Quel false flag pour l'OTAN ?

"La Russie ne tolérera pas si Kiev et l'Occident procèdent à une provocation dans
le Donbass et attaquent les Russes". Konstantin Gavrilov représentant russe à l'OSCE

Dans la crise Est-Ouest extrême qui secoue aujourd'hui l'Europe, une réactivation meurtrière de la guerre dans le Donbass, enterrée depuis février 2015 dans un réseaux de 480 kilomètres de tranchées et de bunkers, ne peut servir cette hégémonie de l'OTAN en Ukraine que si la responsabilité de l'escalade peut être imputée aux milices des républiques séparatistes du Donbass, ou mieux aux forces russes elles-mêmes qui depuis leurs régions de Rostov sur le Don et Sébastopol veillent attentivement sur le sort de leurs citoyens.

Car, pour ne citer que l'exemple de la guerre en Géorgie à l'issue de la guerre éclair au cours de laquelle les forces armées russes étaient intervenus pour défendre les républiques d'Abkhazie et d'Ossétie, la commission d'enquête de l'Union Européenne avait été obligée de reconnaitre que c'était bien la Géorgie et non la Russie qui avait initié le conflit, se contentant de juger sa riposte de "disproportionnée", ce qui dans le contexte d'opérations militaires ne veut plus rien dire dans la bouche des mondialistes, surtout depuis la légitimation historiographique occidentale des bombardements anglo-américains en Europe, au Japon, au Vietnam, en Serbie, Irak, Lybie etc...

Il est aisé de comprendre que la stratégie occidentale est un Hégémon vampirique, aujourd'hui mené par Washington, qui ne peut survivre que dans la fuite en avant d'un impérialisme militaro-industriel nécessaire à l'établissement d'un monothéisme politique amoral et criminel mais dont sa propagande doit absolument cacher ses motivations économiques réelles derrière une doxa droitdelhommiste fantasmée de concert avec une doxa victimaire mise en scène pour justifier ses agressions.

Et c'est ici qu'interviennent les "opérations sous fausses bannières" appelées "false flag" destinées à obtenir, par une inversion accusatoire médiatisée un blanc seing pour les pires guerres criminelles qui torturent notre planète depuis l'arrivée sur la "grand échiquier" géopolitique d'un Nouvel Ordre Mondial cupide et amoral, Ainsi ces quelques exemples parmi tant d'autres coups tordus occidentaux l'Histoire a finalement admis comme "False flag" étasuniens ayant déclenché des guerres :

  • les incidents du golfe du Tonkin en 1964, imputés au Nord Vietnam, 
  • le massacre de Račak en Yougoslavie en 1999 imputé aux serbes, 
  • la fausse info sur présence de Ben Laden en Afghanistan en 2001, 
  • la fausse info sur les armes de destruction massive de Saddam Hussein en 2002,
  • la menace de répression libyenne sur Benghazi en 2011,
  • les attaques chimiques de La Goutha en Syrie en 2013 imputées au gouvernement,
  • les assassinats du Maïdan en février 2014, imputés au gouvernement...

Aujourd'hui, dans l'Ukraine atlantiste, dont le coup d'état originel de février 2014 a déjà été provoqué par le false flag des "snipers du Maïdan" (dont on a prouvé depuis qu'ils étaient aux ordres de l'opposition et logés à l'hôtel Ukraïna occupé par elle), cette stratégie vicieuse est à nouveau à l'ordre du jour au moment où Washington veut réactiver le conflit du Donbass et à travers lui le confinement économique de la Fédération de Russie (Stratégie du "containment"). Et il est difficile de ne pas faire une relation entre la menace réactivée d'une opération sous faux drapeau et l'arrivée sur le front du Donbass de mercenaires étasuniens appartenant aux sociétés militaires privées "Academi" et "Forward Observations Group" ainsi que d'autres groupes des 8e et 3e régiments des Forces Spéciales ukrainiennes formés par des instructeurs britanniques entre autres "coups tordus" aux missions de sabotage.

Voici un inventaire des false flags potentiels que les ukro-atlantistes pourraient organiser dans le Donbass pour offrir à l'OTAN l'opportunité politico-médiatique d'accuser la Russie d'une agression meurtrière et ainsi de déclencher contre elle ce que Victoria Nuland a appelé "des sanctions économiques infernales" et tout en forçant une augmentation des aides financières au régime de Kiev et une accélération de la militarisation atlantiste de son territoire.

