Au revoir Mourka !

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Aujourd'hui ma calame est lourde de tristesse, car la petite Mourka, cette féline aux poils ébouriffés et à la tendresse illimitée est partie rejoindre des prairies éternelles... 

Si les chats ont toujours étaient présents dans toutes les étapes de mon nomadisme physique et intellectuel, j'avoue que cette chatte tricolore recueillie au milieu des ruines de Promka était devenue au fil des missions sur le front beaucoup plus qu'un simple animal de compagnie. 


Mardi 30 octobre 2018

20 octobre 2017, 1ère rencontre
Ce fut d'abord une visiteuse fugace, rencontrée pour la première fois mi octobre 2017 bondissant entre les pierres et les ferrailles tordues de "Forteruine" pour se caler devant un trou de rongeur, immobile pendant des heures dans le froid ou le vent. 

Petit à petit les gamelles partagées, et le feu repoussant l'haleine hivernale allait l'inviter a intégrer le groupe qui immédiatement a pris en affection cette petite boule de poils ronronnante qu'un bombardement de mortier ukrainien avait choquée et rendu sourde.


Décembre 2017 au poste de garde 
Rapidement Mourka m'adopte et m'accompagne jour et nuit pour des échange des chaleurs au cœur de l'hiver, et à chaque nouvelle rotation elle apparaît au bout de quelques heures sentant mon retour sur Forteruine, m'accueillant et me pressant de ronronnements sans fin. Pendant les gardes glaciales Mourka aimait à se glisser dans ma veste pour rapidement et des rêves toujours que la guerre agitait .

Mais à la fin de l'hiver 2017-*2018, Mourka qui survit au rythme des rotations dans la précarité est malade, et je la retrouve plusieurs fois amaigrie et amorphe.

2 avril 2018, départ vers la base
En avril 2018, nous décidons de ramener la petite protégée vers les lieux plus confortables et sereins de la caserne. Après une période d'adaptation et de soins, Mourka prend possession de son nouveau domaine, adoptée par les soldats qui lui témoignent de leur affection a force caresses et restes de repas. anges et des dieux

Le poil redevenu luisant, et le ventre rassassié, Mourka reprend ses habitudes de chasse dans l'immense parc entourant les bâtiments de la base de Piatnashka. 



Mai 2018, en chasse dans le parc 
Cette petite princesse n'aura certes pas eu la vie qu'elle méritait, bousculée par les orages d'acier des hommes, Mais cette survivante du champ de bataille aura je pense vécue sa dernière année heureuse au milieu de l'affection des soldats la compagnie des nombreux autres chats et les chants parfois effrayés des oiseaux peuplant notre base. 

Un pauvre chien aura profité de la surdité de Mourka pour la surprendre et la faire partir vers d'autres horizons où je suis sûr qu'elle peut entendre désormais les âmes des anges et des dieux.


Mourka restera certainement présente dans mon regard et mes pensées observant cette guerre sans fin, incarnant par son innocence et sa liberté blessées cette vie sacrée martyrisée par la folie des hommes. 

Au revoir, petite princesse...

Mourka au milieu des ruines de Promka fin octobre 2017

Les autres extraits de ce journal du front peuvent être retrouvés ici : Journal du front

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