L'Ukraine face à un quitte ou double

Aujourd'hui 17 novembre 2021, comme malheureusement je l'envisageais dans le dernier rapport de situation militaire, les forces armées ukrainiennes, après 2 jours de relative accalmie ont repris aujourd'hui leurs bombardements lourds sur les territoires des républiques du Donbass.

L'augmentation exponentielle des tirs ukrainiens est importante comme en témoignent les 8000 violations du cessez le feu pour la 1ère semaine de novembre contre les 6000 enregistrées pour tout le mois d'octobre passé.

Une fois encore, les habitants de Donetsk ont été réveillés pendant la nuit par l'artillerie ukrainienne :

17 nov 21, à 03h24 les mortiers de 120mm ukrainiens frappent 
le village de Lozovoe, dans la banlieue Nord Ouest de Donetsk.

Voici comment cette journée du 17 novembre 2021 a commencé dans le Donbass :
  • 03h24. Front de Donetsk. Depuis les positions de Nevelskoe, bombardement ukrainien au mortier lourd de Lozovoe (Nord Ouest de Donetsk). 10 obus de 120mm tirés. Plusieurs habitations civiles endommagées rue Feta (n°16-1,19-4,19-5)
17 nov 21, bombardement de Lozovoe dans la banlieue Nord Ouest de Donetsk
  • 03h50. Front de Donetsk. En première ligne, les tirs ukrainiens se sont étendus sur l'ensemble du front Nord et Ouest de Donetsk.
  • 04h47. Front de Lugansk. Bombardement ukrainien avec artillerie lourde de la ligne de front de Pervomaïsk (Nord de Stakhanov sur l' "Arc Svetlodarsk").
  • 06h00. Front de Lugansk. Depuis Muratovobombardement ukrainien avec artillerie lourde du secteur de Chervony Liman (Nord de Stakhanov). 3 obus de 152 mm tirés.
  • 08h05. Front de Donetsk. Depuis la partie Nord occupée de Verkhnetoretskoe, bombardement ukrainien au mortier lourd de la partie Sud républicaine de Verkhnetoretskoye (entre Donetsk et Gorlovka). 9 obus de 120mm tirés
  • 08h10. Front de Lugansk. Bombardement ukrainien intensif du front Est de l'"Arc Svetlodarsk" (Ouest de Stakhanov) Tirs d'obusiers de152 mm perçus à 30 km à la ronde. 
  • 08h40. Front de Lugansk. Depuis le secteur de Kamyshevakh, bombardement ukrainien avec des obusiers lourds de Kalinovo-Borshevatoe (Ouest de Stakhanov). 20 obus de 122 mm tirés.
17 nov 21, bombardement ukrainien de la banlieue Ouest de Pervomaisk, en République de Lugansk

Ces bombardements ukrainiens vont se poursuivre tout au long de la journée, imposant une pression offensive sur toute la ligne de front, tout comme pendant le week-end des 14 & 15 novembre dont voici ci contre la cartographie des observations réalisées par l'OSCE. 

Sur cette infographie sont repérables les 2 secteurs particulièrement bombardés depuis quelques jours :
 
- Secteur à l'ouest de Stakhanov au Nord, "arc Svetlodarsk",

- Secteur au Nord de Donetsk, front de l'aéroport et Yasinovataya.




Tout comme pendant les précédents bombardements, le front de Lugansk a été particulièrement dans la ligne de mire de l'artillerie ukrainienne qui ne lui a accordé aucun répit depuis le matin :
  • 14h30. Front de Lugansk. Depuis Kamyshevakha, bombardement ukrainien avec artillerie lourde sur l'Ouest de Pervomaisk (Nord Stakhanov). 18 obus de 152mm,
  • 14h30. Front de Lugansk. Depuis Prichepilovka bombardement ukrainien avec artillerie lourde de Frunze. 6 obus de 122mm tirés,
  • 15h35. Front de Lugansk. Depuis Krimloskoe, bombardement ukrainien avec mortier lourd de Frunze. 6 obus de 120mm tirés,
  • 15h50. Front de Lugansk. Depuis Krimloskoe, bombardement ukrainien avec mortier lourd de Sokolniki. 22 obus de 120 mm tirés.
Sur Donetsk également les provocations ukrainiennes continuent:

A 15h00, dans le Sud Ouest de Donetsk, tirs ukrainiens
sur le village minier de Trudovsky (district de Petrovsky)
on entend distinctement les arrivées de grenades AGS 17
(lance grenades automatique de 30mm)

A suivre...


Du côté de l'OTAN


Il semblerait que le soutien de l'OTAN aux forces armées ukrainiennes, qui (officiellement) s'est limité jusqu'ici à des livraisons logistiques, un encadrement pédagogique, des renseignements militaires et des exercices interalliés en Mer Noire et Ukraine soit en train d'évoluer vers un déploiement direct d'unités de combat de l'Alliance atlantique, sous couvert d'une aide aux frontières de l'Ukraine menacées par un débordement de la crise migratoire aux frontière polono-bélarusses.

