Les cadeaux de la reine
L'accalmie (relative) qui avait régné sur le front du Donbass jusqu'au week end a été définitivement rompue ce 18 janvier avec le retour aux bombardements ukrainiens des gros calibres d'artillerie pourtant prohibés par ces 2ème accords de paix signés à Minsk en février 2015 et tant invoqués lors des pourparlers Est-Ouest de la semaine dernière.
Mais le fait le plus notable de la journée est certainement ce pont aérien militaire important réalisé entre la Grande Bretagne et l'Ukraine organisant pas moins de 5 vols de gros porteurs C17 "Globemaster" venus livrer de l'armement aux forces armées ukrainiennes, ainsi que les annonces faites par Londres et Toronto d'envoyer des forces spéciales britanniques et canadiennes en Ukraine.
On observe donc que l'Alliance militaire atlantique, non seulement ne calme pas ses velléités sur les frontières occidentales de la Fédération de Russie, mais au contraire accélère ses provocations à l'égard de Moscou et sa militarisation de l'Ukraine qui devient de jour en jour un véritable porte avions de l'OTAN tourné vers la Russie.
Sur le front du Donbass
Les auxiliaires ukrainiens de l'OTAN continuent de vouloir entraîner l`Europe dans une nouvelle guerre, pour les beaux yeux de Wall Street:
Les forces armées ukrainiennes ont bombardé à 16h25 le village de Spartak à la périphérie Nord de Donetsk avec des mortiers de calibre 120 mm. 6 obus tirés.
C`est le premier bombardement au gros calibre, et confirmé par les observateurs de l`OSCE, réalisé par Kiev cette année sur le territoire de la République Populaire de Donetsk.
Et voilà que CNN nous apprends aujourd'hui que le 12 janvier, le directeur de la CIA William Burns, s'était rendu à Kiev, pour y rencontrer des responsables politiques et militaires du régime. Or, comme par hasard c'est ce même jour qu'a été observé sur le territoire de la République Populaire de Lugansk une forte aggravation des provocations ukrainiennes avec notamment le bombardement du village de Donetstskoe, provoquant des destructions dans une zone résidentielle.
Dans le contexte des graves tensions internationales posées sur les ta.les des diplomaties russe et etasunienne, le front du Donbass est de nouveau sous les projecteurs médiatiques, et particulièrement ceux des propagandistes occidentaux qui font à l`occasion un nouveau "russian bashing" repoussant encore plus loin les limites de l'hystérie.
Voici pour exemple "modéré" un reportage de la télévision turque sur la lige de front de l'Opération des Forces Conjointes ukrainienne.
Du côté de l'Ukraine
En Ukraine, la guerre des clans entre Porochenko, l'ex président soutenu par les radicaux et Kolomoisky soutenu par l'actuel résident Zélensky s'effondre dans un statu quo politico-juridique où chacun sauve sa face tout en évitant que ce mélodrame interne à l'oligarchie locale ne dégénère en crise nationale dans un pays déjà à la dérive. La seule chose qui est peut-être à relever de ce cirque kiévien, c'est que la nébuleuse nationaliste (Corps National de Andriy Biletsky, Parti Azov, Parayvi Sector...) cherche comme d'habitude à profiter d'une crise politique pour jouer la mouche du coche et soutirer quelques compensations financières au passage, soit pour manifester, soit pour se disperser...
Du côté militaire Kiev continue la mise sur pied de ses 25 brigades de défense territoriale (1 par région) dont le recrutement est réalisé principalement auprès des groupes paramilitaires néonazis et des vétérans de l'Opération Spéciale Antiterroriste (ATO) qui ont ouvert la guerre contre les populations du Donbass en 2014. 86 % des zones de déploiements de ces brigades étaient définis au 17 janvier. Au total leur effectif devrait atteindre en temps de paix 10 000 volontaires majoritairement bandéristes, qui seront ainsi légalement armés et rémunérés sur les frontières, la ligne de front et les territoires russophones de l'Ukraine. Cet effectif peut monter à 130 000 en cas de mobilisation de temps de guerre.
