Ben merde alors !

"Il n'y a aucune preuve de la présence de soldats russes dans le Donbass" !


Alexander Hug, est le chef adjoint de la mission d'observation spéciale de l'OSCE déployée sur le front du Donbass. Avec ses 600 observateurs internationaux, il parcourt le front du Donbass en long, en large et en travers, et s'il y a bien quelqu'un qui ne peut être accusé d'être à la solde de Moscou c'est bien lui (au contraire la partialité pro-kiev des rapports de l'OSCE est souvent dénoncée au sein des Républiques du Donbass)  

Or le 31 octobre la mission de Alexander Hug prend fin et l'heure du bilan de sa mission dans le Donbass est arrivée tandis que disparaît avec elle son croit de réserve logique imposé par la neutralité théorique de l'OSCE. Cet officier suisse, avocat de formation qui a servi en Bosnie Herzégovine avant d'être observateur international au Kosiovo et à Hébron a mit lui-même fin à sa mission dans le Donbass par une démission qu'il justifie par une immense déception personnelle de n'avoir pu débloquer la résolution pacifique du conflit signée à Minsk.

«le travail effectué par la mission montre que les parties en conflit dans le Donbass n'ont pas rempli les promesses fondamentales qu’ils avaient faites dans le cadre des accords de Minsk ». A. Hug interview à la TV Kommersant

Avant ces derniers point presse précédant son départ, Alexander Hug montrait toujours un optimisme même lorsqu'il dénonçait à mots couverts "la spirale infernale de la guerre très difficile à stopper" provoquée par l'occupation de la "zone grise" (zone neutre entre les belligérants) par les forces ukrainiennes jusqu'à quelques dizaines de mètres des défenses républicaines.

J'ai eu l'occasion de rencontrer 3 fois cet homme dont 1 fois sur le front, et j'avais alors remarqué son extrême prudence et réserve face aux questions posés par la populations ou les journalistes sur les violations du cessez le feu commises par les forces ukrainiennes " nous sommes là pour constater et rendre compte des tirs et de leurs dégâts, pas pour enquêter et définir des responsabilités" ne cessez t-il de répondre, "bottant en touche" devant une évidence criminelle qu'un enfant de 8 ans observant les impacts peut comprendre.

Aujourd'hui, Hug Alexander semble lassé de jouer ce silence dont l'hypocrisie frise la complicité avec les criminels de guerre ukrainiens. 

Et le suisse de se lâcher un peu plus à chaque interview...

Ainsi le 26 octobre dans un entretien accordé au média Foreign Policy, le chef adjoint de la mission spéciale de l'OSCE dans le Donbass déclare : 

"En ce qui concerne ce que nous avons vu sur place, nous n'avons pas vu de preuve directe d'une intervention russe".

Quoi ??? 

Ben merde alors ! on nous aurait menti depuis plus de 4 ans ? 

Car si des insignes russes "qui peuvent être achetés partout sur les marchés" apparaissent ici et là sur les uniformes disparates des milices tout comme des insignes italiens, français, espagnols, serbes, ossètes etc... au grès des nationalités d'origines des volontaires ayant rejoint le front du Donbass, cela ne peut constituer l'ombre d'une preuve.

Effectivement: 600 observateurs déployés depuis 4 ans, des dizaines de satellites d'observations positionnés au dessus du conflit, des centaines de missions d'observations aériennes de l'OTAN et Kiev, sans compter les centaines de journalistes russophobes venus fureter dans le Donbass... et pas une seule photo authentifiée d'une unité russe, même de l'effectif d'un groupe de combat, n'a pu être publiée par la propagande de guerre occidentale !

Même le très sérieux rapport de la commission Défense de l’Assemblée nationale française du 25 septembre dernier réalisant un "Retour d'expérience" de la 1ère année du conflit ne parle pas d'intervention russe mais de "combattants séparatistes équipés de véhicules blindés, souvent récupérés sur leurs adversaires".

Aujourd'hui Alexander Hug quitte le Donbass, l'OSCE et "un conflit politique" contre lequel il n'a rien pu faire que de constater le martyr d'une population prise en otage entre un bélier ukrainien fou au service de l'OTAN et la muraille d'une Russie défendant désormais ses intérêts vitaux sans pour autant intervenir et tomber dans le piège tendu pour elle dans le Donbass.

 "La principale déception est que nous savons, je sais, et que nos lecteurs savent que ce conflit peut prendre fin, sa composante militaire peut prendre fin en une heure si les décideurs prennent cette décision politique", a déclaré Alexander Hug. Ce n'est pas un problème. Et ce n’est pas seulement une petite zone, c’est une ligne de front longue de 500 kilomètres. Cela montre qu'il existe un contrôle absolu de 100% de part et d'autre de cette ligne de contact, chaque petite position. Mais cela n’arrête pas le conflit, ce qui est très frustrant, car nous savons que c’est possible."

Le départ sur démission d'Alexander Hug (après celui de son chef de mission) est de fait un aveu d'échec du processus de paix dans le Donbass dont il était considéré comme un des rouages essentiels à sa mise en oeuvre. Mais le vrai travail concernant ce conflit du Donbass peut commencer aujourd'hui pour Alexander Hug : dire la Vérité !

C'est du moins ce que j'espère !

En attendant son successeur s'est fait déjà connaitre : Mark Etherington. Selon le site Web de l'OSCE, avant de rejoindre l'organisation, il dirigeait les équipes du Bureau de stabilisation auprès du British National Security Council et effectuait des missions sur le terrain dans le monde entier, y compris au Sud-Soudan.


Vu son pedigree, cela étonnerait que Etherington brille par une indépendance de vue et une liberté d'expression... enfin comme on dit chez lui "wait and see !"

Erwan Castel 


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