L'ordre contre le désordre

Vu du Donbass

Unité aéroportée russe en route vers le Kazhakstan pour appuyer l'opération anti terroriste
du gouvernement contre les émeutiers pro-occidentaux

Il est des moments où, passez moi l'expression "ça fait chier d'avoir raison". Lorsque beaucoup trop de personnes jugeaient le départ d'Afghanistan des forces étasuniennes d'humiliation pour Washington, j'avançais l'hypothèse qu'en réalité il ne s'agissait que d'une passation de commandement au cours de laquelle les faucons étasuniens confiaient la garde du chaos afghan à ceux qui avaient été le prétexte de leur intervention initiale en échange d'une exportation du terrorisme salafiste vers les pays non alignés de la région. Farouchement attachés à leur fantasme d'une déroute étasunienne en Asie Centrale, certains se sont moqués, d'autres m'ont même insulté ne supportant pas voir leur pensée unique misérable contestée. 

Or qu'apprenons nous aujourd'hui des services de renseignements russes et kazakhstanais via Konstantin Kosachev, vice-président du Conseil de la fédération de Russie:  

"Au Kazakhstan, des militants du Moyen-Orient et d'Afghanistan opèrent, ils ont déjà encerclé au moins deux emplacements des forces armées kazakhes déployées, leur offrant une résistance professionnelle et efficace. Et ce n'est plus une protestation civile et encore moins le cas intérieur du Kazakhstan. C'est une menace pour nous tous".

Et effectivement, d'autres sources confirment que parmi les membres des groupes armés en action contre le régime Kazakhstanais figurent des jordaniens, des irakiens, des syriens, et autres membres de l'organisation terroriste l'Etat Islamiste, et qui auraient pour beaucoup transité par l'Afghanistan pour venir servir le chaos mondialiste au Kazakhstan.

Aujourd'hui en Russie et dans sa zone d'influence, il n'existe quasiment plus de conflit, révolution ou même protestation sociale qui ne soit pas connecté et même souvent commandité et piloté par des agents étrangers occidentaux, c'est une réalité héritée de la guerre froide mais qui depuis 30 ans s'est intensifié et surtout radicalisé en modes opératoires de plus en plus violents.

Et pour éviter d'être taxé de "complotiste paranoïaque" je citerai ici un rapport de 2019 de la "RAND Corporation" ("Research ANd Development") qui est un think thank stratégique étasunien très influent, et qui proposait une liste d'actions prioritaires pour intensifier la déstabilisation de la Fédération de Russie, en soutenant ou fomentant contre elle et ses alliés des guerres hybrides :

  1. Fourniture d'armes létales à l'Ukraine...                                  Fait  
  2. Soutien aux terroristes en Syrie...                                           Fait
  3. Changement de pouvoir au Belarus...                                     Echec
  4. Aggravation des tensions dans le Caucase du Sud...             Fait
  5. Diminution de l'influence russe en Asie centrale...                  En cours.
  6. Provoquer la présence russe en Moldavie...                           Attendu.

Et les tensions entre Moscou et Washington s'aggravant chaque jour depuis le Maïdan, il est plus que vraisemblable que nous assistions à une recrudescence d'actions violentes organisées autour de la Russie (voire même sur son territoire) dans toute sa zone d'influence, comme aujourd'hui dans le Kazhakstan. 


Evolution de la situation au Kazakhstan :

Pour ce qui est de l'évolution de la situation, les forces de sécurité kazakhstanaises sont à priori en train de reprendre le contrôle du terrain, appuyées par les premières unités d'une force de maintien de la Paix internationale envoyée, à la demande du gouvernement d'Astana, par la Russie, le Belarus, l'Arménie, le Tadjikistan et le Kirghizistan, membres avec le Kazakhstan de l'Organisation du Traité de Sécurité Collective. 

6 janvier 2022 à Alma Ata (Almaty), de violents combats 
avec armes de guerre opposent  les émeutiers à des forces de
sécurité qui nettoient la ville rue après rue, étage après étage.

6 janvier 2022, arrivée des forces russes au Kazakhstan,
par gros porteurs Il 76 et qui sont immédiatement dirigées
vers les points sensibles pour en assurer la sécurité.

