Le stratégie du chaud et du froid
"Un pas en arrière, deux pas en avant"
Parlons tout d'abord des parlotes ukro-occidentales qu'on pourrait aussi décrire la dynamique belliciste occidentale par "un pas en arrière, deux pas en avant" conduisant, étape par étape la crise, et tout en se donnant bonne conscience, vers une action militaire dans le Donbass qui n'est pour Washington que le détonateur d'une guerre économique à outrance contre Moscou (du moins l'espère t-il).
1 / deux pas en avant...
Une russophobie occidentale hystérique jusqu'au ridicule en parallèle du jeu hypocrite des responsables occidentaux manipule depuis plusieurs semaines l'opinion publique pour la conditionner à désigner aveuglément la Russie si un false flag intervient en Ukraine ou même si les forces ukrainiennes engagent un coup de force direct sur le front du Donbass.
Ici il faut se souvenir du matraquage réalisé au sujet de la menace d'une attaque chimique par les forces syriennes contre les opposants et qui fut validée par l'opinion dite "internationale" quelques minutes après l'attaque au gaz sarin de La Goutha (août 2013), étouffant par avance les enquêtes ultérieures prouvant que les tirs des roquettes provenaient d'un secteur tenu par les djihadistes salafistes (le même "bashing" contre le gouvernement ukrainien préparera l'opinion internationale a avaler le false flag des "snipers du Maïdan" pour pousser à Kiev les manifestations de février 2014 vers un coup d'Etat, alors qu'il a été prouvé depuis qu'ils étaient du côté de la place tenue par les émeutiers).hystérie collective
Appuyant cette hystérie collective, il faut rajouter les évacuations des ambassades occidentales, les renforcements interalliés de l'OTAN en Europe de l'Est, les analyses économiques alarmistes etc.
2 / ... puis un pas en arrière
A côté de ses descriptions apocalyptiques manipulant les foules occidentales, les responsables occidentaux, parfois, se fendent de déclarations apaisantes, voire rassurantes, mais qui cherchent juste en réalité à parer leur communication d'une bonne conscience et de préparer une doxa victimaire qui jaillira au premier coup de force militaire qu'ils préparent avec leurs auxiliaires ukrainiens.
Ainsi, alors que l'on observe une escalade militaire factuelle sur les fronts du Donbass et de l'OTAN, a t-on pu entendre ces derniers jours par exemple :
- Les déclarations dilatoires des représentants de Washington et de l'OTAN, repoussant de réunion en réunion, leur promesse de fournir des réponses écrites précises et juridiques aux propositions russes de sécurité collective en Europe (qu'ils doivent transmettre normalement aux dernières nouvelles cette semaine), et tout en réaffirmant sans cesse leur "intention" de maintenir sincèrement un dialogue pour la paix ouvert et franc avec Moscou,
- Les déclarations récentes des autorités de Kiev qui déclarent, à contre courant de l'hystérie collective russophobe occidentale que rien, dans les manœuvres russes à leurs frontières, n'indique les préparatifs d'une offensive contre l'Ukraine. Ces discours mièvres comme celui de Zelensky qui demande de rester calme et pas s'inquiéter sont surtout motivé par la peur de voir les investissements occidentaux évacuer le pays tout comme leurs ambassades,
- Ainsi du propre ministre de a Défense ukrainienne Reznikov qui déclare le 24 janvier: "Nous évaluons la situation à une distance de 200 kilomètres de la frontière. Ils (les russes) sont constamment en train de remonter, puis de retirer des troupes, de mener des exercices. Je peux absolument dire avec certitude : à ce jour, les forces armées russes n'ont pas créé de groupe de frappe qui pourrait mener à bien une invasion violente de l'Ukraine".
- Même le commandement militaire étasunien admet qu'il recherche en vain les signes d'une "incursion imminente" de la Russie en Ukraine: "Nous sommes conscients des choses que les Russes pourraient faire qui pourraient nous donner des indications sur une sorte d'incursion imminente. Nous n'en sommes pas encore là, mais nous surveillons ces indicateurs de très près." a ainsi déclaré le porte-parole du Pentagone John Kirby.
