Vers une nouvelle nazification du front ?
Si, au niveau des accrochages entre forces ukrainiennes et les milices républicaines la "trêve des confiseurs" est globalement respectée en cette période de fêtes, en revanche les ikro-atlantistes continuent à fourbir leurs armes et leurs déclarations bellicistes à l'encontre des républiques populaires de Donetsk et Lugansk et de la Russie, contraignant cette dernière à maintenir à portée des frontières ukrainiennes des forces armées capables d'écraser une potentielle offensive de Kiev dans le Donbass.
On peut observer la poursuite du renforcement du dispositif offensif sur la ligne de front du Donbass, avec notamment l'arrivée de nouvelles unités autonomes composées de volontaires nationalistes recrutés dans les mouvements paramilitaires bandéristes, et qui investissent souvent des quartiers résidentiels près du front, à la fois pour mener une pression psychologique sur les populations civiles et les utiliser comme des boucliers humains pour protéger leurs attaques éventuelles.
- Ainsi une unité spéciale a été observée investissant l'école du village de Valuyskoe, sur le front Nord de Lugansk, Cette unité composée de volontaires nationalistes a installé dès le 27 décembre dans l'établissement communal un poste de commandement fortifié et des positions de tir avant d'être renforcée par des véhicules blindés, des stations radar ainsi que des équipements de reconnaissance d'artillerie, de surveillance et d'acquisition de cibles. Aujourd'hui cette école située au coeur d'un village bordant le front est devenue un bastion militaire problématique.
Ce nouveau déploiement de radicaux politiques ukrainiens sur la ligne de front n'est pas isolé, du Sud (secteur Mariupol) au Nord (secteur Lugansk) des 480 km du front, chaque semaine les renseignements civils et militaires signalent l'arrivée de volontaires bandéristes, depuis des groupes de snipers jusqu'à des bataillons spéciaux comme Aydar sur le secteur de Volnovakha.
Sur ce sujet précis et qui laisserait à penser que l'Etat Major ukrainien met en place des têtes brulées pour constituer le fer de lance d'attaques futures, Dmitry Iarosh, le "petit furher" de la nébuleuse Prayvi Sector (mouvement politique néo-nazi), chef de l'organisation des volontaires nationalistes (DUK) et Commandant de l'Armée des volontaires ukrainiens (UDA) vient de se fendre d'une nouvelle déclaration dont il est difficile de séparer la vérité de son interprétation propagandiste coutumière de ce roquet bandériste.
Selon Iarosh, le 8e bataillon de l'UDA se prépare déjà à monter vers le front pour ce début d'année.
"Je tiens à souligner une fois de plus que cela a été convenu avec le commandement des forces armées. Et vous savez, en 2014, le plus gros problème pour moi n'était pas les gens, mais les armes. Nous avons couru, pris littéralement des armes capturées, fait demi-tour et agi avec ce que nous avions dans nos mains. Pour le moment, nous avons un accord selon lequel les forces armées fourniront les armes nécessaires afin que les volontaires puissent répondre de manière adéquate à certains défis dans différents domaines d'une éventuelle invasion russe".
Reste à savoir si le gouvernement de Kiev prendra le risque d'armer ne serait ce que 10 000 radicaux obéissant d'abord à une appareil politique bandériste qui, depuis 2015 a régulièrement menacé le pouvoir (de Porochenko et Zelensky) d'un coup d'Etat nationaliste !
Après Iarosh continue et tout en pérorant au sujet de "centaines de milliers" de volontaires à venir, confirme cette stratégie plausible qui consisterait à disperser les unités nationalistes au sein des unités régulières (ce qu'il appelle la squelettisation") afin de susciter et d'encadrer une motivation qui chez elles se révèle souvent chancelante.
"Je pense que dans la première vague de mobilisation, ce sont des centaines de milliers de personnes qui vont rejoindre les rangs, et on va juste aider, car les volontaires n'ont jamais été en grand nombre. Nous n'avons pas pris par quantité, nous avons pris par qualité. Et, par conséquent, notre tâche a toujours été, conventionnellement, de «squelettiser» les brigades des forces armées, d'y ajouter des personnes motivées et prêtes à l'abnégation. Nous avons toujours réussi. Je pense que cette fois nous remplirons aussi cette fonction - si nécessaire".
Là encore, au vu des nombreuses rixes souvent meurtrières qui se déroulent régulièrement entre les bataillons spéciaux et les unités régulières voire les forces de police des territoires occupés du Donbass, je ne suis pas sûr que cela soit une source de motivation pour mieux combattre les milices républicaines.
Quoiqu'il en soit, si la proportion de ces "ukropithèques" aux recrutements scabreux (hooligans, repris de justice, néo-nazis ukrainiens et européens...) continue d'augmenter sensiblement sur le front, il est fort à parier que ces têtes brulées aux cervelles plates confondent, comme en 2014, rotation sur le front avec safari criminel.
Quand un volontaire nationaliste ukrainien prend son rêve pour une réalité... |
En convergence avec ces arrivées de fanatiques russophobes sur le front du Donbass, on voit revenir une politique criminelle vis à vis des populations civiles des républiques de Donetsk et Lugansk comme par exemple :
- Le 2 janvier à partir de 21h00, la partie ukrainienne a interrompu l'approvisionnement en eau potable de la station de filtrage occidentale "Luhanskvoda" vers le territoire de la République Populaire de Lugansk. Suite à cette coupure volontaire, qui constitue un crime au regard de la Convention de Genève, l'approvisionnement en eau des secteurs de Alchevsk, Bryanka, Stakhanov, Kirovsk et du district de Perevalsky a été fortement diminué et celui de Pervomaisk a été complètement coupé.
Si les regards sont aujourd'hui tournées vers le front diplomatique où la Russie essaye de faire comprendre aux USA l'inadmissibilité de voir l'OTAN continuer sa reptation vers ses frontières, les discours ukrainiens forts du soutien inconditionnel de l'OTAN et de nombreux pays occidentaux (pays baltes, France, Pologne...) se moquent ouvertement de la solution pacifique de ces négociations à venir (du 9 au 13 janvier).
Ainsi du président ukrainien Zelensky qui, lors de ses vœux pour le Nouvel An, a exprimé "l'espoir que cette année, des représentants des Forces armées ukrainiennes seront photographiés en Crimée, Donetsk et Lugansk". Cela veut tout dire concernant les projets ou plutôt les fantasmes de Kiev qui sont aux antipodes d'une résolution pacifique du conflit.
Et les activités des forces ukrainiennes même si elles sont silencieuses confirment chaque jour ces intentions belliqueuses ukrainiennes.
Du côté de la Russie
La Russie joue toujours la carte diplomatique et celle du dialogue avec Washington, mais sans être naïf ni même hypocrite, signifiant à ses interlocuteurs ukro-occidentaux qu'il ne pourront plus trahir à nouveau leur parole et les traités signés sans subir une riposte radicale et militaire.
Ainsi face à la poursuite des préparatifs offensifs ukrainiens, les forces russes continuent également de déployer des renforts sur leur flanc oriental face à l'Ukraine, même si par ailleurs nombre d'unités impliquées dans les derniers exercices militaires dans la région sont effectivement retournées dans leurs garnisons (10 000 hommes soit 10 % des effectifs déployés estimés):