Dans Alma Ata (Almaty) les combats entre les forces de sécurité et les émeutiers se poursuivent au milieu de quartiers dévastés par les pillages organisés, et le bilan provisoire très lourd révèle bien une organisation, un équipement et même des tactiques du côté des manifestants qui excluent définitivement la thèse d'un soulèvement populaire spontané :
  • 18 tués et 748 blessés parmi les forces de l'ordre !
  • 30 morts parmi les émeutiers selon le siège de la coordination indépendante,
  • 2298 arrestations, des centaines d'armes saisies,
Après s'être fait initialement surprendre par la tempête de violences jaillissant des manifestations, malgré le limogeage immédiat du gouvernement, la diminution du prix du gaz liquide et son plafonnement, le pouvoir a engagé une riposte à la hauteur des attaques et des pillages subis et qui ont visé autant les structures gouvernementales que la population dot des centaines de magasins, lieux publics, centres culturels etc. ont été pillés et saccagés.

A Alma Ata une équipe de journalistes a été mitraillée a essuyé les tirs d'émeutiers qui ont tué leur chauffeur et blessé un reporter. Ailleurs dans la ville c'est le Directeur adjoint de l'académie des frontières qui a été tué ainsi que plusieurs cadets.

Si les forces de sécurité ont repris le contrôle de nombreux carrefours urbains et bâtiments, la situation reste difficile car de nombreux groupes d'émeutiers organisés continuent de résister et ont bloqué certains quartiers d'Almaty où des fusillades et des explosions continuent jour et nuit (là aussi la logistique militaire des manifestants révèle une préparation bien antérieure aux événements, voire une aide extérieure comme l'observe ci dessus Konstantin Kosachev). Ailleurs, des manifestations ont repris, comme par exemple à Aktau (A l'Ouest sur les bords de la Mer Caspienne) où les manifestants bloquent la route de l'aéroport.

Ici devant le parlement régional d'Aktiobé (Au Nord Ouest du pays)
une voiture bélier (certainement conduite par un de ces "manifestants 
pacifiques" récemment évoqués par l'Union Européenne) fonce sur les 
forces de l'ordre, qui ne tirent même pas, blessant un policier qui est ensuite 
tabassé au sol. Il ne manque plus qu'un BHL, chemise blanche et tignasse au 
ventapplaudissant ces  "glorieux manifestants pacifiques portant les valeurs 
de la démocraties au coeur d'un dictature sanguinaire" (Maïdan 2014) pour
signer ce nouveau simulacre de révolution populaire aux portes de la Russie.


L'Etat major qui dirige l'Etat d'urgence appliqué à tout le pays et coordonne l'opération antiterroriste a annoncé que "ceux qui refusent de déposer les armes seront détruits". Dans la capitale Nur Sultan (ex Astana) les bâtiments gouvernementaux sont désormais sécurisés au maximum 

Les forces de réaction rapide des pays de l'OTSC (Organisation du Traité de Sécurité Collective) dont l'assistance urgente a été demandée par le président Kassym-Jomart Tokaïev continuent d'être déployées sur les centres névralgiques du pays (dépôts, centres industriels, aéroports, stations de communications...). 5000 parachutistes russes sont déjà arrivés, d'autres unités russes mais aussi belarusses, kirghizes, arméniennes et tadjikes viennent renforcer ces casques bleus dont la mission de maintien de la paix durera "aussi longtemps que nécessaire".

Vraisemblablement, lorsque l'Etat de droit sera rétabli et que les réseaux et soutiens étrangers des manifestations auront été prouvés, le Kazhakstan va entrer dans une nouvelle période géopolitique dont le premier acte sera de foutre à la porte du pays toutes ces organisations du soft power étasunien que la cupidité de Nazarbaiev a laissé venir semer leurs graines subversives russophobes.

Quand aux parrains occidentaux et leurs larbins ukrainiens, je ne doute pas un seul instant qu'ils poussent des cris d'orfraie dès qu'apparaitront le visage tuméfié d'un émeutier kazhak, ou les casques de soldats russes protégeant un carrefour...

Peu importe, le Kazhakstan ne rejoindra pas leur funeste tableau de chasse et mieux encore il est devenu un avertissement pour toute nouvelle tentation mondialiste du côté du Belarus ou de l'Ukraine par exemple...

Erwan Castel
 

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