1 / Incident maritime grave dans le détroit de Kertch 

Lorsque la population de Crimée et le parlement russe ont procédé et validé le retour de la péninsule au sein de la Russie, le détroit de Kertch a rapidement été le lieu sensible de l'affrontement autour de ce territoire contesté, Kiev réclamant une liberté de circulation sans contrainte entre les Mer Noire et d'Azov et Moscou imposant l'application d'une procédure conforme à la législation maritime frontalière.

En novembre 2018, un premier incident grave avait conduit les gardes côtes russes a intercepter et arraisonner 3 unités navales ukrainiennes qui avaient tenté de forcer le passage (restitués depuis), et plus récemment au début décembre 2021, une deuxième provocation  a été mené par un navire ukrainien se dirigeant vers le détroit sans autorisation et sans répondre aux injonctions des gardes côtes, avant de finalement faire demi tour.

Une nouvelle provocation maritime à Kertch mais cette fois obligeant les gardes côtiers russes à engager le combat pour stopper un navire ukrainien pourrait, comme pour les 2 précédents "incidents" cités, facilement être médiatiquement qualifiée d'agression militaire russe contre la l'Ukraine d'autant plus que la Crimée est toujours considérée ukrainienne par l'ONU qui a même produit une autre résolution politique en décembre 2020  qui "exhorte la Russie, comme puissance occupante, à retirer immédiatement, complètement et sans conditions ses forces militaires de Crimée et de mettre fin sans retard à son occupation temporaire du territoire de l’Ukraine" et que Kiev considère comme une arme juridique pour faire valoir ses revendications dans cette région russe.

Pour les ukro-atlantistes, un incident suicidaire sur Kertch présenterait les avantages: 

  • un événement spectaculaire dont facilement médiatique, 
  • une confrontation directe avec les forces russes et non les milices républicaines,
  • des pertes humaines et matérielles limitées (Kiev utiliserait un de ces vieux rafiots),
  • un appui législatif par des résolutions déjà votées, certes impartiales, de l'ONU,
L'inconvénient d'une telle opération, et les 2 incidents précédents l'ont souligné c'est la parfaite maîtrise de la force proportionnée et non létale des gardes côtes russes ainsi que les enregistrements vidéos et radios de toutes les actions maritimes passant par le détroit. 

Même si en théorie c'est l'incident idéal pour Kiev, en pratique il sera très difficile de la faire dégénérer et quasiment impossible d'en attribuer la responsabilité à la Russie.

2 / Attentat ou sabotage d'une installation industrielle

Une attaque chimique sous faux drapeau directe ou contre une installation industrielle utilisant des produits toxiques, et entrainant un nombre important de victimes civiles sur le territoire contrôlé par les forces de Kiev offrirait un crime de guerre émotionnel important au service d'une accusation arbitraire désignant les forces pro-russes situées de l'autre côté du front.

L'hypothèse d'un false flag chimique est renforcé par l'arrivée sur le front ukrainien de forces spéciales ukrainiennes, d'instructeurs étasuniens et britanniques spécialistes en sabotages divers, de  mercenaires étasuniens (SMP "Academi" et "Forward Observations Group") aguerris aux missions spéciales et false flag, et même des agents chimiques militaires arrivés avec eux sur le front au mois de décembre 2021.

L'inventaire des sites à risque est important dans ce Donbass qui présente un maillage industriel dense et des réseaux d'infrastructures collectives sensibles très étendus: 900 installations industrielles, dont 248 mines, 140 charbonnages, 40 métallurgiques, 7 thermiques, et 177 utilisant des produits dangereux, dont 113 opérations utilisant des matières radioactives. Egalement de nombreux dépôts de déchets industriels et 1 230 kilomètres de pipelines de pétrole, de gaz et d'ammoniac... (recensement 2015 Banque Mondiale).

Il y a plusieurs de ces sites à risques et proches de zones résidentielles qui sont sur la ligne de front ou à portée des armes lourdes qui y sont déployées. En voici quelques exemples :


2.1 / Le site industriel d'Avdeevka  

Cokerie d'Avdeevka
Avdeevka est la plus importante cokerie du Donbass et parmi les 5 plus importants sites industriels d'Europe. En plus du charbon le site produit du benzène brut de charbon, du coke de brai d'électrode, du brai de goudron de houille d'électrode (fondu ou dur sous forme de granulés), de l'acide sulfurique technique, du sulfate d'ammonium, de l'huile de charbon, des phénolates, de la fraction naphtalène, de la matière première du coke pour la production de carbone technique à haute structure.

