L'OTAN persiste et signe !
Dans un entretien du 18 décembre à un média français, Soltenberg, le secrétaire général de l'OTAN, au sujet de l'élargissement de l'alliance, a persisté dans ses déclarations fermes et vis à vis de la Russie.
Répondant à ce positionnement belliqueux et sourd à toute discussion, le ministre russe de la défense a suggéré dans une analyse logique qu'il a eu du mal à maintenir dans sa courtoisie habituelle que Stoltenberg outrepassait sa fonction dans un abus d'autorité et lui a suggéré de démissionner
Factuellement dans la crise ukrainienne, l'OTAN, qui aurait du être le principal bénéficiaire du Maïdan si le peuple de Crimée n'avait pas décidé de revenir en Russie et de maintenir ainsi la flotte russe de la Mer Noire à Sébastopol, est le fer de lance du soutien mondialiste à la junte de Kiev, et je n'en veux pour preuve que la reconversion du prédécesseur de Stoltenberg à sa direction, un certain Rasmussen qui s'est retrouvé en octobre 2014... conseiller personnel du président ukrainien Porochenko !
Alors que la Russie, en bon "partenaire" respectant les règle du jeu international envoie des propositions diplomatiques à Washington pour discuter de la problématique OTAN, cette dernière persiste et signe, sous les applaudissements des faucons mondialistes.
Certains diront comme en 2014, que "la Russie gagne du temps" pour mieux se préparer à l'affrontement inévitable... peut-être... mais à force de reculer on finit par capituler ou tomber tout seul. Et surtout que dans la tactique du gain de temps, l'histoire récente des conflits asymétriques nous a appris que les services étasuniens comme les "ONG" Soros profitent toujours des pauses diplomatiques pour fomenter des coups tordus de type false flag.
Dans un article du 20 décembre Karine Bechet Golovko analyste pro-russe mais libre de tout syndrome propagandiste ou idéologique (contrairement aux larbins Moreau et Néant par exemple qui ne sont que les pendants des Benoit Vitkine et Galia Ackerman pro-ukrops), revient sur l'apparente naïveté de la diplomatie russe encore et toujours prête à faire confiance à d'éventuelles promesses occidentales.
Cette analyse sans ambages, confirme ce que j'ai encore récemment exprimé ici ("Une seule garantie face à l'OTAN : occuper le terrain"), aucune confiance ne peut être accordée à des responsables occidentaux conditionnés par 2000 années de manichéisme judéo-chrétien aujourd'hui mis au service du marché mondial, cette dernière phase du libéralisme capitaliste conduisant à la marchandisation du monde et l'asservissement des peuples.
La seule diplomatie que comprend l'Occident, c'est celle des armes, qui a triomphé de son vampirisme en Syrie et dans le Donbass, ou celle de l'occupation du terrain par un adversaire qui lui est mortel.
Et le Monde ne reviendra sur le chemin de la Paix que lorsque l'Europe se sera libérée de cet Occident qui après l'a soumis a un universalisme idéologique intolérant et violent, religieux, économique, politique et aujourd'hui systémique. Avec l'aide de la Russie les peuples d'Europe peuvent ce libérer de leurs carcans étatiques qui aujourd'hui sont les fers d'un mondialisme esclavagiste pour lequel ils doivent travailler et se battre pour consommer et se consumer.
En attendant, si Washington ne désavoue son va t-en guerre comme l'a suggèré le ministre russe Lavrov espérant sa démission, cela confirmera bien que "qui ne dit mot consent !"
Erwan Castel
"Alors que les Etats-Unis avaient un certain temps envisagé une conférence OTAN-Russie, que Peskov déclare sur tous les tons que les rapports entre Biden et Poutine sont respectueux et qu'ils envisagent une rencontre en réel, Stoltenberg rejette cette conférence et Biden oublie ses déclarations passées. Toute négociation concernant un non-élargissement de l'OTAN vers l'Est est catégoriquement exclu, l'on voit à quel point la conversation Poutine-Biden a été fructueuse. Comme le déclare Stoltenberg, "Comment voulez-vous négocier quoi que ce soit dans ce contexte?". Le "contexte" est celui de la fameuse "agression russe en Ukraine". Manifestement, l'OTAN attend la reddition de la Russie pour entamer des "négociations". L'on ne peut pas faire de la diplomatie, quand votre interlocuteur refuse le dialogue.
