Washington joue la montre


Ce vendredi 21 janvier à Genève, la nouvelle rencontre Washington / Moscou représentés par leurs chef de la Diplomatie Anthony Blincken et Sergei Lavrov, autour de la crise sécuritaire en Europe de l'Est n'aura duré que 90 minutes.

Une fois de plus, aucune avancée n'est ressortie de cette rencontre très proche d'un dialogue inutile à cause d'une diplomatie étasunienne hypocrite et sourde qui selon son habitude n'a pas respecté ses engagements qui étaient de donner une réponse écrite aux propositions russes de Sécurité Collective envoyées le 17 décembre dernier et autour desquelles ont été organisées les 3 réunions des 10, 12 et 13 janvier derniers à Genève, à l'Otan (Bruxelles) et à l'OSCE (Vienne)  mais au cours desquelles les occidentaux n'ont apporté aucune réponse concrète..

Le Secrétaire d'Etat Blincken a donc promis ce 21 janvier, et pour la troisième fois, qu'un document écrit du Département d'Etat américain serait transmis aux autorités russes MAIS qu'il ne s'agirait que de la liste des préoccupations de Washington concernant la Sécurité collective européenne et non d'une réponse, point par point, aux propositions russes de formuler des garanties pour la restaurer et la protéger.

Anthony Blincken a maintenu les obsessions hégémoniques d'un Washington qui, alors que ses troupes sont à 8000 kilomètres de leurs frontières, exige de la Fédération de Russie qu'elle retire ses troupes de son propre territoire occidental ou, tente d'étouffer la problématique de l'extension de l'OTAN en enfermant les discussions autour de la crise ukrainienne qui n'est que sa conséquence.

Pour résumer, les USA, "jouent la montre", "bottent en touche" pour gagner du temps pendant lequel l'OTAN accélère ses livraisons d'armes aux forces armées ukrainiennes (vois par exemple article précédent).

De son côté le ministre russes Lavrov, tout en restant poli et ouvert a déclaré à son homologue étasunien Blinken que le non-respect par les États-Unis des exigences de garantie de sécurité de la Russie aurait les conséquences les plus graves.

Conférence de presse de Sergeï Lavrov - 21 janvier.

L'OTAN, de son côté a déjà opposé un refus catégorique à la demande de Moscou de voir les forces de l'alliance atlantique doivent se retirer jusqu'à leurs frontières de 1997, et pire des laquais comme Macron a même proposé de déployer des troupes supplémentaires en Roumanie !

Alors que la plupart des laquais occidentaux montrent un zèle imbécile et irresponsable à relayer la rhétorique russophobe hystérique des ukro-atlantistes il existe cependant des contre exemples, encore trop rares de reportages et d'analyses occidentales qui présentent avec une objectivité sincèrement recherchée les mécanismes ayant conduit à cette crise majeure européenne.

Quand les ukro-atlantistes jettent de l'huile sur le feu

Il semble que l'hypocrisie, le "deux poids deux mesures", la diffamation mensongère et l'inversion accusatoire soient les piliers de la rhétorique occidentale, et depuis des siècles, et qu'ils atteignent des sommets historiques et hystériques autour de cette crise sécuritaire européenne qui depuis 2014 s'est cristallisée en Ukraine. 

Alors que les diplomaties occidentales aboient et demandent à la Russie de ne pas envenimer des tensions régionales déjà ensanglantées par un conflit armé dans le Donbass, que peut-on observer ?:

  • Une escalade militaire majeure et impunie initiée dans le Donbass par Kiev,
  • L'arrivée sur le front de renforts ukrainiens et paramilitaires nationalistes,
  • Une augmentation en volume et rythme des aides militaires de l'OTAN à l'Ukraine,
  • Un déploiement en augmentation de spécialistes occidentaux dans les forces de Kiev,
  • Une intensification des missions de reconnaissance de l'OTAN aux frontières russes,
  • L'arrivée sur le front du Donbass de mercenaires de Sociétés privées occidentales,
  • Etc.

Alors que les forces ukrainiennes sont par définition aux ordres de leurs parrains et mécènes occidentaux, ces derniers ne font rien pour les obliger à respecter les accords de paix signés à Minsk, au contraire, ils encouragent, par une impunité organisée et des soutiens politiques, financiers et logistiques exponentiels que la menace d'une offensive de Kiev dans le Donbass se concrétise chaque jour un peu plus. 

