Aujourd'hui, la météo a ouvert les portes du Donbass à un temps froid, humide et venteux, mais ce n'est pas ce vent pontique que veux évoquer ici mais de ce "vent du Nord" qui souffle vers le Donbass dans des grincements de moteurs, de chenilles et de wagons surchargés de "cadeaux" pour les ukrops...
Car la situation dans le Donbass tout comme la situation internationale continuent de se détériorer, provoquant des gesticulations de plus en plus agressives dans le camp occidental avec des déploiements d'unités en cours sur les frontières orientales polonaises (Allemagne) et d'autres prévues en Ukraine (Grande Bretagne et France).
Si la Russie a déclenché deux ripostes diplomatiques victorieuses du côté de l'Arménie, étouffant (pour le moment) une nouvelle reprise de combats entre Erevan et Bakou, et au Belarus en "conseillant" à Loukachenko de désamorcer la crise migratoire en récupérant les migrants pour les rapatrier en revanche, du côté du Donbass la situation est largement plus crispée par l'entêtement de Kiev à poursuivre ses provocations meurtrières contre les républiques et préparer une nouvelle offensive potentielle contre les républiques de Donetsk et Lugansk qui désormais ripostent sans retenue à chaque agression ukrainienne. Face à cette menace qui d'escalade militaire en déclaration politique se précise chaque jour un peu plus, Moscou, tout en maintenant ses efforts diplomatiques se prépare également à un riposte militaire en cas d''offensive de Kiev dans le Donbass.
Ainsi ce 19 novembre 21 :
Un civil encore blessé par des bombardements ukrainiens
- 11h30, les forces ukrainiennes de la 79e Brigade ont effectué un nouveau bombardement sur le territoire de Lugansk, blessant dans le village de Dolgoe une femme civile de 47 ans (éclats de mortier de 82mm aux jambes) et endommageant un bâtiment de ferme au 7/2, rue Mira. La victime a été évacué en urgence à l'hôpital de Slavyanoserbsk pour opération.
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| Ferme de Dolgoe touchée par le bombardement ukrainien du 19 nov. |
- 12h00, en représailles aux bombardements ukrainiens réalisés le 19 novembre matin sur Trudovsky, les unités d'artillerie républicaines défendant Donetsk ont riposté sur les positions identifiées responsables des tirs. Lors des dernières représailles républicaines réalisées vendredi, une position d'artillerie avait été détruite entrainant 1 tué et plusieurs blessés parmi les "ukrops" (source presse état major ukrainien).
Sur les réseaux sociaux apparaissent désormais et quasiment en temps réel les photos et vidéos réalisés par les habitants des bombardements ukrainiens, compensant ainsi la paralysie bureaucratique des services de presse républicains qui empêche les reporters et journalistes indépendants de se déplacer rapidement sur les zones bombardées du front, même civiles (certains atavismes ont la peau dure).
19 nov 21, autre vidéo du bombardement ukrainien
matinal sur Trudovsky (SO Donetsk) (voir article ici) - 13h00, de nouveaux bombardements ukrainiens frappent de Sud Ouest de Donetsk, toujours sur le secteur de Trudovsky, dans le district de Petrovsky,
- 15h05, depuis Marinka, bombardement ukrainien aux mortiers du village d'Aleksandrovka (Sud de Donetsk) 10 obus de120 mm et 4 obus de 82mm tirés.
- En début d'après midi, le front de Stakhanov en République Populaire de Lugansk est lui aussi à nouveau sous le feu de l'artillerie lourde ukrainienne.
- 18h15, depuis Zaitsevo Nord, bombardement ukrainien au mortier de Zaitsevo Sud. 5 obus de 82 mm et 15 grenades d'AGS 17 (30mm) tirés.
Pendant la nuit les tirs ukrainiens ont continué sur ces secteurs du front.
Sur le front, beaucoup des civils qui sont restés sont des personnes âgées, vivant seules avec leur misérable pension et leur volonté farouche de rester dans leurs habitats.
Andreï Lyssenko, au cours d'une de ses innombrables missions
humanitaires rencontre à Trudovsky une babouchka qui lui décrit
les larmes aux yeux le cauchemar vécu depuis 7 ans sous les tirs.
Un nouveau bras de fer russo-ukrainien
Tout comme lors de la précédente escalade militaire réalisée en mars de cette année on peut observer d'importants mouvements de troupes et de matériels vers cette région sous ébullition:
D'un côté les forces ukrainiennes continuent de renforcer leur dispositif d'assaut par des renforts quotidiens vers le front du Donbass de pièces d'artillerie et véhicules blindés dont certains sont même repérés par les observateurs de l'OSCE comme ici encore :
Extrait des rapports de l'OSCE concernant les mouvements
ukrainiens vers la ligne de front les 17 et 18 novembre : de nombreux
véhicules de combat dont notamment 25 chars de combat T64, 7
obusiers lourds de 152mm et 12 canons antichars de 100mm.
De l'autre côté des frontières avec la Russie à partir de ses camps militaires du front Sud où étaient restés après l'escalade de mars plusieurs concentrations de matériels, de nombreux convois militaires opèrent à nouveau des mouvements préventifs et dissuasifs vers les frontières ukrainiennes à force de vidéos laissées volontairement être diffusées sur les réseaux.
Un vent du Nord qui recommence à souffler dans les narines des ukropithèques !
Voici quelques exemples des mouvements préventifs russes :
16 nov 21, la 18e brigade blindée vers la Crimée
19 nov 21, région de Stavropol
17 nov 21, région de Krasnodar
17 nov 21, région de Voronej
13 nov 21, région de Pogonovo
Evidemment, les parrains des ukropithèques surveillent les mouvements de l'armée russe
pour évaluer la raclée que prendront leurs marionnettes. Ici une photo satellite publiée par
le SCRS, Centre d'études stratégiques et internationales piloté par le Pentagone.
17 novembre 21, région de Voronej
19 novembre 2021 région de Maslovka
les matériels ici sont des "Solntsepek" et "Buratino"
systèmes d'artillerie incendiaire de saturation.
17 nov 21, région de Krasnodar
20 nov 21, région de Belgorod. BMP3
géolocalisation du convoi de BMP3
Au rythme où s'enchainent ces déploiements ukrainiens et russes nous serons d'ici quelques jours dans le même rapport de forces que celui d'avril 2021, et qui avait incité les ukro-atlantistes à une désescalade rapide, surpris par l'ampleur des effectifs russes déployés sur toutes leurs frontières avec l'Ukraine (Crimée, à l'Est du Donbass, au Nord Est de l'Ukraine, au Belarus et en Transnisstrie).
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| Conseiller militaire étasunien (ici l'officier d'ambassade de Kiev) coachant un Etat major ukrainien |
Reste à savoir si Kiev, poussé dans une fuite en avant par une crise énergétique, encouragé par ses partenaires occidentaux qui veulent déployer des troupes sur son territoire et qui ouvre d'ailleurs ce 20 novembre à Dnipropetrovsk une nouvelle base d'entrainement aux certifiée et encadrée par l'OTAN, osera cette fois franchir la ligne rouge définie par Moscou.
Erwan Castel
