bref, les occidentaux veulent juste obliger unilatéralement la Russie à respecter son engagement international tout en laissant l'Ukraine bombarder impunément les républiques...
Et une nouvelle fois, les accords de Minsk se révèlent ici une arme à double tranchant qui certes a permis à Moscou de stopper un débordement régional du conflit en 2014-2015 stabilisant ainsi le rattachement de la Crimée à la Russie qui était alors la priorité absolue du Kremlin, mais qui aujourd'hui s'avère plutôt un obstacle majeur à l'intégration et même la reconnaissance des républiques de Donetsk et Lugansk vu que, dans ces accords internationaux signés par Poutine, il est validé que Donetsk et Lugansk sont des territoires ukrainiens.
Pour Kiev, déchirer les accords de Paix avant d'attaquer le Donbass reviendrait à se désigner publiquement comme l'agresseur - et les inversions accusatoires de la propagande occidentale n'y pourront rien faire - et surtout cela libérerait la Russie de ses engagements internationaux, l'autorisant moralement à reconnaitre alors les républiques à signer un accord de coopération militaire avec elles et même de se déployer préventivement dans le Donbass.
Voilà pourquoi il est vital, en terme de propagande de guerre, que les ukro-occidentaux agitent hypocritement les accords de Minsk, fussent-ils en lambeaux, pour mieux faire valoir leur inévitable inversion accusatoire qui surviendra en cas d'offensive ukrainienne et ainsi victimiser encore et toujours l'Ukraine criminelle mais que la bien pensance occidentale prétendra et prétend déjà fidèle au processus de Paix.
C'est certainement à cause de ce nouvel acte du théâtre de Minsk sur lequel le cynisme occidental s'apprête à lever une nouvelle fois le rideau que nous pouvons observer sur le front du Donbass une relative accalmie dans les bombardements ukrainiens, mais seulement dans ce domaine !:
Car du côté des préparatifs d'offensive ukrainienne, les convois ferroviaires et routiers de Kiev ne chôment pas, acheminant quotidiennement vers le front du Donbass de nouvelles unités d'artillerie et de blindés, ce qui soit dit en passant constitue autant de violations flagrantes des dits accords de paix.
Ainsi les observateurs de l'OSCE ont enregistré le 4 décembre le transfert de 30 chars de combat T64 et de 17 obusiers automoteurs de 122mm ukrainiens vers la ligne de front, dans le secteur de Krasnoarmeisk et Rubizhne, au Nord-Ouest de Donetsk.
La question légitime est donc de savoir combien de renforts et de quelle nature sont arrivés dans se secteur à mi-chemin entre Donestk et Gorlovka pendant le blocage des "ukrops" ?
Plus discrètes mais repérables quand même des unités spéciales et des spécialistes viennent également renforcer le dispositif ukrainien, ainsi sur le secteur Schastye, des équipes de tireurs d'élite du 131e bataillon ukrainien de reconnaissance ont été déployés sur les positions de la 79e brigade ukrainienne.
Dans le ciel, les drones d'attaque Bayraktars, qui devraient voir leur nombre augmenté de 24 appareils d'ici quelques jours, continuent leurs missions près de la ligne de front, assurant désormais une permanence quotidienne de l'observation doublé de la menace d'attaque aérienne.
Ailleurs, ce sont les réseaux sociaux des ukropithèques qui renseignent sur le déploiement de matériels sur le front, comme ici, sur le front de Dokuchaievsk :
Du côté de la Russie
Alimentant l'inversion accusatoire occidentale dénonçant une invasion russe de l'Ukraine aux environs de fin janvier 2022, les forces russes effectivement continuent d'effectuer des mouvements d'unités sur leur flanc occidental et à proximité des frontières avec l'Ukraine. Mais tout comme au mois de mars de cette même année, lorsque une première menace importante d'offensive contre les républiques du Donbass avait été organisée par Kiev, l'Etat major russe avait déjà mené plus de 100 000 hommes autour de l'Ukraine pour dissuader Kiev de tenter une aventure militaire qui est promise à une débâcle comme celle de 2008 lorsque le président géorgien Saakashvili avait cru pouvoir attaquer impunément l'Ossétie du Sud et l'Abkhazie.
Ce à quoi nous assistons en réalité sur les territoires russes frontaliers de l'Ukraine, c'est à la préparation démonstrative d'une contre-offensive de l'armée russe si par folie Biden donne le feu vert à son laquais ukrainiens de se sacrifier pour ses rêves d'embargos anti-russes.