Avdeevka est certainement le site dangereux le plus propice à un false flag et pour plusieurs raisons :

  • Très proche d'un secteur du front très actif,
  • A milieu de zones résidentielles importantes,
  • Déjà touché par des dommages collatéraux en 2014,
De plus, à l'Est d'Avdeevka la zone industrielle de Promka, âprement disputée entre les forces en présence est dans l'axe du site industriel, ce qui permettrait une opération spéciale, au milieu d'un duel d'artillerie, avec des groupes retournant des tirs discrets de mortiers ou de chars contre des dépôts toxiques (où pourraient même être disposées des charges de destruction synchronisées), pour incriminer leurs destructions aux milices républicaines.

Ce type de scénario d'opération sous faux drapeau et site propice à son exécution n'est pas unique sur les 480 km du front du Donbass, en voici quelques autres :

 2.2 / L'usine de phénol de Novhorodske

Usine de Novhorodske

Située également sur un secteur du front où de fréquents échanges de tirs sont observés, l'usine de phénol de Novhorodske se trouve sur la périphérie Ouest de Gorlovka, la deuxième plus grande ville de la République Populaire de Donetsk.

Le phénol, appelé aussi acide carbolique, d'hydroxybenzène, de monohydroxybenzène..., est une substance inflammable très toxique et hautement corrosive et absorbable par toutes les voies d'exposition du corps humain et vectorisable par les réseaux hydrographiques de surface ou souterrains.

De plus, le bassin de retentions des rejets chimiques de l'usine est situé dans la zone grise entre des premières lignes ukrainiennes et républicaines à 400 mètres les unes des autres.

Ici aussi des alertes sont régulièrement lancées suite à des tirs environnant le complexe industriel.

Il existe également d'autres complexes industriels sensibles à l'arrière de la ligne de front qui pourraient servir de lieux pour des opérations sous faux drapeau cherchant à accuser la Russie ou les séparatistes du Donbass de crime de guerre, comme par exemple l'aciérie de Marioupol dont les cuves de produits toxiques pourraient provoquer une catastrophe sanitaire et écologique ou l'importante usine chimique de Severodonetsk - Lisichansk contenant des dizaines de milliers de tonnes de produits hautement toxiques.

2.3 / Les stations d'épuration d'eau potable

A proximité des villes se trouvent  plusieurs stations d'épuration d'eau potable dont dépendent des millions de personnes de chaque côté du front, et plusieurs d'entre elles sont situées directement sur cette zone disputée par les premières lignes ukrainiennes et républicaines.

Sur ces sites qui sont déjà vitaux à la vie collective, se trouvent généralement des stocks importants de chlore liquéfié un produit toxique qui est cas d'incident sur ses cuves de stockage pourraient libérer des quantités de gaz chloré qui selon l'importance et la météo peuvent toucher des zones résidentielles denses. 

Parmi ces sites sensibles nous trouvons entre autres :

  • Tir ukrainien sur la station DPS
    La station de filtrage de Verkhnikalmiuska (VFS) entre Yasinovataya et Donetsk (située côté républicain) avec plus de 300 tonnes de chlore liquéfié stockés dans des réservoirs sous pression et dans le rayon desquels, en cas d'incident très grave, vivent environ 400 000 personnes.
  • La station de filtrage de Donetsk (DPS) à l'Ouest de Yasinovataya avec plus de 9 tonnes de chlore. Situé dans la zone grise (neutre) de Promka, un des secteurs les plus actifs du front ce site qui a été plusieurs fois la cible d'attaques ukrainiennes est aujourd'hui sous la surveillance permanente de l'OSCE.
  • La station de filtrage n° 2 située dont dépendent plus d'1 million de personnes, à l'ouest de Gorlovka est dans une situation similaire, sous surveillance accrue de l'OSCE suite à plusieurs tirs ayant touché le site.

2.4 / Poste de transformation de Mikhailovka (MTS)

C'est une station de transformation appartenant au réseau des lignes à haute tension (400 kV) qui distribue l'électricité produite par la centrale hydroélectrique de la Volga à Volgograd (à 475km en Russie) jusqu'au Donbass qu'il avec des centrales thermiques locales. Cette station qui est également située sur la ligne de front au Nord des villes de Pervomaisk, Kirovsk, Stakhanov (République Populaire de Lugansk), et près du village de Zolotoe 5 (à moins de 2 km) très fréquemment mitraillé et bombardé par les forces ukrainiennes. Ce type de centrale électrique utilise divers matériaux toxiques dans le cadre du processus de production d'énergie. Il y a par exemple sur le site 100 diodes contenant chacune 32 kg de mercure, soit 3.2 tonnes au total, ce qui présente en plus de la coupure d'énergie un risque environnemental pour les nappes phréatiques très important. De plus l'alimentation en eau du site est régulièrement coupé, le privant de moyens pour lutter contre des incendies.  