L'impasse des relations entre l'OTAN et la Russie n'a rien de surprenant. Le rapport des forces consécutif à la Seconde Guerre mondiale a changé, la Russie n'est pas l'URSS et elle a du mal à défendre son héritage, incompatible avec le cours décidé de l'intégration dans la globalisation économique. Les répétions successives rappelant que la Russie ne veut pas intervenir en Ukraine sont interprétées en Occident comme de la faiblesse et non pas de la sagesse ; le suivisme russe dans la furie covidienne affaiblit le pouvoir à l'intérieur du pays. Dans ce contexte, les tenailles peuvent être resserrées sur le pays, ce qui se passe actuellement, notamment en utilisant l'Ukraine.
Assez étrangement, alors que la Russie n'est objectivement pas en position de pouvoir imposer ses "lignes rouges", par ailleurs manquant de clarté, Poutine a insisté et finalement proposé un accord à Biden concernant l'OTAN, dans lequel celui-ci devait volontairement, de bonne volonté, restreindre sa puissance et accepter, sans très bien savoir pourquoi, de ne pas se développer à l'Est, vers la Géorgie et l'Ukraine. Autrement dit, alors que la tension est extrême en ce moment, la Russie proposait à l'OTAN une pause, un certain équilibre. Le temps passe et manifestement certains oublient ce qui a précédé Yalta et qui l'a rendu possible.
Comme si l'OTAN et le monde globaliste avaient intérêt à s'arrêter dans leur conquête, comme s'ils le pouvaient encore, même si certaines voix restent dubitatives, face à cette fuite en avant de l'autoritarisme globaliste.
Dans une interview donné au journal français le JDD, la France étant la fille aînée de l'Atlantisme, Stoltenberg, le Secrétaire général de l'OTAN, oppose une fin de non-recevoir sans appel à la Russie : alors que la Russie amasse des forces armées aux frontières ukrainiennes, organiser une conférence OTAN - Russie, alors que les diplomates russes n'ont plus mis les pieds à l'OTAN depuis des années, serait un pas en arrière, inacceptable dans "ce contexte".
Le contexte, très concrètement, concerne le soutien russe aux populations du Donbass et le rattachement de la Crimée. Mais cela n'empêche pas la Russie de devoir être plus transparente dans les mouvements de déplacement de ses troupes sur son territoire, dans l'organisation de manœuvres militaires ... L'OTAN accepte donc toutes les concessions que la Russie est prête à prendre pour "améliorer" les relations, mais refuse de prendre le moindre engagement.
L'on peut également interpréter ces déclarations comme un appel de la Russie à accepter la reddition, puisque la restauration de relations "normalisées" avec l'OTAN, in fine, n'aura lieu qu'à cette seule condition. L'OTAN n'acceptant que la soumission, c'est sa vision de la normalité. Concrètement, en filigrane, l'on comprend qu'il s'agit d'un abandon par la Russie des populations du Donbass, d'un abandon de la Crimée. Avant que d'autres exigences ne voient le jour.
Ce jusqu'au boutisme de l'OTAN, soutenu par Biden, n'est pas du goût de tous. Par exemple, le ministre britannique de la Défense a déclaré sa très forte réticence à l'envoie de forces militaires en Ukraine, dans le cas d'une agression russe, puisque l'Ukraine n'est pas membre de l'OTAN. Selon lui, il ne faut pas se bercer d'illusions :
- ‘It’s a fact it’s not a member of Nato, so it is highly unlikely that anyone is going to send troops into Ukraine to challenge Russia… We shouldn’t kid people on that we would.’
Il est urgent pour la stabilité du Continent européen, que la Russie ait un discours beaucoup plus ferme et suspende sa cherche de contact, cette course inutile aux négociations, qui ne mènent à rien pour l'instant. Si la fermeté n'est pas l'agressivité, elle doit en revanche permettre de restaurer le respect qui s'impose entre Etats et qui fait grandement défaut aujourd'hui."
Karine Bechet Golovko