La rencontre virtuelle entre les présidents Poutine et Biden autour de la carte de la Mer Noire, s'est déroulée "comme prévue" car pendant les 2 heures de cette rencontre au sommet du volcan, le faucon étasunien, pour assurer sa proie ukrainienne a tenté d'agiter la carotte et le bâton face à l'ours russe campé sur les remparts de son territoire et voulant leur conserver un glacis sécuritaire.
Les USA et leurs laquais de l'UE ont préparé un nouveau de paquet de sanctions anti-russes graves contre Moscou en cas de poursuite de l'escalade militaire dans le Donbass, qui pourtant est initiée par Kiev, et "infernaless", selon Victoria Nuland, si des forces russes interviennent dans le conflit pour protéger les populations civiles de Donetsk et Lugansk (ce qui sera immanquablement présenté par les ukro-atlantistes comme une "invasion russe").
Avant d'aborder la réunion qui a eu lieu le 7 décembre entre Biden et Poutine, rappelons ce que le président de la Fédération de Russie pense des sanctions occidentales qui pleuvent sur la Russie depuis 2014 :
« Il serait bon que ceux qui veulent imposer des sanctions à la Russie
introduisent TOUTES les sanctions qui peuvent être imposées, et dès
que possible. Cela nous libérerait les mains pour protéger nos intérêts
nationaux par les moyens les plus efficaces. » Vladimir V. Poutine.
Du côté nord-américain : "La carotte et le bâton"
La Maison Blanche en ignorant les provocations et menaces ukrainiennes exponentielles dans le Donbass a exprimé son inquiétude face aux mouvements des forces russes sur les frontières de l'Ukraine et menacé Moscou de sanctions graves si l'escalade militaire se poursuit. Concernant leur budget de la défense qui définit l'arsenal des sanctions anti-russes, les membres du Congrès étasunien ont retiré de la liste l'embargo sur les exportations de gaz russe et la fermeture du réseau financier SWIFT voulant ainsi donner à Moscou "un geste de bonne volonté", qui n'est en réalité que l'expression d'une mansuétude condescendante et surtout hypocrite car ces représailles peuvent être appliquées du jour au lendemain par une simple formalité administrative du Département d'Etat étasunien qui peut décider unilatéralement du "bon" ou "mauvais" comportement de Moscou.
Et cette mentalité arrogante a été justement confirmée par la sous-secrétaire d'État américaine Victoria Nuland qui a déclaré dans le même temps que "le Nord Stream 2 pourrait être suspendu si la Russie envahissait l'Ukraine" utilisant l'embargo éventuel sur le gazoduc russe comme un levier de pression sur la Russie : "La situation avec la disparition des sanctions du projet de budget américain de la défense commence à se préciser. Nous avons décidé d'en laisser une menace et un levier de pression sur la Russie."
Biden a confirmé également que si la Russie intervenait militairement en Ukraine, en plus des représailles économiques que Nuland prévoit "infernales" les USA soutiendraient - encore plus - politiquement Kiev et militairement ses forces armées, mais jamais il n'a été fait mention d'un engagement direct des forces de l'OTAN dans le conflit confirmant ainsi que l'objectif de Washington était les sanctions, la militarisation de l'Ukraine et limiter la casse militaire à leurs pantins ukrainiens.
Du côté russe : le calme des vieilles troupes
Face à la doxa volontairement partiale et la vision partielle de son homologue étasunien, le président Poutine lui a rappelé que les mouvements des troupes russes n'étaient que des préparatifs défensifs face aux déploiements des forces ukrainiennes sur le front du Donbass et aux frontières de la Crimée. A force d'arguments et d'exemples indiscutables, le président russe à présenté à son homologue étasunien la réalité des violations ukrainiennes quotidiennes des accords de Paix et la menace d'une offensive et d'une épuration ethnique que Kiev fait peser sur les populations du Donbass.