- Même Jen Psaki, cette pathétique porte parole de la Maison Blanche qui confond le Liban avec la Lybie, la Fédération de Russie avec l'URSS a admis à contrecœur que "Les Etats Unis ne peuvent pas prédire si la Russie a l'intention d'envahir l'Ukraine ou non"...
- Etc
3 /... et encore deux pas en avant !
- Les diplomaties étasunienne, britannique, allemande, japonaise, australienne demandent à leurs ressortissants de quitter ou de ne pas venir en Ukraine et ont engagé l'évacuation des familles et personnels non essentiels de leurs ambassades de Kiev,
- Des compagnies aériennes ne se rendant pas en Ukraine l'évite ou refuse d'y stationner longtemps tandis que son espace aérien oriental, où le fantôme du MH17 attend toujours que ses vrais meurtriers soient désignés, est même fermé aux vols civils.
- Les responsables occidentaux justifient le renforcement des troupes de l'OTAN en Europe de l'Est (Pays Baltes, Pologne, Roumanie) pour "contrer l'invasion russe", avec entre autres, 8500 soldats supplémentaires envoyés par les USA en Europe...
- Les manœuvres et exercices en cours de l'OTAN, terrestres ou maritimes, ont été renforcés et leurs scénarios et zones géographiques réorientée vers les frontières occidentale russes, en particulier celles du district militaire Sud.
- Londres (peut-être inspiré par le Maïdan) sur la base de renseignements étasuniens (mais bien sûr sans les montrer) affirme que Moscou s'apprête a provoquer un changement de régime à Kiev, pour y installer un gouvernement fantoche pro-russe,
- Malgré les analystes économiques qui déclarent que l'arrêt du projet gazier russe "North Stream 2" ou pire du système de transactions financière SWIFT, impacteraient tout le marché mondial, Washington refuse de les exclure des sanctions préparées.
- Les États-Unis viennent d'avertir le président Loukachenko que si la Biélorussie assiste l'invasion russe de l'Ukraine une réponse "décisive" sera lancée contre elle, tandis que Biden menace qu' "une escalade militaire autour de l'Ukraine changera le Monde".
- Etc.
De son côté la Russie reste cohérente et franche tant au niveau des actes (déploiement de forces militaires défensives sur les frontières ukrainiennes) que des paroles lorsque par exemple Konstantin Gavrilov, son représentant permanent à l'OSCE déclare:
Sur le front du Donbass
Les forces ukrainiennes poursuivent leurs préparations offensives comme par exemple la mise en alerte leurs unités dans les régions de Kharkov, Dnipropetrovsk, Odessa et Tchernihiv tandis que sur le front se poursuivent des provocations offensives et coordonnées contre les territoires des républiques de Donetsk et Lugansk.
- 11h25, bombardement ukrainien de Octyabr (Sud RPD) depuis Pischchevik. 3 grenades automatiques AGS tirées.
- 12h10, bombardement ukrainien de Spartak (Nord Doetsk) depuis Peski. 3 obus SPG 9 et 3 roquettes RPG tirés.
- 12h42, bombardement ukrainien de Octyabr (Sud RPD) depuis Pischchevik. 2 obus SPG 9 tirés.
- 13h20, bombardement ukrainien de Trudosvsky (Sud Ouest Donetsk) depuis Marinka. 2 obus SPG et 6 grenades AGS tirées.
- 14h10, bombardement ukrainien de Belaya Kamenka depuis Starognatovka. 1 roquette RPG et 5 grenades AGS tirées.
- 15h38, bombardement ukrainien de Dzerjinskoïe (Sud DPR) depuis Shirokino. 3 grenades automatiques AGS tirées.
- 15h56, bombardement ukrainien de Vasilievka depuis Verkhnetoretskoye. 3 obus SPG 9 et 3 roquettes RPG tirés.
- 19h55, bombardement ukrainien d'Aleksandrovka (Sud Donetsk) depuis Novomikhailovka. 2 roquettess RPG tirées.
