A Moscou, Macron vient défendre.... Macron !
Le 7 janvier 2022, Emmanuel Macron, sous ses casquettes de président français, de signataire des accords de Minsk, de membre de l'OTAN, de président de l'Union Européenne... et surtout de candidat aux prochaines présidentielles est venu s'entretenir avec Vladimir Poutine, le président de la Fédération de Russie au sujet de la crise ukrainienne, de la guerre du Donbass et plus généralement de la confrontation sécuritaire entre l'OTAN et la Russie.
D'un côté, un président russe courtois et accueillant qui a profité de l'événement pour renouveler la volonté de Moscou de trouver un processus de Paix mais sans y abandonner un seul pouce de terrain concernant la sécurité de la Russie face à Washington, l'OTAN et Kiev qui l'ont clairement défini comme un adversaire politique, économique et militaire, de l'autre côté, un président français hypocrite tentant de cacher sa servilité atlantiste qui est totalement incompatible avec la mission de médiateur qu'il prétend incarner ici.
Au final cette rencontre cordiale n'aura abouti à rien de concret, comme toutes les réunions précédentes organisées avec Washington, l'OTAN ou l'OSCE, et s'il fallait résumer les 6 heures d'entretien ente les présidents russe et français je choisirai ce sourire ironique de Macron réagissant au rappel de Poutine lorsque ce dernier rappelait à la conférence de presse les principes de sécurité collective et indivisible du traité Russie-OTAN de 1997 et depuis bafoués par l'Alliance militaire atlantique qui n'a cessé de progresser vers l'Est sur fond de discours de plus en plus russophobes.
Je ne reviendrai pas ici sur le contenu des demandes russes souvent évoquées et détaillées dans des précédents articles, et dont la clef de compréhension se trouve dans les différents engagements occidentaux mais jamais respectés la rencontre Gorbatchev / Baker en 1991 et que rappelle la déclaration d'Istambul et d'Astana du sommet de l'OSCE de 2010, lorsqu'elle stipule clairement que "tout pays a l'obligation de ne pas renforcer leur propre sécurité aux dépens de la sécurité des autres États sur la base de l’attachement au principe de sécurité indivisible" .
Par contre il est visible comme un nez au milieu d'un visage que Macron a réalisé à Moscou une opération marketing d'un candidat à l'élection présidentielle qui cherche à attirer au dessus de sa candidature une colombe de la paix pour séduire un électorat méfiant pour ne pas dire en colère. Et dans son discours, les flagorneries circonstancielles du français n'ont pas réussi à cacher ses sourires ironiques, ses références au principe défendu par Washington d'une OTAN toujours ouverte aux pays de l'Est, son alignement sur la fantasme propagandiste d'une "invasion russe", sa soumission à Washington, son soutien inconditionnel à la politique de Kiev...
De toute évidence Macron est d'abord venu à Moscou pour se donner bonne conscience et chercher, dans un consensus indiscutable autour d'un objectif de paix, à piéger ses opposants politiques nationaux en lice présidentielle contre lui et même gratter quelques suffrages.
Macron veut dans l'immédiat une "désescalade militaire" qu'il sait inévitable puisque les manoeuvres russo-bélarusses "Union Resolve 2022" programmées depuis des mois et dont la fin qui interviendra le 20 février prochain, sera, j'en fais le pari, présentée comme la conséquence de son action actuelle sauvant l'Europe d'une guerre apocalyptique etc etc...
Aujourd'hui "Jupiter" se rend à Kiev pour une réunion "entre potes" mondialistes et je ne serai pas étonné que BHL par exemple resurgisse dans l'actualité ukrainienne pour nous resservir son habituel plat russophobe obsessionnel, à l'instar de cette Nathalie Loiseau, eurodéputée LREM et présidente de la sous-commission Sécurité et Défense du Parlement européen, qui est venue préparer le terrain à Kiev avant la visite de Macron en demandant à l'UE de ne pas être "une grosse suisse molle (bonjour la délicatesse) face à la menace russe" Et cette servante de la ploutocratie mondialiste au visage bouffi par la malhonnêteté de plagier l'ébouriffé en chemise blanche en pérorant : "Ce à quoi aspire l’Ukraine et ce que menace la Russie, c’est notre façon de vivre, nos choix, nos libertés et cela se passe à moins de trois heures de Paris."
Quand j'entends la macronie parler de choix, de libertés, de sécurité tandis que ses soldats protège le pillage de l'Afrique, participent aux destructions des pays "non alignés" ou à l'hégémonie de l'OTAN en Europe... j'hésite entre rire où prendre mon arme...
Erwan Castel