L'inversion accusatoire de l'OTAN

Dans l'escalade en cours qui agite le Donbass tout démontre la dimension internationales des enjeux et des menaces géostratégiques qui sont ancrés depuis plus de deux siècles dans cette Mer Noire que disputent à la Russie la thalassocratie du moment britannique puis étasunienne.

Et l'on voit que si le plus important dans une guerre c'est de la finir victorieusement, en revanche dans notre monde d'hyper communication, il est préférable de la commencer plutôt en tant que victime pour pouvoir ensuite justifier pour les violences commises et espérer l'aide active d'une coalition. 

C'est ainsi que les forces ukrainiennes à force bombardements de plus en plus violents, tentent de provoquer la Russie à bouger ses chars de combat en premier dans le Donbass, pour ensuite, avec l'aide de la propagande de guerre occidentale pouvoir crier "Au loup ! au loup !" où plutôt ici "A l'ours, à l'ours !". Mais dans cette perfidie ukrainienne il est nécessaire de le pas faire un massacre de civils massif lequel ne pourrait plus aujourd'hui être maintenu sous les radars de l'opinion internationale comme ce fut le cas pour ceux commis en 2014 pendant les premières semaines de l'Opération Spéciale Antiterroriste ukrainienne (Mariupol, Lugansk, Donetsk, Gorlovka...). 

Le mythe de l'agression russe doit être protégé !

Donc, Kiev - sur ordre de Washington - opère dans le Donbass des bombardements violents sur les positions défensives républicaines et des tirs erratiques sur les quartiers résidentiels pour animer une guerre d'attrition contre les milices et psychologique contre les populations. pour alimenter une propagande occidentale qui ne photographiant les faits militaires qu'à partir des ripostes républicaines sur le front ou des manœuvres militaires dissuasives en Russie peut médiatiquement pratiquer l'inversion accusatoire, telle qu'elle est systématiquement jouée pour déguiser une agression à venir en légitime défense (Irak, Afghanistan, Ossétie, Libye etc..).

Pourtant n'importe qui s'intéressant aux faits et à leur chronologie peut observer d'où viennent les tirs des snipers du Maïdan qui avortent la coalition entre le Président Ianoukovitch et l'opposition manifestante dès le lendemain de sa signature et font basculer le Maïdan dans un coup d'Etat. De même pour les violences qui conduisent aux massacres d'Odessa, de Mariupol, et jusqu'aux escalades multiples qui agitent le front du Donbass depuis plus de 7 années. 

Aujourd'hui, lorsqu'un civil ou un milicien du Donbass est tué dans un bombardement du régime pro-occidental de Kiev, un silence arrogant, honteux et criminel enterre immédiatement ces victimes du conflit, mais si un soldat ukrainien est tué lors des inévitables tirs de riposte républicains, alors la propagande occidentale pousse des cris d'orfraie dans toutes ses Unes et jusque dans l'hémicycle onusien, Et le pire c'est la crédulité persistante de l'immense majorité des populations occidentales gaver comme des oies promises à l'abattoir par une russophobie délirante et hystérique qui l'instar de l'OTAN a été maintenue malgré l'effondrement de l'URSS. 

Les nouveaux mouvements de l'armée russe dans ses territoires frontaliers de l'Ukraine réussiront ils, comme en mars-avril de cette année, à dissuader Kiev de franchir la ligne rouge ? 

Difficile à dire, surtout que le contexte international de plus en plus russophobe sur fond de fuite en avant économique peut inciter les ukro-atlantiste à jouer le joker de la guerre...

Erwan Castel

Source de l'article : Russie Politics

Escalade du discours 
autour du conflit en Ukraine : 
un test pour voir quelles sont 
les positions réelles de la Russie


Alors que l'armée ukrainienne continue à attaquer chaque jour les populations du Donbass, le discours atlantiste est totalement orienté vers une "possible / certaine" intervention militaire de la Russie très prochainement. L'absence totale de volonté des élites dirigeantes russes d'intervenir militairement dans le Donbass est telle, que cette affirmation pourrait faire sourire, si elle ne cachait une envie de reprendre par la force un territoire, qui serait sans défense réelle. Mais la Russie n'interviendrait-elle vraiment pas ? Finalement, là est tout l'enjeu de cette escalade verbale.

Depuis quelque temps, les médias et politiques atlantistes ne cessent d'accuser la Russie de grouper des troupes (en Russie) et de l'artillerie à la frontière ukrainienne pour l'attaquer. L'Europe et l'Ukraine, selon Washington, doivent trembler de peur ... L'OTAN a ici joué son rôle et son éternel Secrétaire général appelait la Russie à plus de transparence sur ses mouvements de troupes, la mettant en garde contre toute "nouvelle action agressive". Les dirigeants "du Monde libre" ne peuvent s'empêcher d'une petite tirade :
  • "le premier ministre britannique Boris Johnson a mis en garde Moscou mercredi contre l'« erreur tragique » que constituerait tout « aventurisme militaire » aux frontières d’Ukraine et de Pologne et dont le coût « serait énorme »."
Ainsi, ces dernières 24 heures, l'on apprend que les services de renseignement ukrainien, alignés sur le renseignement américain, dévoilent que fin janvier - maximum début février, la Russie attaque l'Ukraine. Croix d'bois, croix d'fer ... Quelle surprise, cette vision unique ...

Pour l'instant, c'est surtout une intensification du discours qui est notable, comme l'illustre parfaitement cet extrait du texte publié sur de Radio Liberty, médias d'influence américain :
  • "Le Kremlin a répondu durement le 21 novembre au secrétaire d'État américain Antony Blinken, déclarant un jour plus tôt que Washington et l'Europe avaient de « réelles inquiétudes » au sujet des mouvements militaires russes près de la frontière ukrainienne et au sujet de « certaines des rhétoriques que nous avons vues et entendues de la Russie, ainsi que sur les réseaux sociaux.". 
  • Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré que l'Occident exacerbait "artificiellement" les tensions en suggérant que Moscou pourrait envahir l'Ukraine (...). Peskov, dans des commentaires diffusés à la télévision d'État, a qualifié la réponse occidentale d'"hystérie" qui a été "artificiellement attisée". Faisant apparemment allusion aux opérations légales de l'OTAN en mer Noire, Peskov a ajouté que "nous sommes accusés d'une sorte d'activité militaire inhabituelle sur notre territoire par ceux qui ont fait venir leurs forces armées d'outre-mer"."
Une autre sortie étonnante est celle de l'utilisation, qui vient juste d'être revendiquée par l'Ukraine, du système américain Javelin - contre l'armée russe dans le Donbass ... Je cite :
  • "Les systèmes AN/TPQ-53 ont été utilisés à bon escient, ont déclaré des responsables militaires ukrainiens au Military Times. Budanov a déclaré que les systèmes Javenlin ont également été utilisés contre les forces russes. Ceux-ci, ainsi que les drones de fabrication turque, utilisés contre les troupes d'artillerie séparatistes alignées sur la Russie, ont une valeur de dissuasion psychologique importante, a déclaré Budanov, incitant les Russes à réfléchir à deux fois avant d'attaquer."
La question de la position réelle de la Russie est fondamentale, car les armes sont dissuasives, lorsque votre adversaire est certain qu'en cas de conflit, vous allez les utiliser contre lui. Cette escalade verbale est pour l'instant une sorte de test politique, pour voir quelle sera la réaction de la Russie.

Karine Bechet Golovko

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