Un menace critique

Drone tactique ukrainien repéré ici sur le front de Donetsk en octobre 2021 avec
une munition RKG 1600 fabriquée par la manufacture d'armes Mayak de Kiev.

Sur le front du Donbass, le terrorisme des forces ukrainiennes est en train de rejoindre en intensité l'hystérie de la russophobie occidentale qui après le fantasme éculé d'une "invasion russe imminente" nous sert aujourd'hui aux symptômes de sa psychose organisée le fantasme d'un false flag russe toujours "imminent" bien sûr. 

A l'inverse de ces délires propagandistes la réalité factuelle montre bien une exponentialisé de la dimension terroriste des actions ukrainiennes dans le Donbass qui risque de faire basculer leur stratégie dans une guerre encore plus sale que leurs bombardements quasi quotidiens des populations civiles de Donetsk et Lugansk.

  • Depuis le 28 janvier des séries d'alertes à la bombe de plus en plus importantes frappent les ressources administratives et sociétales de la République Populaire de Donetsk, dont la dernière campagne psychologico-terroriste a touché 400 bâtiments d'enseignement et obligé à l'évacuation de 75 000 personnes. Le mode opératoire coordonné de ce terrorisme ainsi que la découverte d'un engin explosif élaboré dans un bâtiment accréditent une signature des services spéciaux ukrainiens.
Engin explosif désamorcé dans l'administration de 
Kievsky, un district de Donetsk, le 1er février 2022
  • Le deuxième domaine terroriste ukrainien qui semble s'intensifier, et même s'industrialiser est celui des bombardements par drone tactique. Après les modifications artisanales des drones d'observation apparues dès 2016 pour larguer des grenades et petites munitions explosives, les ukrainiens ont lancé la production en série de la version d'attaque d'un quadricoptère avec ses munitions adaptées.
Tirs de la défense antiaérienne républicaine sur
un drone ukrainien s'approchant de Donetsk 
avec un canon bitube de 23mm (ZSU 23/2) 

Ces attaques ukrainiennes par drone tactique se sont intensifiées sensiblement depuis 2021, tant sur des objectifs militaires que sur des zones résidentielles civiles, mais aujourd'hui elles deviennent clairement le vecteur d'un terrorisme d'Etat qui n'a plus rien à voir avec la conduite d'opérations militaires :

1 / Un programme militaire d'Etat 

Si comme je viens de l'évoquer les premières attaques par drones tactiques étaient réalisées à partir de bricolages improvisés par quelques soldats imaginatifs (qui parfois sont morts de manipulations hasardeuses), depuis plusieurs mois le matériel récupéré sur les drones d'attaque abattus, crashés ou électroniquement neutralisés montre bien une industrialisation étatique de ce mode opératoire :
  • des boîtiers imprimés sur une imprimante 3D en plastique à la torsion avec du ruban électrique,
  • des charges composées de plaste "gris" (type PVV-7), pouvant aller jusqu'à 150 grammes, 
  • des éléments de frappe entourant la charge : 50 à 200 billes d'acier d'environ 3 g chacune,
  • des détonateurs à microcircuits des engins explosifs modernes avec des cartes soudées en usine,
  • se plus en plus d'engins peuvent être déclenchés par radio ou lors d'un mouvement secondaire,
  • etc. autant de caractéristiques qui démontrent l'existence d'un programme militaire autorisé.
Résultat, ces engins explosifs largués par drone, dont le rayon pratique est de 15 mètres et efficace jusqu'à 35-40 m environ, peuvent exploser bien après leur impact, sur commande à distance mais aussi de façon complétement autonome grâce à leurs cartes complexes qui peuvent branchées par exemple à des capteurs de mouvement, d'accélération ou de son qui sont activés au moment de leur impact initial au sol.

2 / Une arme quasi indétectable 

Pochette de chargeur piégée larguée de nuit par un drone ukrainien sur une position républicaine 

Le faible volume de l'engin explosif autorise un camouflage très facile et même sa dissimulation dans de banals objets inoffensifs voire ménagers qui endorme la méfiance jusqu'à leur explosion. Ce type de ruse a déjà été observé plusieurs sur le front du Donbass :

  • Tout d'abord dans le corps d'un quadricoptère dont l'opérateur a simulé le crash près de son objectif et qui explose quand on s'approche de lui,
  • En le camouflant dans des débris ou objets récupérables largués sur les objectifs comme ici par exemple dans un porte chargeur largué dans une tranchée républicaine:
Vidéo d'un drone ukrainien abattu sur le front et qui révèle son
largage, près d'un bunker républicain d'un porte chargeur

L'immense difficulté de ces engins explosifs petits et camouflés c'est leur détection et également leur neutralisation car selon les capteurs utilisés les artificiers ne peuvent même pas les approcher. Et les blessures occasionnées par ces engins, si elles ne sont pas mortelles restent très graves dans leur rayon d'efficacité: blessures pénétrantes des jambes du genou, provoquant souvent des amputations mais aussi aux bassin, tronc, tête...


 3 / L'arme idéale du terrorisme 

Pouvoir déposer sans être vu une bombe autonome camouflée dans une zone résidentielle fréquentée doit certainement être le rêve de nombreux cerveaux détraqués des fanatiques de tout poil qui imposent au monde quotidiennement le paroxysme terroriste d'une amoralité de plus en plus généralisée dans les combats modernes.  

Dans le Donbass, les exemples d'attaque de drones ukrainiens sur des cibles civiles, complétant avec plus de précision leurs fréquents bombardements des zones résidentielles, ne manquent pas. 

Et lorsque la ruse de guerre se transforme en sadisme, il ne reste plus beaucoup de distance à parcourir pour que le sadisme devienne terrorisme et crime de guerre. Et dans les quartiers résidentiels proches du front où depuis 8 ans les résidents savent se prévenir correctement les bombardements et s'en protéger du mieux possible, ces drones tactiques pourraient rapidement être employés pour terroriser les populations, tuer et blesser par surprise et forcer l'évacuation de zones entières.

Les autorités républicaines ont déjà entamé des campagnes d'information auprès des populations proches du front et surtout en direction des enfants pour ne jamais ramasser ou manipuler un objet abandonné au sol même d'apparence inoffensive (téléphone, tablette, jouet, ballon, sac...).


Pour le moment ces largages par drone d'engins explosifs sur zone civile restent peu utilisés mais si ce type d'attaque se généralise alors plus que jamais la destruction du pouvoir actuel de Kiev apparaitra comme vital.

Erwan Castel

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