D'autres sites industriels à risques susceptibles d'être la cible de false flag ou d'attaque à caractère terroriste, existent sur ce front du Donbass comme la centrale électrique de Vuhlehorska, l'usine de mercure de Nikitovsky, la centrale thermique de Lugansk, l'usine agraire de Bakhmut etc... Tous ces sites en cas d'incident grave impacteraient les populations environnantes et offriraient un buzz médiatique pour la propagande.


3 / Bombardement meurtrier d'une zone résidentielle

Un des bombardements meurtriers de 2014, mais qui, frappant la République
Populaire de Donetsk n'avait évidemment pas ému cette opinion internationale
contrôlée par Washington et qui pourtant tombe en pâmoison dès que l'escroc
Navalny à un pet de travers. Imaginez dans la psychose russophobe actuelle ce
 qu'un bombardement de ce genre, mais du côté ukrainien, offrirait à moudre à la
propagande de Washington dont les batteries de sanctions sont en embuscade !

Dans de nombreux secteurs, la ligne de front borde des villes, des districts urbains, des villages qu'elle coupe même parfois en 2. Même si dans les abords immédiats de la 1ère ligne beaucoup d'habitants ont fui les bombardements, il reste encore environ 800 000 personnes vivant à moins de 5 km du front.

On peut donc imaginer facilement une opération ukrainienne sous faux drapeau qui, profitant d'un échange d'artillerie sur le front, frapperait derrière ses propres lignes une zones civile très peuplée, pour ensuite pouvoir accuser les forces républicaines d'un crime de guerre. 

Ce scénario n'est pas aussi fantaisiste que cela car il a déjà été utilisé en 2017 lorsqu'un immeuble de 9 étages en périphérie Sud de Avdeevka a été touché par des coups directs la veille de la venue de reporters occidentaux dans le secteur. Malheureusement pour Kiev, un résident local avait filmé et diffusé  la  vidéo d'un char de combat ukrainien tirant sur l'immeuble en question.

Dans le contexte actuel de cette crise aigüe entre Washington et Moscou, un échange de tir nourri provoqué par exemple sur le front Ouest de Donetsk pourrait facilement cacher des tirs  d'artillerie lourde ukrainiens vers l'arrière de leurs positions pour tuer des résidents de Marinka ou Krasnogorovka sous les yeux des nombreux journalistes occidentaux revenus fureter du côté du Donbass. 

Cependant ce type de false flag est risqué car les pertes humaines peuvent être nulles vu que les habitants proches du front se précipitent dans leurs caves au premier tir, qu'aujourd'hui tout le monde filme et photographie les événements, que les observateurs de l'OSCE ou les satellites russes peuvent prouver l'origine des tirs d'artillerie lourde.


Autres Scénarios

D'autres scénarios d'opérations sous faux drapeaux peuvent être envisagées également mais plus à l'intérieur du territoire ukrainien, comme par exemple un attentat politique à Kiev, un attentat sur une centrale nucléaire...

Ce type d'opérations très dangereuses pour les commanditaires seraient vraisemblablement exécutées par des unité étrangères, forces spéciales ou mercenaires...

Personnellement, même si d'aucuns évoquent cette menace comme par exemple le sabotage d'un barrage hydroélectrique ou d'une centrale nucléaire comme celle de Zaporodje, j'ai du mal à y croire car en cas d'échec où le false flag serait dévoilé, cela provoquerait une crise politique majeure en Ukraine avec réaction populaire importante.

Par contre du côté du Donbass...

Connaissant l'amoralité des occidentaux, l'historicité de leur pratique du "false flag", leur obsession de vouloir déclencher à tout prix un blocus économique maximum de la Russie, l'hypothèse d'une opération sous faux drapeau cherchant à incriminer les pro-russes des républiques et à travers eux la Russie est très plausible et dans des délais très courts. 

Cela me révolte au plus haut point comme tous ces assassins de l'ombre, ces calomniateurs des réseaux, ces intrigants des affaires, ces courtisans des palais et autres salopards incapables d'affronter l'adversaire en face, car cela est contraire à l'Honneur et frappe toujours des victimes innocentes

Erwan Castel 

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