L'OTAN en terrain conquis


D'un côté il y a les discours du secrétaire général de l'OTAN qui notifie au président Zelensky que l'intégration de l'Ukraine dans l'alliance n'est officiellement "pas pour demain" car subordonnée à l'acceptation unanime de ces 27 membres actuels.

De l'autre côté il y a la réalité d'une Ukraine factuellement déjà soumise volontairement à l'OTAN et son commandement étasunien qui chaque jour sont de plus en plus présents dans son appareil politico-militaire et jusque sur le front du Donbass :
  • Conseillers militaires de l'OTAN au sein des ministères et des Etats majors,
  • Ventes par les pays de l'OTAN de matériels et d'armes de plus en plus importantes, 
  • Formations tactiques par des instructeurs de l'OTAN, surtout étasuniens et canadiens,
  • Multiplication des exercices de l'OTAN en Mer Noire et Ukraine toute l'année,
  • Création de dépôts et quais logistiques permanents dédiés aux "exercices" de  l'OTAN,
  • Reconnaissance stratégiques permanentes de l'OTAN sur les frontières russes,
  • Etc.
Et maintenant, au prétexte d'aider Kiev à protéger ses frontières d'un débordement de la crise migratoire en Bélarus, il est évoqué par certains pays de l'OTAN comme Londres, Paris ou Stockholm de déployer directement des unités de combat sur le sol ukrainien pour "défendre l'intégrité territoriale de l'Etat ukrainien" (laquelle, aux yeux des occidentaux comprend toujours la Crimée et le Donbass).

Cette apparente contradiction de l'alliance atlantique entre un discours prudent et un engagement franc peut être expliqué par la préférence pour Washington et ses alliés de disposer d'un auxiliaire affamé et fou prêt à se jeter contre un ours plutôt que d'un membre de à part entière à qui contractuellement il doivent assistance et ne peut être abandonné au bord de la route de guerre sur laquelle ils l'ont poussé. De plus juridiquement le conflit armé du Donbass est rédhibitoire à une intégration de l'Ukraine dans l'OTAN (ce qui peut aussi pousser Kiev vers une offensive pour tenter d'effacer ce blocage)

Et le 20 novembre les forces armées ukrainiennes ont ouvert une nouvelle base "certifiée OTAN" près de Dnipropetrovsk, aux portes du Donbass, tandis que les USA leur acheminent des bateaux de guerre à faible tirant d'eau destinée à la flottille que Kiev veut déployer en Mer d'Azov (mer intérieure prolongeant à l'Est le détroit de Kerch), devant les côtes de la Russie et de la République Populaire de Donetsk.

Et ce même jour, un yankee aux allures d'orque sorti d'un roman de Tolkien est venu parader sur la ligne de front du Donbass avec sa cour de larbins et laquais ukropithèques...

Le colonel Brandon Pressley de l'armée des Etats Unis sur le front de Donetsk

Car lorsque l'on jette un œil sur les sites des forces armées ukrainiennes et en particulier sur ceux de l'Opération des Forces Combinées déployée dans le Donbass, l'ombre de l'Oncle Sam qui restait surtout à l'Ouest du Dniepr se fait de plus en plus visible sur le front de Donetsk et Lugansk. Ainsi hier 20 novembre 2021 découvrons nous sur les sites officiels du service de presse de l'OOS, la visite sur le front Nord de Donetsk de l'attaché de l'armée des Etats Unis à l'ambassade US en Ukraine, le colonel Brandon Pressley (ce qui explique certainement l'arrêt momentané des bombardements ukrainiens dans ce secteur).

Le colonel Brandon Pressley en inspection sur Peski, un petit village en ruine situé sur le front
de l'aéroport de Donetsk, sur la périphérie du quartier d'Oktyabrsky (district de Kuybishevsky)

Dès le mentor du Pentagone rentré dans ses pénates kiéviennes, les ukropithèques ont repris leurs bombardements ce dimanche 21 novembre 2021 en tirant à l'obusier de 122mm sur des zones résidentielles de Yasinovataya, sur ce front Nord de Donetsk.

Ce matin à 8h35 depuis ses positions situées à Avdeevka, l'artillerie lourde ukrainienne a bombardé Yasinovataya au Nord de Donetsk avec 5 obus de 122mm. endommageant la caserne des pompiers et un atelier de l'usine de construction mécaniques au 31 de la rue Artom.


Reportage du journaliste Rudenko sur le site bombardé 
de Yasinovataya bombardé par les ukrainiens et où plus
de 50 ouvriers devaient reprendre le travail lundi matin 

Géolocalisation du point de tir ukrainien ayant bombardé Yasinovataya le 21 novembre matin.
Connaissant les caractéristiques de l'obusier utilisé et les gisements inverses des impacts, il est
relativement facile de définir un polygone de tir précis, d'autant plus que les mêmes points de
tir sont régulièrement utilisés depuis plusieurs années par l'artillerie ukrainienne. Ici il s'agit 
d'un obusier de 122mmavec une portée de tir maximale de 22 km, et une portée pratique de
visée de 15.3 km. Les calculs ont déterminé un point de tir situé entre 7 et 7,5 km de distance.



A noter que, dans le secteur touché il n'y a aucun objectif militaire et qu'un tel bombardement un dimanche matin, alors que nombre de familles se rendent au marché ou à l'église est très inhabituel, et relève donc d'une volonté ukrainienne caractérisée de terroriser la population. 

122mm ukrainien non explosé trouvé sur le site du bombardement

Quelques heures plus tard, toujours sur le secteur de Yasinovataya, les bombardements de l'artillerie lourde ukrainienne ont repris mais cette fois avec du 152mm !
  • 12h40: Bombardement ukrainien avec obusier de 152mm sur Yasinovataya
21 nov 12h40, bombardement ukrainien 
au 152mm sur Yasinovataya
  • En même temps, vers 12h45, sur le front Sud de la république, le secteur de Staromarievka est également bombardé par les forces ukrainiennes
Pendant ce temps là la propagande ukro-atlantiste nous raconte que Moscou, dans l'intention d'agresser l'Ukraine, a massé plus de 92.000 soldats concentrés autour des frontières de l'Ukraine, et qu'elle se prépare à une attaque à la fin de janvier ou début février 2022. C'est ce qu'a déclaré, ce 20 novembre 2021 dans une interview au Military Times,  Kirill Budanov, le chef de la Direction du renseignement militaire ukrainien.


Une telle attaque, affirme ce séide de l'OTAN, comprendra des frappes aériennes, des attaques d'artillerie et des attaques blindées, suivies d'attaques aéroportées à l'est, d'attaques aéroportées à Odessa et Mariupoul et d'une invasion secondaire à partir de la Biélorussie voisine.

L'attaque que prépare la Russie, a déclaré Budanov, sera beaucoup plus dévastatrice que tout ce qui s'était passé auparavant dans le conflit qui a débuté en 2014 et qui a tué environ 14 000 ukrainiens.

Je pense que ce chef du renseignement ukropithèque voit juste... à un détail près : ce ne sera pas une "attaque russe" mais une riposte à une offensive ukrainienne dans le Donbass, où me semble-t-il Kieb a largement mordu les lignes rouges définies par Moscou en bombardant sans cesse mes populations russes du Donbass et en faisant de son territoire une colonie de l'OTAN !

Erwan Castel





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