Rien de nouveau à l'Ouest


Les ruptures ukrainiennes de la trêve décrétée le 21 juillet dernier s'enchaînent dans un concert de bombardements certes moins importants qu'avant sa signature mais suffisamment régulières et meurtrières pour qu'on ne puissent les qualifier de sporadiques ou exceptionnels... Durant la dernière semaine écoulée les forces de Kiev ont tiré sur le seul territoire de la RPD plus de 100 obus par jour.

Du 9 au 15 aout 2019, 3 soldats de la République Populaire de Donetsk ont été tués sur le front et 1 civil blessé par des attaques ukrainiennes.

  • Le 15 août 2019 en début de soirée, la partie républicaine du village de Zaitsevo a subi de nouveaux tirs ukrainiens. un homme de 56 ans résidant au 212 rue Rybalko, a été sérieusement blessé par des éclats à l’avant-bras gauche avec lésion de l’artère radiale, au genou droit et à la cuisse gauche, avec une hémorragie aiguë, choc hémorragique de degré 1


  • Le même jour un groupe de reconnaissance ukrainien a tenté de s'approcher des lignes de défense du le secteur de Dokuchaievsk. Cette opération d'infiltration a été annulée lorsque le drone d'observation qui l'appuyait a été abattu par la défense républicaine. sur la vidéo du drone on peut voir la progression du groupe.
  • Et aujourd'hui 16 aout j'apprends qu'un camarade de combat, et athlète de haut niveau a perdu sa jambe suite à l'explosion d'une mine antipersonnelle sur le front de Donetsk. Evacué en urgence à l'hopital de traumatologie du centre ville, les chirurgiens ont réussi à le stabiliser mais sans toutefois pouvoir sauver sa jambe. il désire pour le moment rester anonyme pour ne pas inquiéter sa mère.
Sur la ligne du front de nombreuses maisons d'habitations ont été encore détruites ou endommagées par les tirs ukrainiens, comme ici sur le front Sud de la RPD dans le village d'Oktyabr où continue de vivre une population principalement agricole.


Ce matin 17 août 2019, je suis allé rendre visite à mon camarade amputé à l'hôpital de traumatologie, aux chambres et couloirs remplis de mutilés et d'handicapés, claudiquant entre 2 béquilles où poussant péniblement leurs fauteuils vers un espace fumeur ou des salles de repos communes. 
Lorsqu'on parle des guerres en général et de celle du Donbass en particulier on évoque souvent les tués, ceux qu'on nomme les "200" (depuis l'Afghanistan) comme indicateurs de la situation sur le front, et on oublie souvent les "300" ces blessés qui sont 3 à 4 fois plus nombreux et dont nombre resteront handicapés en sortant de ce champ d'obus et de mines...

Si les autorités continuent de "jouer le jeu" des accords de Minsk devenus des fantômes pathétiques, les populations du Donbass, civiles et militaires ne croient plus du tout en la possibilité d'une résoltion pacifique du conflit tant que Kiev sera sous la coupe de régimes de paille aux ordres de Washington. Et la simple évocation d'un "statut spécial" pour le Donbass, qui était la revendication des fédéralistes de 2014, apparait aujourd'hui après 5 annnées de sacrifices, une trahison de ce "printemps russe" qui est toujours en éclosion...

Erwan Castel

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