Par ailleurs les unités de surveillance électronique des milices républicaines ont repéré une forte augmentation des communications radios et téléphoniques dans de nombreuses zones du front ukrainien qui, comme par hasard, sont interdites d'accès aux observateurs de l'OSCE.
D'autres groupes des forces spéciales ukrainiennes ont été repéré arrivant sur les garnisons de Lisichansk en arrière du front de Lugansk, tandis que le niveau d'alerte concernant une potentielle attaque sur des sites industriels de la région reste maintenue.
A noter aussi une réorganisation de nombreux hôpitaux à l'arrière du front ukrainien pour libérer des lits et rajouter des lits
Concernant la levée des "bataillon de défense territoriale" (1 brigade par région ukrainienne) l'organisation de celui d'Odessa confirme bien que les radicaux nationalistes risquent bien d'être aux commandes de ces force militaires ukrainiennes car cette unité sera dirigée par le lieutenant-colonel Yevgeny Miroshnichenko, indicatif "Sever", un vétéran de la guerre dans le Donbass où il était le chef d'état-major du bataillon spécial "Uragan"
lieutenant-colonel Yevgeny Miroshnichenko |
Le 3e gros porteur étasunien de la semaine, un Boeing 747-412 (BCF), au décollage de la base aérienne Dover AFB, USA, est arrivé dans l'après midi du 26 janvier à l'aéroport de Borispol, à Kiev par un vol de la National Airlines à bord d'un Boeing affrété par le commandement USTRANSCOM, avec à son bord 80 nouvelles tonnes de fret militaire, dont 300 autres missiles pour système antichar "Javelin".
Du côté de l' OTAN
Là aussi on peut observer une dichotomie de l'OTAN, entre des déclarations et des actions pas vraiment convergentes:
Alors que Stoltenberg, le Secrétaire général de l'Alliance atlantique vient encore de déclarer au média CNN que "L'OTAN n'enverra pas de troupes de combat en Ukraine" et que si il ne peut garantir la non-expansion de l'alliance, en revanche, l'entrée de nouveaux pays d'Europe de l'Est n'est "pas à l'ordre du jour", on observe un accroissement très important des forces occidentales sur le flanc oriental de l'OTAN et jusqu'aux frontières russes :
- Transferts divers de forces terrestres, de navires, d'avions de combat et des forces supplémentaires de leurs bases vers l'Europe de l'Est "pour contenir la Russie".
- 8500 hommes avec leurs matériels ont été mis en état d'alerte aux Etats Uni et dirigés vers les ports d'embarquement du Golfe du Mexique d'où ils doivent rallier l'Europe.
Et sur la région pontique, les ressources stratégiques du renseignement militaire de l'OTAN continuent quotidiennement leurs missions de reconnaissance électronique sur la ligne de front du Donbass mais aussi les régions frontalière russes.
A noter cependant qu'au sein de l'Alliance la cohésion n'est pas si parfaite que les déclarations de ses responsables. Ainsi, deux jours après le clash du vice amiral allemand Shoënbach (qui lui a couté sa démission), voilà que le Président croate Zoran Milanovic déclare ce mardi 25 janvier, lors d'une visite à l'entreprise Kraš. : "La Croatie, en cas de conflit entre la Russie et l'Ukraine, retirera ses militaires des forces de l'OTAN dans la région. S'il y a une escalade, nous nous retirerons jusqu'au dernier soldat croate. Cela n'a rien à voir avec l'Ukraine, mais avec la politique de Biden, dans laquelle je vois des incohérences et des dangers".
On n'est pas loin d'une désertion...
Du côté de la Russie
Le ministère de l'Intérieur de la Russie a élaboré un projet de loi pour pouvoir gérer au maximum un afflux inattendu de réfugiés comme celui vécu à l'automne 2014. Cette loi "sur l'asile sur le territoire de la Fédération de Russie" dans une situation de crise résoudra rapidement la question de l'octroi du statut de réfugié ou de l'asile temporaire pour les citoyens républicains et ukrainiens, et prévoit une "protection temporaire" et "un moyen d'urgence d'assurer la protection des citoyens étrangers arrivés en masse en Russie".