Vers la reconnaissance des Républiques du Donbass

Ce 15 février, un grand pas a été réalisé en Russie vers la reconnaissance des républiques du Donbass


Après plusieurs heures de débat parlementaire, au sujet de la proposition du parti communiste à appeler le président Poutine à reconnaitre les Républiques Populaires de Donetsk et Lugansk comme des Etats souverains et indépendants, les députés de la Douma russe ont approuvé avec une forte majorité cette demande:

Taux de participation: 81.8%
351 POUR (78 %), 16 voix CONTRE (3.6%) , 1 abstention (0.2%)

Depuis 8 ans, les populations de Donetsk et Lugansk, refusant la politique russophobe délirante et criminelle du nouveau régime pro-occidental de Kiev défendent leur liberté et dignité russes au prix du sang et des larmes (encore 1 défenseur de tué aujourd'hui par un sniper sur le front de Lugansk) et avancent pas à pas sous les bombardements vers leur intégration au sein de la Fédération de Russie : adoption du rouble, normalisation administrative russe, accès au passeport russe, accords économiques avec la Russie, cependant l'absence d'une reconnaissance officielle les maintient dans un isolement politique, économique et militaire malgré les aides à distance déjà engagées par la Fédération de Russie.

Or, depuis le printemps 2021, aux portes des cités républicaines la guerre d'usure des ukro-atlantistes va crescendo: les forces ukrainiennes augmentent considérablement leurs effectifs d'assaut en poursuivant leur pression offensive tandis que les représentants du régime fantoche de Kiev sabotent eux aussi inlassablement des accords de paix pour lesquels ils se sont pourtant engagés à Minsk en 2014 et 2015. A l'automne, une deuxième escalade majeure est engagée par Kiev (avec notamment la capture du village de Novomarievka et le premier engagement d'un drone d'attaque Bayraktar). La Russie décide de alors de porter logiquement ce conflit dans sa dimension stratégique de l'expansion de l'OTAN menaçant sa sécurité (et qui est l'objectif majeur de la crise ukrainienne). Or, depuis décembre, non seulement Washington refuse d'offrir des garanties de sécurité collective à Moscou mais l'OTAN, qui est sous son commandement, accélère et intensifie sa présence politique et militaire en Ukraine (aides techniques, livraisons d'armes, normalisation, mercenaires, missions de reconnaissance...)

Aujourd'hui, la situation militaire sur le front du Donbass est critique car, à l'inverse des fantasmes hystériques occidentaux stupides et puérils qui prédisent une invasion apocalyptique de l'Ukraine au15 janvier, puis au 4, au 15, au 16 et à la Saint Glinglin, les forces ukrainiennes ont massé sur les 480km du front près de 150 000 hommes disposant d'armement moderne de l'OTAN face aux 30 à 35 000 miliciens sous équipés.

Face à l'obstination ukrainienne de refuser de respecter les accords de Minsk et de poursuivre sa guerre insensée contre les populations du Donbass, de nombreux responsables politiques et représentants des peuples de Russie ont demandé que la Fédération organise une protection politique, juridique et militaire de Donetsk et Lugansk.

Guennadi Ziouganov, le chef de file du parti communiste a donc proposé une nouvelle fois, en janvier de cette année, que la Douma (parlement russe) soumette au Président Vladimir Poutine une demande de reconnaissance des Républiques Populaires de Donetsk et Lugansk. Au vu du résultat du vote, que je ne peux m'empêcher de comparer avec ceux l'assemblée nationale lutécienne dont l'obéissance partisane et l'absentéisme illustrent l'imposture parlementaire française, on ne peut que constater que les élus en Russie obéissent d'abord aux coeurs de leurs administrés et non aux intérêts de leurs partis.


La réaction du président Poutine a été celle d'un responsable politique assumant à la fois ses engagements internationaux et ses devoirs nationaux :

  • "C'est un vote à la Douma d'Etat. Or, juste avant la conférence de presse, j'en ai été informé par le personnel administratif. Les députés du parlement, comme dans n'importe quel pays, en Russie sont guidés par l'opinion publique, l'opinion de leurs électeurs, ils le ressentent subtilement. Et c'est assez évident : dans notre pays, la grande majorité des gens sympathisent avec les habitants du Donbass, les soutiennent et espèrent que la situation là-bas changera radicalement en mieux pour eux. Je partirai du principe que nous devons tout faire pour résoudre les problèmes du Donbass, mais pour ce faire, tout d'abord, sur la base des opportunités non pleinement réalisées pour la mise en œuvre des accords de Minsk. Nous espérons vivement que nos partenaires à la fois outre-mer et en Europe, principalement l'Allemagne et la France, auront une influence correspondante sur les autorités actuelles à Kiev, et cette solution sera trouvée."