Ainsi par exemple et pour cette seule journée du 21 janvier :

BM 30 ukrainien de 300 mm "Smerch"

Côté ukrainien :

  • A Krasnoarmeisk (55km au Nord Ouest de Donetsk) sont arrivés d`autres renforts ukrainiens dont 8 Lance-Roquettes Multiples : 6 de type BM 30 «Smerch" et 2  de type BM 27"Uragan".

Ces LRM sont des systèmes d'artillerie effectuant des "saturation de zone" avec une gamme de munitions diverses adaptées aux objectifs : explosives, thermobarriques, antichars, à sous munitions (antichars ou antipersonnelles)...

Une salve d'un BM 30 (12 roquettes de 300 mm) peut "traiter" une surface de 672 000 m2 (soit 70 terrains de football). Sa portée est de 70 km.

BM 30 ukrainiens en action dans le Donbass en 2014

Le BM 27 (16 roquettes de 220mm) à une portée de 35 km et peut également disperser des mines antipersonnelles PFM 1 (312 par roquettes)

Les préparatifs d'offensive ukrainienne continuent donc et même s'intensifient sur fond de militarisation et de russophobie atlantistes outrancières...

Coté OTAN

  • Tout au long de la journée le ciel ukrainien a accueilli des aéronefs de reconnaissance de l'OTAN pour des missions de renseignement électronique sur les régions frontalières russes et bélarusses.
Drone stratégique étasunien RQ-4A "Global Hawk" 

Aux premières heures de la matinée un Boeing KC135R ravitailleur 
(LAGR864) de US Air Force en mission au dessus de la Mer Noire

Puis sont apparus en même temps un Boeing de reconnaissance USAF RC-135W 
"Rivet Joint" (JAKE11), un drone de reconnaissance USAF RQ4 Global Hawk (UAVGH000)
et un Boeing de reconnaissance de l'US Navy P8 Poseidon (AE67FE) en mer Noire

Les aéronefs espions de l'OTAN ont réalisé leurs missions d'observation habituelles de la ligne de front du Donbass ainsi que des régions frontalières russes, à l'exception du drone "Global Hawk" de la base étasunienne de l'île de Dalma aux Émirats arabes unis qui a terminé par une mission d'observation sur la frontière ukraino-bélarusse:



Du côté de la Russie

Commentant les rencontres diplomatiques Est-Ouest et la situation militaire dans le Donbass, Viktor Vodolatsky,  premier vice-président de la commission de la Douma d'État sur les affaires de la CEI, l'intégration eurasienne et les relations avec les compatriotes, a déclaré  que toutes les mesures du droit international et de la Constitution fédérale seront appliquées pour protéger les citoyens russes du Donbass. 
  • "Mais nous voyons que chaque jour des avions militaires de l'OTAN atterrissent sur le territoire de l'Ukraine et chaque jour ils chargent l'Ukraine d'armes meurtrières, des armes qui tueront, entre autres, des citoyens de la Fédération de Russie, cela ne peut être autorisé"
Et donc, au contraire des exigences arrogantes de Washington qui demande à ce que les forces russes cessent de manœuvrer chez elles, les forces armées russes non seulement maintiennent leur présence dissuasive aux frontières de la menace ukrainienne contre le Donbass mais engagent avec les forces bélarusses des exercices conjoints visant à coordonner leur préparation de combat :



En conclusion

J'ai relevé cette semaine sur les réseaux 1 analyse géopolitique française et 1 reportage italien dans le Donbass qui méritent d'être cités en exemple tant ils sont des OVNIS au milieu de la meute hurlante et sans pour autant tomber dans une contre-propagande symétrique aussi ridicule 

Sur le grand échiquier

Une analyse claire qui dénote de la
la propagande habituelle du Monde
Réalisée en 2019, toujours d'actualité.

Sur le terrain du Donbass

Dans le contexte de la grave crise actuelle, le Donbass
attire à nouveau des journalistes comme ces italiens de la 
RAI à qui on doit ce reportage honnête, correct et objectif.

A suivre...

Erwan Castel

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