Photo du 12 octobre

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Un camarade m'a surpris au moment d'un tir pour lequel j'avais dû me hisser dans les restes des derniers étages de "Forteruine".

Ce soir, la cible était un tireur avec mitrailleuse légère opérant à 530 mètres depuis l'embrasure d'une casemate.

Les étages offrent certes des positions d'observation et de tir idéales mais généralement éphémères car à trop à découvert. Elles imposent un repérage minutieux autant du poste de tir que de la position ennemie observée au périscope. Les axes repérés sont alors reportés sur le mur avec des marques pour chaque position ennemie avec les distances correspondantes.

Ainsi on peut dans un même bref instant et sans tatonner, "accrocher" très vite la cible dans la lunette de visée tout en calant son arme pour un tir unique avant de décrocher rapidement quelques dizaines de secondes plus tard au maximum.

Et lorsque cela est possible on attend aussi de bonnes conditions extérieures comme un soleil couchant libèrant une ombre protectrice sur son poste de tir alors moins repérable.

Le tir, c'est à peine 10 % du travail d'un sniper ou l'improvisation comme la précipitation ne doivent pas être.

Erwan Castel

Les autres extraits de ce journal du front peuvent être retrouvés ici : Journal du front

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