Les coups bas de la propagande

La guerre de l'information, de plus en plus importante dans notre monde post-moderne paradoxalement saturé de consumérismes individualisés sans esprit critique et d'informations multiples officielles et alternatives, est certainement la plus amorale des guerres car ses champs de bataille fourmillent de ces larbins propagandistes qui, pour mieux lécher le cul de pouvoirs dont ils espèrent en retour de leur servitude volontaire quelques breloques, papiers à encadrer, ou gamelles remplies, sont prêts aux pires lâchetés, mensonges, intrigues et calomnies.

Dans le Donbass, nous voyons ainsi s'affronter une propagande occidentale réactualisant dans une dynamique agressive un vieux manichéisme anti communiste dont elle oublie souvent de changer le vocabulaire à une Fédération de Russie qui au contraire essaye de trouver une information défensive mais toujours engluée dans une politique de communication inadaptée aux monde post-moderne, centralisée et obsolète héritée justement d'un système soviétique pourtant disparu.

Avec l'escalade actuelle du front du Donbass exacerbée par une crise diplomatique Est-Ouest historique, la propagande occidentale, complétement décomplexée par la russophobie hystérique des responsables de l'OTAN de déchaîne contre la Russie et les républiques populaires du Donbass :

Après avoir voulu faire trembler leur public avec des cartographies apocalyptiques 
d'une invasion russe imminente (depuis mars 2021), les chiens de garde de la pensée
unique occidentale essayent maintenant de le faire pleurer avec des clichés débiles
et simplistes comme celui-ci qui oublie de préciser que ces exercices paramilitaires
sont organisés par les néo-nazis du "Corps national" ukrainien d'Andreiy Biletsky.

Depuis quelques semaines, les projecteurs médiatiques sont tellement à nouveau braqués sur l'Ukraine et le Donbass qu'il détrônent même le Covid en Occident au podium des paranoïas massives de la manipulation mentale.

Surfant sur ce tsunami propagandiste russophobe, les services spéciaux occidentaux et ukrainiens viennent de lancer une "campagne d'information" portant le nom de code "Crushing Sword" (épée écrasante). Le but de cette campagne est de multiplier des fausses informations, relayées par les médias officiels dans l'intention de tromper l'opinion internationale mais aussi de  paniquer les populations du Donbass en accusant les Républiques Populaires de Donetsk et Lugansk et la Fédération de Russie d'agressions criminelles contre l'Ukraine. 

Cette opération "Crushing Sword" se déroulera en 3 étapes à la fois propagandistes et psychologiques :

  • Première étape : Dès le début d'une opération ukrainienne sur le front, opération offensive ou "false flag" (à propos de cette menace, voir ICI) , diffuser sur les médias des images et vidéos préparées à l'avance pour appuyer la version accusant les Républiques du Donbass et/ou la Fédération de Russie d'avoir initier ces attaques meurtrières.
  • Deuxième étape : Présenter l'agression de l'armée ukrainienne comme une contre-offensive légitime pour convaincre de la nécessité d'un soutien politique et militaire international urgent et massif d'une campagne militaire qui sera définie (comme l'offensive initiale de 2014) comme une opération "antiterroriste". 
  • Troisième étape : Diffuser des mises en scène médiatiques de victoires ukrainiennes et pertes républicaines, de libérations acclamées par les résidents dont les objectifs seront de stimuler les soldats ukrainiens autant que de démoraliser les défenseurs républicains et paniquer les populations de Donetsk et Lugansk.
Depuis quelques jours plusieurs faits tendent à prouver que la phase préparatoire de cette opération "Crushing Sword" a déjà commencé et dans des modes opératoires qui ne sont pas sans rappeler ceux des "casques blancs" qui en Syrie organisaient des mise en scène macabres pour accuser l'armée nationale syrienne de Bachar El Assad. En voici 3 exemples :
  • Plusieurs reporters de médias ukrainiens ont été déployés depuis quelques jours sur des secteurs sensibles du front et certains, appartenant aux médias nationaux ICTV, Ukraine et 1+1, ont même intégré les casernes et activités d'unités ukrainiennes comme celles de la 24ème Brigade mécanisée ukrainienne déployée dans le secteur de Nikolaevka (front de Lugansk). Sur le terrain d'exercice de cette 24ème brigade, les journalistes, encadrés par des personnels du 74e centre d'information et communication de l'armée ukrainienne ont commencé à compiler des vidéos et images de propagande.

  • Un exemple concret qui va probablement se multiplier ces prochains jours: le 31 janvier l'Etat Major de l' "Opération des Forces Conjointes" ukrainienne a annoncé aux médias que des soldats républicains positionnés sur le front de Lozovoe (Nord de Debalsevo à l'Est de Gorlovka) ont tiré vers 11h30 5 rafales d'armes légères, blessant à la cuisse droite un civil de 68 ans qui péchait dans le réservoir d'Uglegorsk. Les médias serves locaux et étrangers à la recherche de scoops ont bien sûr repris cette intox comme de l'argent comptant alors que cette version est balistiquement impossible car la zone accessible aux pécheurs de ce réservoir (la zone Sud ayant été minée par les forces ukrainiennes) est à minimum 5 km des positions républicaines soit très largement au delà de la portée maximal d'une balle de 7.62x54mm


  • Encore plus significatif, cet incident filmé dans les quartiers Nord de Donetsk où une équipe de la télévision britannique a été surprise par des homologues russes ce lundi 24 janvier en train à priori de préparer une mise en scène macabre dans une maison bombardée près du monastère d'Iversky, en périphérie Nord de Donetsk: 
Les journalistes britanniques avaient renversé au sol des objets civils
et un liquide rouge couleur sang. Interrogés par les reporters russes qui 
les ont surpris, les britanniques n'ont pas voulu répondre "de peur d'avoir 
des problèmes" ont-ils déclaré avant de quitter rapidement les lieux.

Ici, je pointe du doigt l'incohérence des services du ministère de l'information de la République de Donetsk qui "emmerdent" à longueur d'année les reporters locaux voulant travailler sur le front et pourtant acquis à la cause du Donbass et qui ici laisse opérer librement des reporters de médias britanniques connus pour leur partialité idéologique pro-ukrainienne...

Sans tomber dans l'excès inverse d'une interdiction de territoire telle que pratiquée en 2015-2016 par l'équipe Putkonen-Brayard-Néant à qui la République avait inconsciemment donné carte blanche pour les accréditations aux occidentaux, il s'agit d'accompagner sans contraindre les reporters étrangers d'abord pour assurer leur sécurité, faciliter leurs déplacements mais aussi éviter ce genre de coups bas intolérable !

Et l'éthique de la profession, tout comme la vérité de l'Histoire ne s'en porteront que mieux !

Erwan Castel

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