L'Ukraine dans le rôle du bélier sacrifié

La menace d'une guerre ouverte dans le Donbass entrainant potentiellement l'intervention de la Russie n'a jamais autant été évoquée et surtout confirmée par les actions militaires et les déclarations politiques ukrainiennes. Du côté de l'OTAN, les responsables politiques, de concert avec Washington, multiplient des déclarations de faux culs en affirmant qu'ils ne laisseront pas impunie la Russie en cas de guerre avec l'Ukraine, tout en précisant qu'ils ne souhaitent pas militairement s'engager directement dans un conflit militaire contre les russes. 

"Les pays de l'OTAN sont prêts à punir la Russie en cas d'agression contre

l'Ukraine, l'OTAN est prête à renforcer sa présence sur le "flanc oriental". 

Le secrétaire d'Etat américain Blinken

L'objectif de l'administration Biden et de ses laquais occidentaux est donc de trouver (en le provoquant) un prétexte pour mettre en place un blocus politico-économique total (importations, relations diplomatiques, connections bancaires, transports internationaux etc...) autour de la Russie et de militariser à outrance le flanc oriental de l'OTAN. Aujourd'hui plus que jamais le prétexte idéal pour mettre en œuvre cette stratégie d'isolement maximum de la Russie (qui reste depuis la fin du XVIIIe siècle l'obsession récurrente de la thalassocratie dominante occidentale (britannique puis étasunienne)), c'est une guerre régionale entre Kiev et Moscou, dont la responsabilité sera évidemment attribuée à Moscou par la propagande occidentale.

Là il y a du niveau !:

Lors de sa visite en Corée du Sud, Lloyd Austin, le chef du Pentagone

en évoquant la situation tendue du front ukrainien a déclaré espérer que

le monde "ne verra pas l'invasion de l'Union soviétique en Ukraine". 

Donc, 30 ans après la fin de l'URSS, les hauts responsables étasuniens 

n'ont pas encore compris que la Russie avait changé ? (si tant est qu'elle 

fut une menace réelle pendant la "guerre froide 1.0). Un lapsus pour le

moins révélateur de la crispation dangereuse du cerveau de l'OTAN.

Et certains ont retrouvé effectivement des documents qui

semblent bien être utilisés par le renseignement étasunien 

pour la formation des dignitaires du Nouvel Ordre Mondial :

Et pourtant, concernant cette menace russe tant décriée en Ukraine, depuis 2013, toutes les actions violentes enregistrées en Ukraine sont les conséquences d'agressions ukrainiennes illégales (coup d'Etat du Maïdan), criminelles (massacres de Kiev, d'Odessa...), militaires (opérations militaires contre le Donbass), politiques (répressions des opposants politiques), culturelles (ostracisation de l'identité russe) etc. et qui continuent jusqu'à aujourd'hui et en toute impunité !

La vérité est que l'OTAN n'a toujours pas digéré la décision de la péninsule de Crimée de rejoindre la Fédération de Russie, emportant avec elle l'objectif militaire prioritaire du coup d'état du Maïdan qui était de ravir à Moscou sa base de Sébastopol qui est sa sentinelle stratégique au Sud de son flanc occidental.

Situation sur le front du Donbass

Tout d'abord on a appris en cours de journée le décès de Andrey Nikolaevich Chichkan, 35 ans, l'un des trois civils grièvement blessés par un drone tactique de frappe ukrainien ayant bombardé le village de Golmoisky (Nord Est de Lugansk) le 30 octobre dernier. La victime, grièvement touchée à la tête n'est jamais sortie de son coma...

Et les tirs ukrainiens contre les zones résidentielles républicaines ne cessent d'augmenter de jour en jour comme par exemple aujourd'hui contre la cité de Dokuchaievsk, située à 40 km au Sud du front et qui constitue un point d'appui majeur de la défense du front Sud de la République Populaire de Donetsk :

2 déc 21, 07h20, tirs ukrainiens sur les quartiers Ouest de Dokuchaievsk

2 déc 21 vers midi les tirs ukrainiens sur Dokuchaievsk

continuent après une courte accalmie

Sur le front du Donbass et particulièrement dans le secteur Sud (Novoazovsk, 

Telmanovo, Dokuchaievsk) les ukrainiens utilisent activement leurs drones TB2 

Bayraktar pour des missions de reconnaissance au dessus des positions défensives républicaines, sachant qu'à tout moment elles peuvent devenir des attaques au sol.