Pareilles plusieurs infos diverses convergent vers une probable exacerbation de la crise Est Ouest se jouant en Ukraine, parmi lesquelles :
- Le New York Times rapporte que les diplomates russes évacuent Lvov et 2 autres consulats en Ukraine.
- Lors de son voyage en Ukraine, Annalena Berbock, la ministre allemande des Affaires étrangères a discuté de la demande de Kiev de se voir livrer des armes allemandes.
Oleksiy Arestovitch , le conseiller du chef du cabinet du président de l'Ukraine a démissionné ce 17 janvier de tous ses postes gouvernementaux, parmi lesquels celui de représentant ukrainien au sein du Groupe de travail trilatéral chargé d'accompagner les accords de Minsk.
Du côté de l'OTAN
Jens Stoltenberg, le Secrétaire Général de l'OTAN, en avant garde de la réponse écrite de Washington aux propositions russes, de Sécurité Collective qui doit être transmise cette semaine, a déclaré que l'OTAN n'acceptera jamais le retrait de ses militaires des pays qui ont rejoint l'Alliance de l'Atlantique Nord après 1997, au nom de l' "égalité entre ses membres" et du refus de créer un statut de"seconde zone"
- "Bien sûr, nous ne pouvons pas non plus accepter que nous ne devrions pas avoir de troupes de l'OTAN dans tous les pays qui ont rejoint l'OTAN depuis 1997. Cela signifie essentiellement que la moitié de nos membres ne pourront pas être protégés par les troupes de l'OTAN. Ensuite, ils seront en quelque sorte des membres de seconde classe de l'OTAN, nous ne ferons jamais cela."
Pire que cela l'OTAN semble maintenant vouloir élargir son statut juridique à ses "partenaires non integrés" (dont l'Ukraine bien sûr) en identifiant l'Alliance à un "espace" global dans lequel serait mis en œuvre l'article 5 (assistance militaire en cas de conflit)
Les 17 et 18 janvier, des avions de transport militaire C-17 de la RAF de la base britannique de Breeze-Norton ont effectué 5 vols logistiques vers l'aéroport de Boryspil de Kiev afin d'y livrer des armes aux forces armées ukrainiennes.
Le ministère britannique des Affaires étrangères a été informé qu'il était prêt à passer en "mode crise" dans un délai très court, selon des responsables de la BBC, et le Ministère ukrainien de la Défense L'Ukraine a confirmé deux jours plus tard avoir reçu des armes antichars légères de la Grande-Bretagne.
De son côté le secrétaire britannique à la Défense, Ben Wallace, a déclaré ce 17 janvier à la Chambre des communes du Parlement, que le Royaume-Uni avait décidé de fournir à l'Ukraine des "systèmes d'armes défensives antichars légers" "à la lumière du comportement de plus en plus menaçant de la Russie".
Comment peut-on prendre ainsi les gens pour des cons en affirmant qu`une arme est "défensive" quand d'autre ne le seraient donc pas ...
Une arme reste une arme, et seule la destination que lui donne son utilisatieur fait qu'elle est défensive et /ou offensive... et il est plus que probable que ces NLAW se retrouvent dans un jour prochain utilisés pour les provocations ukrainiennes dans le Donbass.
Les C17 ont donc livré au minimum conseillers militaires et missiles guidés antichars légers NLAW au moment où la présence de l'OTAN en Ukraine est justement au cœur des tensions Est-Ouest.
- "Les troupes russes se trouvent sur le territoire de la Fédération de Russie près de la frontière ukrainienne, et nous estimons qu'il est nécessaire de les y laisser face à une situation très tendue, une atmosphère hostile créée par divers exercices de l'OTAN, des chasseurs et des avions espions de l'OTAN, la l'avancement de l'infrastructure de l'OTAN jusqu'aux frontières », D. Peskov.
Et les activités des forces russes ne réagissent pas seulement en Ukraine à celles de l'OTAN, ainsi ce groupe de grands navires de débarquement de la flotte de la Baltique, qui a quitté la mer Baltique le 17 janvier avant d'être été rejoint le 18 par un autre groupe de grands navires de débarquement de la flotte du Nord, composé de grands navires de débarquement "Pyotr Morgunov", "Olenegorsky miner" et "George les Pobedonosets".