Alors que les diplomaties serviles allemandes, britanniques et françaises à l'unisson de leur chef d'orchestre étasunien s'offusquent dans une hystérie collective des mouvements de troupes russes le long des frontières ukrainiennes (car elles remettent en cause le plan d'offensive ukrainien dans le Donbass), sur le terrain les forces en présence ukrainiennes, républicaines et désormais russes poursuivent leurs montées en puissance.
A Moscou...
|
Dmitry Peskov, porte parole du Kremlin |
«Les États-Unis sont la plus grande menace
à la fois pour la communauté mondiale et pour l'Ukraine»
Dmitry Peskov
Alors que le secrétaire d'Etat de la Maison Blanche s'indigne au sujet des mouvements de troupes russes près des frontières ukrainiennes (mais point ce celles des troupes ukrainiennes près du front qui sont des violations flagrantes des accords de paix), Dans une interview exclusive avec Pavel Zarubin pour le programme “ Moscou. Kremlin. Poutine "sur la chaîne de télévision "Russie", Dmitry Peskov, le porte parole du Kremlin a rappelé fermement quelques principes et vérités :
- Les manœuvres des forces armées réalisées sur leur territoire national ne regardent pas les autres pays, et de rappeler que pour le moment ce sont les Etats Unis qui procèdent à des manœuvres et déploiements militaires hors de leurs frontières,
- Le porte parole du Kremlin a rappelé que la Russie n'était pas partie prenante au conflit du Donbass qu'il qualifie de "guerre civile" et reste pays garant des accords de paix signés à Minsk, avec l'Ukraine, la France et l'Allemagne,
- Peskov a assuré que la Russie ne cherchait pas la guerre avec l'Ukraine mais, reste très préoccupée de l'instabilité croissante du front du Donbass qui est menacé par une reprise des combats, ce qui menacerait la sécurité des citoyens russes et des frontières de la Fédération.
Sur le front du Donbass...
Concrètement le front en première ligne est relativement calme, l'initiative du tir ukrainien aux armes lourdes ayant été de nouveau soumise à l'approbation du haut commandement, cependant on observe toujours des échanges de tirs assez vifs avec les armes du 1er échelon. Voici quelques exemples :
❗️ 11 avril 21, Depuis le matin, sur le front de Gorlovka (au Nord de la RPD) on signale une intense activité des drones ukrainiens d'observation,
💥 11 avril 21, 10h12 : Bombardement ukrainien sur Staromikhaïlovka, en périphérie Ouest de Donetsk suivi de vifs échanges de tirs entre les positions.
💥 11 avril 21, 19h15 : Tirs ukrainiens sur la périphérie Ouest de Gorlovka depuis Shumy. Mitrailleuse lourde et grenades autopropulsées,
Dans les secteurs du front où il subsiste encore une "zone grise" de plusieurs centaines de mètres, les forces ukrainiennes poursuivent leurs "sauts de crapauds" vers les avants postes républicains en creusant plus avant leurs tranchées pour de nouvelle casemates avancées. Cette stratégie commencée en 2017 a pour objectif de pouvoir engager des combats avec juste des armes d'infanterie et surtout de réduire au maximum la profondeur tactique de la défense républicaine qui aujourd'hui, dans de nombreux secteurs sensibles n'a plus de délai de réaction en cas d'attaque ukrainienne sans préparation d'artillerie.
Avril 21, front de Mariupol (Sud de la RPD),
la défense républicaine observe un nouveau poste avancé
qui marque une nouvelle progression des ukrainiens dans
la "zone grise" censée rester démilitarisée.
- Aujourd'hui les forces armées ukrainiennes dans le Donbass ont subi une frappe électronique des radars de contre mesure "Terricon M2N" (fabriqués à Donetsk) et peut-être aussi de ressources "venues du Nord", et qui les ont laissé sans GPS, Cette paralysie des connections satellitaires ukrainiennes entre autres effet sur les systèmes de guidage missiles peut impacter gravement l'emploi des drones d'attaque Bayraktar TB 2.
|
Station de guerre électronique républicaine "Terricon M2N" |
Face aux concentrations militaires ukrainiennes dans leur zone occupée et la menace d'opérations offensives sur le front, les républiques populaires du Donbass font monter sur leur première ligne des renforts, mesure nécessaire sur certains secteurs sensibles ne disposant pas de profondeur stratégiques pour organiser une défense dans la profondeur. Parfois le terrain ne laisse pas le choix entre la stratégie du "chêne et du roseau" lorsque sur la ligne de front se trouvent par exemple des centres urbains où des voies logistiques névralgiques.
En cas d'offensive, la mission sera de résister quelques heures à l'assaut ukrainien avant que ne souffle "le vent du Nord".
