Le "fuck off !" de Washington
La crise ukrainienne, pourtant initiée par la subversion de Washington en 2014 et entretenue depuis par le bellicisme de Kiev dans le Donbass, est non seulement en train d'échapper définitivement au contrôle de l'OTAN (qui pensait y récupérer la base stratégique russe de Sébastopol), mais devient même aujourd'hui l'occasion pour la Russie de marquer son territoire avec force, d'imposer à ses "partenaires occidentaux" la nécessité d'un rééquilibrage de l'architecture de la sécurité en Europe.
Après avoir tergiverser pendant un mois, refusant de répondre à la proposition russe de restaurer une confiance mutuelle et une sécurité collective européenne respectant tout sila zone d'influence de la Fédération de Russie, Washington a finalement rendu ce 26 janvier 2022 à 19h30 sa réponse bicéphale (Maison Blanche & OTAN) aux propositions russes de désescalade de la crise sécuritaire qui secoue l'Europe via John Sullivan, son ambassadeur en Russie.
Une réponse sans surprise arrogante et qui peut se résumer en deux mots: "Fuck off !"
1 / Discours d'Anthony Blinken / Maison Blanche
- "Les États-Unis ne publieront pas de réponses aux propositions russes de garanties de sécurité et attendent la même chose de Moscou",
- "La réponse américaine a été "entièrement coordonnée" avec l'Ukraine et nos alliés européens",
- "Les États-Unis sont prêts à poursuivre le dialogue avec la Russie dans les domaines où la coopération est encore possible"
- "Les États-Unis et la Russie peuvent coopérer sur les systèmes de missiles de frappe, la transparence des exercices, le contrôle des armements",
- "Nous comprenons les préoccupations de sécurité de la Russie, nous avons les nôtres. Mais nous sommes prêts au dialogue. Voyons ce que dira Moscou",
- Blinken "prévoit de discuter avec Lavrov de la situation avec la réponse américaine sur les garanties de sécurité dans les prochains jours",
- "Les États-Unis affirment que l'Ukraine continuera d'avoir son propre choix quant à son adhésion ou non à l'OTAN",
- "Nous continuons à défendre et n'abandonnerons pas le principe des "portes ouvertes" à l'OTAN"
- "non seulement les États-Unis renforcent les capacités militaires de l'Ukraine – et continueront de le faire – mais ils cherchent également des moyens de stimuler son économie",
- "Les États-Unis livreront un nouveau lot d'aide à la sécurité à l'Ukraine dans les prochains jours"
- "Les recommandations aux Américains de quitter l'Ukraine ne signifient pas que les États-Unis sont convaincus que la Russie lancera une invasion",
- "Les États-Unis veilleront à ce que l'approvisionnement énergétique mondial ne soit pas interrompu en cas d'action russe",
- "Nous sommes prêts à ce que la Russie choisisse la voie de l'agression",
- Blinken dit qu' "il reste à la Russie de décider comment réagir : nous sommes prêts dans tous les cas",
- Blinken ajoute que "Washington veut emprunter la "voie diplomatique... Nous sommes prêts dans tous les cas".
2 / Discours de Jens Stoltenberg / OTAN
- "La réponse de l'OTAN sur les garanties de sécurité a été remise à l'ambassadeur de Russie à Bruxelles",
- "l'alliance avait transmis ses réponses écrites à la Russie "en parallèle avec les États-Unis"
- "Le document avec notre réponse à la Russie est soutenu par tous les alliés, il a été formulé conjointement".
- "L'OTAN invite la Russie à reprendre les séances d'information sur les exercices, ainsi que le dialogue sur le contrôle des armements, les missiles et les armes nucléaires et l'espace",
- "L'OTAN rejette la demande de la Russie de ne pas s'étendre",
- "La Russie doit retirer ses troupes de ses frontières, de l'Ukraine, de la Géorgie et de la Moldavie",
- "L'OTAN est une alliance défensive et ne cherchera pas la confrontation" ("Ben voyons !"),
- "Nous avons clairement indiqué que nous ne transigerons pas sur nos principes fondateurs, chaque nation a le droit de choisir sa propre voie",
- "L'OTAN renforce sa présence dans les régions de la mer Baltique et de la mer Noire",
- "Nous prendrons toutes les mesures nécessaires pour protéger et défendre tous les alliés",
- "l'OTAN respecte la décision de la Géorgie et de l'Ukraine, qui souhaitent devenir membres de l'alliance, mais aussi de la Suède et de la Finlande, qui souhaitent rester partenaires",
- "Pour déployer la Force de réaction de l'OTAN, nous avons besoin d'une décision du Conseil de l'Atlantique Nord. Cette décision sera prise si nécessaire et nous nous déploierons si nécessaire".
- "Nous sommes confrontés à un moment critique de la sécurité euro-atlantique",
- "L'OTAN propose à la Russie de rétablir les missions à Moscou et Bruxelles",
- "L'OTAN invite la Russie à établir une ligne de communication directe et à tirer le meilleur parti des contacts militaires pour éviter les incidents",
- "L'OTAN propose à Moscou de tenir une série de consultations sur la sécurité au sein du conseil Russie-OTAN, a déclaré le secrétaire général de l'alliance",
- "Nous avons augmenté la préparation au combat de nos forces. La Force de réaction avancée de l'OTAN se compose de 5 000 soldats qui peuvent être déployés en quelques jours"
- "Alors que nous travaillons pour une bonne solution, nous sommes également préparés au pire". Nous avons des plans en place que nous pourrions exécuter dans un délai très court. Certains de ces plans datent de l'invasion russe de l'Ukraine en 2014 ",
- Jens Stoltenberg au sujet de l'OTAN et de la Russie déclare: "Ce n'est pas un secret, nous sommes loin l'un de l'autre, c'est pourquoi il est encore plus important d'examiner les propositions et d'identifier les domaines dans lesquels travailler ensemble"
3 / Les premières réactions
- "La réponse américaine aux garanties de sécurité proposées par Moscou ne peut pas satisfaire la Russie, elle ne peut être acceptée. La réponse américaine aux propositions russes indique que Washington entre dans une confrontation directe et entame une confrontation mondiale".
- "La réponse de l'OTAN aux propositions de Moscou concernant les garanties de sécurité indique que les principales exigences de la Russie sont inacceptables".
Au vu de la gravité des réponses occidentales, la Fédération de Russie se donne quelques jours pour sa réponse conclusive, pendant lesquels elle va engager des consultations avec ses alliés, dont la Chine qui faut-il le rappeler est aussi dans le collimateur de la ploutocratie mondialiste.