Un seul mot d'ordre ukrainien : "Préparez vous !"
On pourrait croire que dans le Donbass, à l'initiative des forces de Kiev, se déroule une énième escalade militaire à l'image de toutes celles qui agitent depuis 7 ans les 480 km de ligne front entre Mariupol au Sud et Lugansk au Nord de ce volcan situé sur la nouvelle faille Est-Ouest européenne.
Cependant, si les bombardements militaires et les mouvements des troupes ukrainiens ont un air de "déjà vu", la situation dans laquelle se déroule cette nouvelle exacerbation du front est nettement différente des précédentes, tant sur le plan militaire, diplomatique qu'international.
Primo : L'armée ukrainienne opte pour une stratégie offensive
Secundo: Les accords de Minsk appartiennent au passé
Lorsque le président français Macron, en cherchant visiblement à emmener sa promotion électorale présidentielle sur une tribune internationale, propose à Sergeî Lavrov le Ministre russe des Affaires Etrangères de faire une nouvelle réunion du "Format Normandie" (présidents russe, francais, allemand et ukrainien) au chevet du Donbass, ce dernier lui rétorque qu'au vu des sempiternelles violations ukrainiennes du traité de paix, "il est temps d'arrêter les simagrées des accords de Minsk qui consistent a se faire des selfies pour prétendre que le processus diplomatique est toujours vivant".
Tertio : Une situation internationale de plus en plus tendue et réactive
Les origines du conflit du Donbass, tout comme le Maidan sont indissociables des enjeux et menaces que représente le contrôle de cette région pontique dont la clef de voûte est la péninsule de Crimée qui abrite la base stratégique russe de Sébastopol et sa flotte de la Mer Noire qui sont vitales à la défense occidentale de la Russie, et le Donbass est devenu le détonateur de ce conflit entre l'OTAN et la Russie, qui pour le moment n'a pas explosé . Ainsi, à chaque fois que les forces ukrainiennes bombardent violemment les républiques de Donetsk et Lugansk ou menacent de réactiver une guerre de mouvement, on assiste comme dans un écho à des gesticulations diplomatiques et militaires de l'OTAN et la Russie et qui ressemblent de plus en plus au bras de fer d'une nouvelle guerre froide.
"Préparez vous !"
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| Dmitro Iarosh, du mouvement néo nazi ukrainien "Secteur Droit", leader politique des volontaires nationalistes dans le Donbass et conseiller spécial du chef d'Etat Major des armées ukrainiennes. |
Dans l'hypothèse d'une tentative de coup coup de force ukrainien sur le front (vraisemblablement la capture d'une localité secondaire type Telmanovo), les forces ukrainiennes devront compter sur la motivation des troupes qui seront en première ligne et celles qui devront "normaliser" les populations éventuellement capturées. Lorsque le 26 octobre le petit village de Staromarivka a été capturé dans la zone grise (neutre), on a vu rapidement les soldats de la 93e Brigade d'infanterie ukrainienne être relevés par des unités spéciales dont les insignes de bras néonazis ne laissent aucun doute sur leur motivation idéologique. Ces ukropithèques sont depuis sous le feu permanent des républicains lorsqu'ils s'éloignent du village et sont en charge de la "filtration" de sa population (180 personnes dont 37 nouveaux citoyens russes).
C'est donc ici que rentre en scène Dmitro Iarosh, un des leaders des paramilitaires bandéristes et qui vient d'être nommé "conseiller spécial" auprès du Chef d'Etat major des forces ukrainiennes, tout en revendiquant rester le chef des DUK (volontaires ukrainiens nationalistes)
Dans le secteur de la Mer Noire, qui est au coeur de l'affrontement stratégique Est-Ouest depuis la fin du XVIIIE siècle, la répercussion de l'escalade observée dans le Donbass est cette fois immédiate, radicale et triple :