Par ailleurs, répondant au récent refus du maître de la Maison Blanche de considérer légitimes les lignes rouges sécuritaires de la Russie sur son flanc occidental, le président Poutine a rappelé : "vous, les Américains, êtes inquiets pour nos bataillons sur le territoire russe à des milliers de kilomètres des États-Unis, et nous sommes vraiment inquiets pour notre sécurité et la sécurité de la Russie dans un sens global, à l'échelle mondiale" (service de presse du Kremlin).
C'est dans cette vision stratégique globale que le Président de la Fédération de Russie a positionné ses réflexions sur l'Ukraine :
"Vladimir Poutine a souligné que la responsabilité ne devrait pas être transférée sur les épaules de la Russie, car c'est l'OTAN qui fait de dangereuses tentatives pour conquérir le territoire ukrainien et construit son potentiel militaire à nos frontières. Par conséquent, la Russie est sérieusement intéressée à obtenir des garanties fiables et légalement fixées qui excluent l'expansion de l'OTAN vers l'est et le déploiement de systèmes de frappe offensifs dans les États adjacents à la Russie" (service de presse du Kremlin).
Sur ce point capital de l'expansion de l'OTAN vers les frontières russes, le président Biden a refusé d'accéder à la demande de son homologue russe de garantir officiellement et légalement que l'Ukraine n'intégrera jamais l'alliance atlantique maintenant ainsi le point de clivage principal entre américains et russes et qui a été la motivation majeure pour les uns de renverser en 2014 le gouvernement ukrainien, et pour les autres de valider le référendum de Crimée et soutenir les républiques du Donbass.
Certes, les observateurs les plus optimistes diront que le point positif de cette rencontre est la promesse mutuelle des présidents russe et étasunien de poursuivre, via leurs collaborateurs des négociations autour du dossier ukrainien, mais comme pour les groupes de travail des accords de Minsk je doute que ces négociations avec Washington soit autre chose qu'une discussion avec un sourd.
Si on voulait résumer la position étasunienne concernant ce volcan ukrainien on peut se référer à la déclaration de Adam Smith, le Président du comité de la Chambre des représentants des États-Unis sur les forces armées :
- "Nous n'avons pas dit que nous voulions envoyer quelques milliers de soldats en Ukraine pour combattre avec la Russie. Ce n'est pas notre position. Notre position est qu'il y aura de sérieuses sanctions économiques et un soutien militaire pour l'Ukraine dans la formation des militaires et leur approvisionnement. Si nous disons que nous envoyons des militaires en Ukraine, cela ne fera que renforcer les craintes à Moscou, les faire réfléchir à ce qu'il faut faire ensuite. Donc nous ne le faisons pas."
La question aujourd'hui est de savoir si les USA n'ont pas décidé de déclencher de nouvelles sanctions économiques quitte à sacrifier au passage quelques milliers de soldats ukrainiens en donnant à Kiev en contrepartie une assistance militaire maximale...
Personnellement, au vu des psychopathes étasuniens et ukrainiens qui mènent la danse dans cette région pontique depuis 2014 et des enjeux stratégiques disputés autour de la Crimée, je pense que l'OTAN est réellement tentée par un coup de force ukrainien dans le Donbass...
Photographie satellite d'une concentration d'unités russes sur près de la frontière ukrainienne.
Sur le front du Donbass
Si les occidentaux agitent au dessus de leur fantasme d'une "invasion russe imminente" les photos satellite des bases russes qui, près de Sébastopol, Rostov, Smolensk ou Voronej accueillent des centaines de véhicules blindés russes, en revanche ils regardent ailleurs quand la même quantité de matériels d'assaut ukrainiens se précipitent vers la ligne de front du Donbass.
Passant par Kharkov, des dizaines de convois ferroviaires
ukrainiens acheminent des unités blindés et d'artillerie vers
le front du Donbass. Ici 3 convois sur le même carrefour.
N'importe qui regardant honnêtement de chaque côté du front du Donbass et des frontières russo-ukrainiennes pourra aisément déterminer qui prépare réellement un offensive dans la région et qui bombarde des populations civiles quotidiennement entre Donetsk et Lugansk.
7 déc. 21 soir, bombardement ukrainien sur la
banlieue Ouest de Dokuchaïevsk (30 km Sud Donetsk)