Ailleurs sur le front, de nombreux autres secteurs sont également sous le feu des forces ukrainiennes, comme la périphérie Nord Ouest de Donetsk qui en fin d'après midi a vécu de nouveaux bombardement de l'artillerie ennemie :

2 déc 21 après midi, quelques vidéos d'habitants de 

Donetsk vivant près dans les secteurs Nord et Ouest:

Une marée d'acier aux portes des républiques 

Obusiers automoteurs ukrainiens de 152mm 2S3 "Acacia" (photo d'archives)

Certains observateurs évoquent que plus de 125 000 soldats ukrainiens sont déjà amassés le long de la ligne de front du Donbass (soit un rapport de 1 contre 4 en faveur de Kiev), ce qui représente plus de la moitié de leurs forces opérationnelles actives. Et chaque jour des convois militaires, ferroviaires ou routiers acheminent de nouvelles unités et matériels d'assaut vers le front.

Quelques exemples des convois ukrainiens en route vers le front: 

01 déc 21, convoi ferroviaire ukrainien passant par Dnipropetrovk et

se dirigeant vers la ligne de front Sud du Donbass avec notamment;

des obusiers automoteurs de 152mm 2S3 3 "Acacia" et des véhicules

de combat d'infanterie BMP, des transport de troupe BTR et camions.

1er déc 21, un convoi ukrainien passant par Slaviansk et se 

dirigeant vers la ligne de front Nord du Donbass achemine

des Lance Roquettes Multiples de 122mm BM21 "Grad".

Un autre convoi similaire a été vu ce jour sortant de Kharkov

Toutes les voix diplomatiques russes alertent du risque aigu d'assister à une attaque majeure ukrainienne contre le Donbass, et sur place, Denis Pushilin, le Président de la République Populaire de Donetsk a déclaré aujourd'hui qu'il envisageait de faire appel à la Russie en cas d'offensive des forces ukrainiennes dans le Donbass, au vu de la gravité de l'évolution de la situation.

• "Nous voyons non seulement des déclarations, mais aussi des actions de la Grande-Bretagne et des États-Unis. Non seulement des armes sont fournies, mais des intentions sont également créées pour le déploiement de forces spéciales. En fait, ce n'est pas une bataille en tête-à-tête. Je n'exclus pas la possibilité que nous nous adressions à la Russie et éventuellement à la Biélorussie. Nous avons également entendu la déclaration d'Alexandre Grigorievitch (Loukachenko, le président du Belarus). On verra et on agira en fonction de la situation"

Denis Pushilin, président de la RPD

2 déc 21, le président Pushilin évoque la possibilité 

de faire appel à la Russie en cas d'offensive ukrainienne.

Du côté de l'OTAN

Confirmant par anticipation les dires du secrétaire d'Etat étasunien Blinken, les forces de l'OTAN "renforcent leur présence sur le flanc oriental" : unités allemandes en Pologne, unités étasuniennes en Roumanie ou dans les pays baltes tout comme les unités d'autres pays qui sont déjà déployées ou en cours de transfert sur les frontières avec la Russie et le Bélarus.

Concernant l'Ukraine, rappelons que la Grande Bretagne doit y déployer un bataillon de forces spéciales aéroportées, mais qu'aussi d'autres pays occidentaux se sont prononcés pour ce genre de déploiement de soutien (Canada, France, Suède notamment). A suivre...

01 déc 21, à l'issue d'exercices avec la 15e brigade mécanisée polonaises, 

des unités d'artillerie slovaques avec des obusiers automoteurs de 155mm 

"Zuzana 2" se sont sont dirigées vers la Lettonie pour renforcer le dispositif 

de l'OTAN déployé sur les frontières avec la Russie

En conclusion, une pensée pour Andreï Kosiak, citoyen russe et membre du Comité de Contrôle et de Coordination du Cessez le feu sous mandat de l'OSCE, enlevé et torturé par les forces ukrainiennes sur le front de Lugansk le 13 octobre dernier dans le secteur de Zolotoe 4. 50 jours de détention illégale et de silence concernant sa situation. 

Andreï Kosiak, 50ème jour de détention illégale 

Les prochaines semaines seront décisives pour la Paix... ou pour la guerre.

Erwan Castel