La guerre respire toujours...
Depuis le 21 juillet, malgré une persistance de violations régulières du cessez le feu, principalement aux armes légères, l'arrivée du mois d'août a été marqué par une reprise sensible des bombardements ukrainiens contre les territoires des républiques populaires de Donetsk et Lugansk.
Ainsi par exemple, le 31 juillet les violations ukrainiennes du cessez le feu ont été multipliées par 7 et ce 1er août, les forces de Kiev ont réengagé leurs mortiers de 120 mm sur le front Sud de la RPD (secteur de Kulikovo), mais également réutilisé des drones modifiés pour bombarder les positions républicaines. Ainsi dans le secteur d'Oktyabr sur ce même front Sud, 3 soldats républicains ont été blessés par un premier drone à 14h00 avant qu'un deuxième drone ukrainien ne soit abattu une demi heure plus tard par les forces de défenses anti aériennes.
On voit bien ici que les promesses politiques ukrainiennes, y compris la mise en place (pour la 1ère fois) de mesures disciplinaires coercitives à l'encontre des commandants d'unités identifiées responsables de violations par les observateurs de l'OSCE, a autant d'effet sur le comportement des soudards de Kiev qu'un cataplasme sur une jambe de bois.
De notre côté les consignes de ne pas riposter aux provocations ukrainiennes sont rappelées sempiternellement sur nos positions qui s'efforcent de rester silencieuses, tandis que les autorités républicaines exhortent (comme à chaque trêve) la partrie adverse de respecter ses engagements pris à Minsk.
Par ailleurs, de nombreux rapports et observations font état d'un renforcement important du dispositif d'assaut ukrainien déployé sur le front du Donbass, en unités mais aussi en moyens logistiques comme par exemple cet approvisionnement de 10 000 obus de mortier de 120mm acheminés au dépot de la 48 brigade situé dans la région de Kalinovka, dans la région de Vinnytsia, à l'arrière du front.
Et dans nos casernes nous avons été à nouveau mis en alerte devant cette nouvelle détérioration du front.
Sur le front la population résiste aux épreuves malgré une fatigue certaine de 5 années de peur vécue au milieu des orages d'aciers. Voici le témoignage d'une des dernières résidentes de Zaitsevo, ce village coupé en deux par la ligne de front au Nord de Gorlovka et dont la partie républicaine a été quasiment rayée de la carte par l'artillerie ukrainienne. C'est ici qu'a été tuée, par une mine ukrainienne posée dans son jardin le 25 juillet dernier, la dernière victime civile de cette guerre qui continue.
"Mon unique rêve aujourd'hui: mourir d'une mort naturelle"
Plus au Sud, dans le village de Kominternovo, lui aussi quotidiennement soumis aux trirs ukrainiens, une grand mère raconte comment elle a échappée miraculeusement aux tirs d'un sniper ukrainien alors qu'elle se rendait à son magasin d'alimentation.
"Ils sont devenus complétement fous !"
Au cours du mois de juillet, l'effectif connu des défenseurs républicains tués au combat est resté élevé (21 minimum) malgré l'accalmie générée par cette nouvelle "trêve" mais au cours de laquelle nombre d'entre eux témoignent de la persistance des violations ukrainiennes réalisées.
La guerre, ou plutôt les guerres (politiques, médiatiques, militaires, psychologiques) qui font rage dans le Donbass et dont les échos résonnent à Kiev et Moscou et jusque dans les capitales européennes, ne sont pas prètes de s'arréter, loin s'en faut car nous sommes des lignes de tranchées aux positions diplomtaiques dans une situation ou personne ne peut reculer devant l'autre sans amorcer une capitulation totale.
Erwan Castel