Ainsi le Royaume Uni qui a annoncé le projet d'envoyer une brigade aéroportée en Ukraine, la Suède qui va installer une base d'entraînement militaire et déployer des troupes en Ukraine, la France qui se dit prête à déployer également des forces militaires pour défendre l'intégrité territoriale de l'Ukraine (sachant que dans la définition occidentale, Crimée et Donbass en font toujours partie)...

Personnellement je ne crois pas que ces soldats de l'OTAN seront déployés sur le front du Donbass, en revanche, au prétexte de la menace migratoire en cours ils pourraient être envoyés sur les frontières Nord de l'Ukraine, ce qui aurait pour conséquence de neutraliser ce front face à une potentielle contre offensive russe vers Kiev (qui n'est qu'à 100 km de la frontière bélarusse) si le Donbass est attaqué. Cette stratégie s'est déjà vue en Syrie avec des "déploiements bouclier" de forces étasuniennes ou turques pour protéger des camps djihadistes des bombardements russes ou syriens.

Il faut également inscrire dans le cadre de cette escalade militaire dans le Donbass, la guerre énergétique qui fait rage entre les ukro-occidentaux et les russo-bélarusses : arrêt des importations de charbon russe en Ukraine depuis le 1er novembre, arrêt des importations d'électricité bélarusse en Ukraine le 18 novembre, suspension de la certification du gazoduc russe North Stream 2 par l'Allemagne

Quoiqu'il en soit l'Ukraine se retrouve aujourd'hui face à un quitte ou double, elle qui connait déjà des coupures d'alimentation touchant des centrales nucléaires (sa situation énergétique est tellement grave que ses représentants des réunions de Minsk 2 ont même demandé à la dernière réunion de Minsk 2, toute honte bue, que les républiques du Donbass (qu'ils bombardent quotidiennement) leur vendent du charbon et de l'électricité sans contrepartie ! (ce qui a été refusé évidemment). 
  • Soit Kiev jette l'éponge et abandonne sa stratégie agressive vis à vis des républiques du Donbass et de la Russie, soit elle tente l'aventure militaire pour reprendre cette région minière et industrielle majeure, au risque de se prendre une tempête venue du Nord, et surtout de se faire lâcher par ses parrains occidentaux qui n'ont pas envie d'envoyer leurs soldats mourir pour Donetsk ni même pour Kiev (tout au plus essayeront ils de poursuivre leur aide logistique et renseignement et au pire, de tenter d'obtenir une zone d'exclusion aérienne au dessus de l'Ukraine).
  • Soit Kiev enterre la hache de guerre, reconnait le référendum de Crimée, abandonne le Donbass, et renoue son partenariat économique vital avec Moscou... mais là, il faut pas trop rêver, car de facto le pouvoir décisionnel de l'exécutif ukrainien n'est plus depuis longtemps à Kiev mais à Washington, et l'Oncle Sam n'est pas contre l'idée de voir son chien fou ukrainien faire sortir l'Ours de sa tanière, pour ensuite déclencher un tsunami de nouvelles sanctions contre la Russie, par dessus l'autel du business mondial où son idiot utile bandériste aura été sacrifié.
Au vu des mouvements et gesticulations des forces ukrainiennes dans le Donbass et près des frontières russes, des discours bellicistes des politiciens kiéviens, la marionnette ukrainienne ne semble pas se diriger vers la première hypothèse ... 

Exercices tactiques en forme de provocation de l'armée 
ukrainienne sur les frontières avec la Crimée russe.



Certains "ukrops" se croient encore dans les ruines de Berlin :
"A Lvov, les députés ont appelé à se préparer pour la résistance nationale"

Et en corollaire de l'escalade militaire observée dans le Donbass et médiatique observée sur le nouveau rideau de fer, les responsables ukrainiens semblent vouloir cette fois aller jusqu'au bout de leur politique suicidaire, ainsi de cette déclaration du Cabinet des Ministres de l'Ukraine :

"Nous appelons toutes les personnes impliquées dans la mise en œuvre des exigences de la loi ukrainienne sur les fondements de la résistance nationale, du ministère de la Défense et du commandant en chef des forces armées de L'Ukraine aux administrations locales et aux conseils locaux, de commencer immédiatement à déployer la défense territoriale, le mouvement de résistance et à préparer les citoyens ukrainiens à la résistance nationale".

Grand mal leur fasse !

Erwan Castel



35 jours de captivité !

Andrey Kosyak, un observateur de l'OSCE
enlevé et torturé par les ukrops sur le front 
de Lugansk est toujours dans leurs geôles. 

Et toujours aucune nouvelle le concernant.


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