Armement antichar de l'OTAN en action dans le Donbass
Après avoir utilisé pour la première fois sur le front du Donbass, ce 26 octobre, un de ses drones d'attaque de fabrication turque (pays de l'OTAN) Bayraktar TB2 contre une pièce d'artillerie républicaine défendant Telmanovo, les forces ukrainiennes ont franchi un nouveau pas dans l'implication de l'OTAN dans le conflit du Donbass en engageant pour la première fois aussi au combat le système d'arme antichar Javelin de fabrication américaine... Cette information à confirmer, ne serait pas surprenante dans le contexte de l'escalade militaire en cours, émane de Howard Altman, rédacteur en chef de l'édition américaine du Military Times, qui l'a reçu lui-même du chef de la Direction principale du renseignement du ministère de la Défense de l'Ukraine, Kirill Budanov : "Budanov m'a dit que les troupes ukrainiennes utilisaient Javelin au combat", a déclaré Altman.
Concernant la déclaration de Budanov d'emploi du Javelin
La livraison à l'Ukraine par les USA de ce système d'arme antichar FGM-148 "Javelin" date de 2018 à l'initiative du président Trump (alors qu'Obama, bien qu'à la manœuvre du Maïdan avait toujours mis son veto sur la livraison d'armes létales au régime de Kiev). Un premier lot d'une valeur de 47 millions de dollars environ comprenant 37 postes de tir et 210 missiles avait été livré à Kiev avec un programme de formation et d'entrainement des servants ukrainiens. Lorsqu'en 2019 un contrat pour un deuxième lot de Javelin de 10 postes de tir et 150 missiles a été conclu entre Kiev et Washington.
Lors de cette deuxième livraison de Javelin étasuniens, il a été stipulé que ce système d'armes antichar ne devait pas être déployé dans le Donbass et rester stocké dans l'Ouest de l'Ukraine, n'étant mis en dotation en Ukraine que pour "dissuader la Russie de mener une offensive sur son territoire" et non pour être engagé en premier.
Cependant, le régime de Kiev, coutumier de violer tous ses engagements internationaux a a été observé en 2020, alors qu'il vient de recevoir un deuxième lot de ce missile antichar (en juin) opéré le déploiement des unités antichars "Javelin" opérationnelles sur le front du Donbass, où une première utilisation au combat aurait donc été réalisée ces derniers jours (à confirmer), alors qu'un troisième lot de ces missiles antichars étasuniens vient d'être livré à l'armée ukrainienne le 22 octobre dernier.
Cet engagement opérationnel du missile antichar Javelin, quelques jours après celui du drone d'attaque turc Bayraktar, ne constitue pas seulement un nouveau pas de Kiev dans l'agression contre le Donbass mais ils marquent tout deux l'implication, certes indirecte, de pays de l'OTAN dans les actions offensives contre les républiques du Donbass...
Mais attendez, le pire c'est maintenant :
La plupart des combattants sont des jeunes de 20 à 30 ans élevés, pour ne pas dire addictes aux réseaux sociaux et au narcissisme d'une communication compulsive quotidienne. Aussi pour les services de renseignement il est très intéressant de visiter ces collections de selfies photos ou vidéos, car ils dévoilent des détails intéressants et non officiels. Ainsi récemment sont apparus entre les mains des "ukrops" des lances roquettes bulgares ou étasuniens ne faisant l'objet d'aucun contrat avec Kiev.
Dans une vidéo ukrainienne diffusée sur le réseau TikTok, des ukrops sur le front du Donbass ont accidentellement montré des tubes usagers de lance roquettes APILAS de fabrication française. On pourrait alors rétorquer que cela n'est pas surprenant, la France étant tout à la fois un des plus grands vendeurs d'armes de la planète, un membre de l'OTAN et un laquais de Washington...
Sauf que Paris est aussi et surtout en Ukraine le cosignataire
d'accords internationaux pour une résolution diplomatique du
conflit (Minsk1 en 2014 & Minsk 2 en 2015) en tant que...
"garant du processus de paix" !
Voici la vidéo coupable : on y voit un soldat ukrainien tirer
avec un RPG 18 sur des positions républicaines puis dans le
mouvement du vidéaste, posés contre le mur de la tranchée
des tubes usagés de "RAC 112 (mm) Apilas" made in France.
Aucun doute, il s'agit bien du lance roquette antichar français de 112mm "Apilas" :
Aucun doute, il s'agit bien de la 128e brigade d'assaut de montagne ukrainienne :
De fait, le FGM 148 Javelin et le RAC 112 Apilas sont des armes antichars complémentaires du champ de bataille: le premier à partir d'un poste de tir lourd et réutilisable à 2 servants, permet de traiter des cibles importantes jusqu'à 2000 m grâce à des missiles autoguidés de 127mm s'élevant à plus de 150 mètres au dessus de leur cible (78000 dollars le missile) avec 8.4 kg de charge creuse, le deuxième étant un lance roquette individuel jetable tirant rapidement des roquettes de 112mm avec 1.5kg de charge creuse (jusqu'à 720mm d'acier ou 2 m de béton.
Lorsque cette vidéo est apparue cette semaine, beaucoup ont rapporté qu'il s'agissait de livraison non officielles de la France vers l'Ukraine, ou de stocks récupérés sur le théâtre d'opération syrien où Paris avait livré d'importants stocks d'armes pour remercier les égorgeurs djihadistes de "faire du bon boulot" comme l'avait déclaré alors Fabius, le ministre français des "Affaires à l'étranger".
Or il n'en est rien, les Apilas français dans les mains des ukropithèques sont le résultat d'un contrat en bonne et due forme entre Paris (le "garant des accord de Paix" et Kiev qui depuis plus de 7 ans bombarde les civils du Donbass :
- En février 2021, un accord est signé entre Paris et Kiev pour la livraison de "60 RAC 112 Apilas", qui doivent être testés pendant 2 mois par les forces spéciales ukrainiennes sur des terrains d'entrainement (en vue d'un potentiel contrat d'armement futur important).
La question est de savoir si les Apilas surpris dans cette vidéo sont de ce lot "test" ou (plus vraisemblablement de lots ultérieurs livrés par Paris et sous quel définition (essai ou contrat d'armement).
Ce qui est certain c'est que tout comme pour le Javelin étasunien Kiev a dérogé à la restriction de ne pas engager cet armement antichar sur le front du Donbass, et que fournir des armes létales alors qu'on prétend être "garant d'un processus de paix" qui a fait l'objet d'un engagement international devant l'ONU, relève de la pire hypocrisie criminelle laquelle est devenue depuis longtemps la marque de fabrique de la diplomatie française !
Une fois de plus la France, toute honte bue, vient de brader sa crédibilité internationale, de trahir son engagement diplomatique et de collaborer avec des criminels de guerre... tout cela pour être le bon laquais zélé d'une ploutocratie mondialiste et de sa stratégie du chaos !
Et bien sûr, pas un média et même un candidat d'opposition à l'élection présidentielle parisienne viendra remuer les étrons marconiens dans le Donbass !
Erwan Castel