Le président de la Fédération de Russie prend donc acte de la volonté démocratique de son parlement qui demande factuellement, puisque Kiev refuse de les respecter, d'en finir avec ces accords de Minsk et d'imposer la Paix et la sécurité pour le Donbass par d'autres moyens. Poutine on l'entend dans ses commentaires a décidé d'utiliser maintenant ce vote de la Douma pour forcer une nouvelle fois Kiev à respecter le processus signé à Minsk en février 2015 à savoir : modification de la Constitution ukrainienne, adoption d'un statut spécial pour le Donbass (dans la totalité de ses territoires), amnistie, tenue d'élections à Donetsk et Lugansk...

"Nous partirons du fait que nous devons tout faire pour résoudre les problèmes du Donbass. Mais le faire sur la base des opportunités qui n'ont pas été pleinement réalisées dans le cadre des accords de Minsk" a précisé le président russe, certainement sans trop d'illusions car, comme pour celles et ceux qui, en dehors des masturbations propagandistes s'agitant de chaque côté du front, suivent les événements qui secouent cette région depuis le Maïdan, il est malheureusement aisé de deviner que les ukropithèques que Washington a mis au pouvoir à Kiev ne bougeront pas d'un iota pour respecter leurs engagements.

Les réactions à l'étranger

Immédiatement, comme on peut s'en douter les ukro-atlantistes ont hurlé au fait que le processus pouvant mener à une reconnaissance rapide des Républiques du Donbass venait d'être amorcé, ce qui au passage constitue une ingérence grave dans la vie parlementaire de la Fédération de Russie.

La peur de l'OTAN est bien sûr que suite à le reconnaissance des républiques de Donetsk et Lugansk, des accords militaires soient signés avec Moscou et déployées sur le front des forces d'interposition russes, ce qui aurait pour conséquence de stopper les provocations car là où sont les soldats russes, les auxiliaires de l'OTAN ne tirent pas (il n'y qu'à voir en Crimée, en Ossétie, Abkhazie, Haut Karabagh, Transnisstrie...)

A noter ici la réflexion du Premier ministre allemand Scholz considérant que la reconnaissance de la RPD et de la RPL par la Russie sera "un désastre politique et une violation des accords de Minsk", qui s'est aventuré à dire que si l'OTAN avait déployé des troupes en Serbie c'était en raison du génocide de la population locale (?!). Ce à quoi Poutine a répondu: 

  • "Je dois déclarer la russophobie comme le premier pas vers le génocide. Ce qui se passe aujourd'hui dans le Donbass, nous pouvons clairement l'observer. Et cela, bien sûr, rappelle beaucoup le génocide que vous avez mentionné. Il ne s'agit pas de dévaloriser ces concepts. Mais ils doivent démontrer la réalités des événements actuels. Réfléchissons."
Aussitôt la réaction ne s'est pas faite attendre et l'utilisation du mot "génocide" par le président Poutine jugée "erronée" ! Ah bon ? et comment doit-on appeler alors l'action délibérée d'un gouvernement de bombarder des populations civiles au seul prétexte qu'elles sont identitairement russes et veulent le rester ?

Alors que la Russie espère encore voir Kiev changer son fusil d'épaule, et que son Etat Major réalise (comme prévu) le retrait partiel des unités ayant fini leurs exercices avec les alliés bélarusses, les diplomaties occidentales attendant à l'abri de leur servilité idéologique et de leur imbécilité fanatique qu'une horde eurasiatique vienne piller Kiev, commencent à pousser des cris d'orfraie :

  • A l'OTAN, Stoltenberg prétend que la reconnaissance des RPD/L, violera le droit international,
  • En France, le roquet Macron a exhorté Poutine à ne pas reconnaitre les RPD/L
  • La Lituanie considère que le vote à la Douma sur la reconnaissance RPD/L est une escalade,
  • Etc.
En Ukraine, l'ex président Porochenko estime que Kiev devrait se retirer des accords de Minsk après que la Douma d'Etat a voté la nécessité de reconnaître les RPD/L, reconnaissant au passage qu'il avait voté ces accords uniquement pour "gagner du temps" (les forces ukrainiennes étant en pleine déroute dans le chaudron de Debalsevo).

Mais pour conclure je préfère laisser la parole au député ukropithèque Oleksiy Goncharenko qui à la Verkhona Rada (parlement ukrainien) a offert le pitoyable spectacle d'une crise d'hystérie, hurlant la bave aux lèvres jusqu'à l'extinction de sa voix et révélant une fois de plus l'irrationalité politique et le fanatisme idéologique qui a transformé le pouvoir ukrainien en asile psychiatrique.

Que ce crétin vienne à Donetsk et Lugansk expliquer
en ukrainien aux gens qu'ils ne sont pas des russes !

Pour info, Oleksiy Goncharenko est un activiste nationaliste russophobe qui a participé à l'incendie de la Maison des syndicats d'Odessa le 2 mai 2014 se félicitant depuis du massacre des manifestants pro-russes qui y avait été perpétré.

Au premier plan devant le massacre : Goncharenko 

Et aujourd'hui ce psychopathe toujours en liberté et même député à la Verkhona Rada...

Merci Washington qui ne l'oublions pas est aux commandes du chaos ukrainien depuis 2014 !

Erwan Castel

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