10 avril 21, à Lugansk, une colonne de la 2ème armée républicaine
(milices de la RPL) se dirige vers le front
Du côté de l'Ukraine...
Malgré une diminution sensible de ses provocations sur le front, l'armée ukrainienne poursuit ses préparatifs d'offensive dans le Donbass, notamment avec le déploiement continuel de nouveaux renforts blindés, dont beaucoup d'unités situées près de la ligne de contact sont positionnées au milieu d'agglomérations pour utiliser les populations civiles occupées en bouclier humain.
11 avril 21, convois ukrainiens vers le Donbass
transportant des MTLB, BMP 2
Du côté de l'OTAN...
Les aéronefs de l'OTAN envoyés dans le ciel de la Mer Noire ou du Donbass e qui assurent une continuité de l'observation des régions frontalières russes et du front, effectuent des missions de plus en plus longues.
11 avril 21, un drone RQ4 "Global Hawk" de l'US Air Force effectue en matinée
plusieurs allers et retours le long de la ligne de front du Donbass
11 avril 21, après ses rotations de surveillance du front du Donbass, le RQ4 a effectué
une surveillance inhabituelle des frontières terrestres au Nord de la Crimée.
11 avril 21, en provenance des pays baltes, un nouveau ravitaillement de l'OTAN
est arrivé à Kiev, transporté par un C130 J "Super Hercule" de l'US Air Force, un
transporteur avec une capacité de 15 tonnes de charge utile.
Du côté de la Russie...
Les forces armées russes continuent leur déploiement dans leurs régions frontalières au Donbass et à l"Ukraine.
Parmi les renforts les plus significatifs observés :
Dans la région de Rostov sur le Don (frontalière au Donbass):
- La 58e armée,
- La 8e armée de la Garde, qui avait participé à la libération de l'Ukraine en 1943,
Dans la région de Voronej (au Nord du Donbass):
- La 20e armée
- Les divisions Kantemirovskaïa et Taman
Dans la région de Belgorod (encore plus au Nord);
- Un groupe tactique blindé est venu en renfort des unités régionales
Dans la péninsule de Crimée:
- La 76e division d'assaut aéroportée de la garde de Pskov,
- La 56e brigade d'assaut amphibie de Volgograd,
- La 7e brigade d'assaut (DSHB) de Novorossiysk
- 3 grands navires de débarquement
- 3 bateaux d'artillerie (BDK) de la flotte de la Caspienne.
Parmi les autres renforts observés dans la région, il faut relever notamment de nombreux complexes de guerre électronique, des escadrilles aériennes spécialisées dans le combat antichar, et des unités de missiles tactiques courte et moyenne portées.
Soit, au jour d'aujourd'hui, les unités russes arrivées au Nord, au Sud et à l'Est de l'Ukraine et dotés d'une puissance de feu des plus modernes, pour renforcer les unités déjà en garnison dans la région et signifier à Kiev de ne pas jouer avec le feu dans le Donbass ont géographiquement depuis leurs frontières fédérales déjà encerclé les forces ukrainiennes de l' 'Opération des Forces Conjointes" qui est dans le Donbass..
Et de nouveaux renforts continuent d'arriver :
10 avril 21, région de Rostov sur le Don,
convoi ferroviaire russe vers le frontière du Donbass
avec des obusiers automoteurs de 203mm 2S7 "Pion"
capable de tirer des obus de 100 kg à 50 km
11 avril 21, région de KrasnodarUn colonne de véhicules de transmission, logistiques,
spécialisés et de protection se dirige vers la Crimée.
11 avril 21, région de Saint Petersbourgconvoi ferroviaire russe avec des chars T72 B1
11 avril 21, Russie vers les frontière ukrainiennes, convoi ferroviaire avec une unité d'obusier automoteurs de 152mm Msta S "Acacia"
11 avril 21, région de Briansk, vers l'Ukraineconvoi ferroviaire russe avec des véhicules blindés légers
GAZ 2330 "Tigr". Ces VBL qui sobt utilisés pour la liaison et le
commandement peuvent former également des unités antichars
très discrètes, mobiles et autonomes. Ce qui est ici le cas si on
observe le berceau d'un poste de tir antichar sur les toits.
convoi ferroviaire russe arrivant dans la péninsule
avec des MTLB, BTR 82 et BMP 2
11 avril 21, Péninsule de Crimée
arrivée par convoi routier de systèmes de défense
anti aérienne de dernière génération "Pantsir"
Donc, globalement par rapport aux jours précédents, "rien de nouveau "à l'Est' ", si ce n'est que les tensions sur le front continuent à augmenter de jour en jour, avec une accumulation de forces en présence rarement égalée depuis la seconde guerre mondiale.
Erwan Castel