Une provocation de plus !
Alors que les manœuvres russes "Vostok" avaient été réalisées loin des frontières occidentales de la Russie et de leurs tensions géopolitiques grandissantes, pour ne pas mettre de l'huile sur le feu d'une nouvelle guerre froide qui a éclatée autour de la crise ukrainienne,l'OTAN, fidèle à son arrogance belliciste a ouvert les plus grandes manœuvres aux frontières de la Russie depuis la fin de l'URSS.
L'exercice "Trident Juncture" (un nom qui rappelle étrangement le symbole des nationalistes ukrainiens) se déroule en Norvège, ce pilier septentrional de l' "Intermarum" dont la mer Baltique est disputée depuis des siècles tout comme la Mer Noire, sa consœur méridionale, pour le contrôle des portes économiques occidentales de la Russie.
Pour cet exercice monstrueux qui se déroule du 25 octobre au 7 novembre, ce sont quelques 51.000 soldats de 31 États, 29 pays membres de l'Otan plus la Suède et la Finlande, qui doivent se déployer à la fois dans le centre de la Norvège mais aussi dans l'Atlantique Nord et la mer Baltique pour la partie maritime et dans les espaces aériens norvégien, suédois et finlandais.
- Plus de 20.000 fantassins,
- 24.000 marins (y compris des US Marines),
- 3.500 aviateurs,
- 1000 soldats pour la logistique
- 1.300 personnels d'état-major
- 10.000 véhicules prendront part aux manœuvres.
- 250 aéronefs et
- 65 navires, dont le groupe aéronaval US du porte-avions nucléaire Harry Truman.
Un défi logistique
Derrière les exercices de combat terrestres, aériens et maritimes qui se dérouleront du 25 au 7, le plus gros travail de ces manœuvres de l'OTAN "Trident Juncture" sera de tester la projection transatlantique de forces étasuniennes et canadiennes sur le théâtre d'opérations européen et leur coordination avec celles des Etats européens membres de l'alliance.
Cette logistique qui consiste à déplacer très loin et très vite des forces en ordre de bataille est un véritable défi, surtout pour la gestion et régulation, des voies maritimes, terrestres aériennes ferroviaires et la coordination entre les différents participants qui malgré une normalisation commune conserve des nationalités et matériels et des procédures internes différents.
D'ailleurs ce volet logistique de l'exercice a commencé dès le mois d’août de cette année avec des unités de reconnaissance aéronavale préparant les différents rails logistiques.
Une provocation politique
Ces manœuvres militaires occidentales malgré tous leurs superlatifs laisseraient Moscou indifférent si elles ne se déroulaient pas une fois de plus aux frontières de la Fédération de Russie et contre un ennemi virtuel venant de l'Est !
Le ministre russe de la Défense, Sergei Shoigu, a relevé d'ailleurs que l'activité de l'OTAN près des frontières russes avait atteint un "niveau sans précédent".
«L’activité militaire de l’OTAN près de nos frontières a atteint un niveau sans précédent depuis la guerre froide», a souligné Shoigu. «La politique de l’alliance vise à renforcer sa présence militaire avancée sur le flanc est.»
La région où se déroule ces exercices de l'OTAN est très proche des centre névralgiques de la Fédération de Russie comme Saint Petersbourg par exemple, dont la région est balayée par les radars étasuniens installés en Europe de l'Est (c'est le problème militaire majeur russe que de ne pas disposer sur son flanc occidental de profondeur stratégique)
Les régions de la mer Baltique et de la mer Noire qui sont les 2 piliers cette ceinture occidentale serrant le flanc européen de la Russie sont déjà l'objet d'incidents frontaliers fréquents comme l'illustrent les plus de 120 interceptions aériennes russes contre des aéronefs touchant leurs frontières pour la seule année 2018.
Mais cette région au Nord de l'Europe jouxte également l'arc arctique qui est une région aux enjeux géostratégiques majeurs (ressources pétrole et gaz, routes maritimes etc)
Mais cette région au Nord de l'Europe jouxte également l'arc arctique qui est une région aux enjeux géostratégiques majeurs (ressources pétrole et gaz, routes maritimes etc)
Un cheval de Troie militaire
Et sous couvert de ces exercices majeurs l'OTAN en profite pour militariser à son profit les territoires européens limitrophes de la Russie. Ceci s'observe depuis des années dans les pays Baltes et plus récemment en Ukraine par exemple ou des stations radars, des centres logistiques, des aménagements d'aérodromes militaires, de ports, de réseaux ferroviaires sont réalisés pour les élever aux normes militaires de l'alliance.
Une fois de plus ces manœuvres illustrent bien la russophobie pathologique des USA et de leurs valets de l'Union Européenne, la poussée militaire vers l'Est de l'alliance atlantique et l'inversion accusatoire de la propagande de guerre occidentale.
Erwan Castel