G7, Russie et Donbass
Dans une ville de Biarritz bunkérisée par la dictature macronienne s'est déroulé un sommet du G7 qui s'est plutôt révélé être une foire d'empoigne sans surprise de chiens enragés défendant leur os à ronger plutôt qu'une réunion consensuelle de gouvernants responsables et œuvrant pour la paix dans le Monde.
Entre les cacas nerveux de Trump devant la médiation proposée par la France dans la crise iranienne et ceux de l'Union Européenne devant la proposition franco-américaine de réouvrir le G7 à la Russie, ce sommet houleux a notamment statué sur la gestion de la crise ukrainienne et la guerre dans le Donbass en décidant pour le mois de septembre d'une nouvelle réunion du "quartet Normandie" (Russie, Ukraine, Allemagne, France) à l'origine des accords de Minsk, restés depuis plus de 5 ans lettre morte...
Et c'est certainement lors de cette prochaine réunion du Format Normandie, qui confirmera en passant la légitimité internationale de la nouvelle mascotte Zelensky, que les enjeux et les menaces internationales qui sous tendent une guerre du Donbass trop souvent présentée comme un conflit ukraino-ukrainien, vont apparaître au grand jour et certainement dans une expression radicalisée.
En effet, dans le filigrane des discussions de ce sommet du G7 on peut lire déjà le chantage et peut-être l'ultimatum que les occidentaux vont lancer à la Russie en septembre. Car lorsque la réintégration de la Russie a été évoqué (qui avait été exclue du G8 au lendemain du rattachement référendaire de la Crimée en mars 2014), la majorité des participants ont invoqué la crise ukrainienne pour justifier leur refus et Donad Tusk, le secrétaire de l'OTAN, jouant avec zèle le rôle de la mouche du coche a même rajouté et sans faire d'humour: "je préférerai que ce soit l'Ukraine qui intègre le G7".
Les clauses du deal sont donc posées avec comme barre initiale occidentale pour engager les pourparlers que Moscou abandonne le Donbass et la Crimée pour voir les "sanctions" économiques levées et les portes du G7 s'ouvrir.
Il est clair que comme dans tout marchandage le premier prix annoncé par le vendeur et impossible à honorer !
Donc s'en suivra probablement des discussions "donnant-donnant" où le sort du Donbass sera mis sur le tapis d'accords de Minsk qui prévoient justement son retour en Ukraine sous "statut spécial".
Et c'est ici que ça va coincer sérieusement :
- A Moscou pour qui défendre l'identité russe est devoir et enjeu de politique intérieur,
- Dans les Républiques du Donbass bien sûr qui ne veulent pas d'un retour en Ukraine.
- Et même à Kiev où beaucoup ne souhaitent pas ouvrir une fédéralisation du pays.
Ici il ne s'agit pas d'être optimiste ou pessimiste mais simplement réaliste car cette réunion du "format Normandie" n'est selon moi qu'un stratagème pour acculer la Russie devant un choix dont tout le monde connait déjà la réponse et qui sera un prétexte pour les occidentaux:
- de maintenir et probablement d'intensifier les sanctions économiques contre Moscou (aidant par là le jeu des opposant libéraux russes) et resserrer les rangs autour de la "stratégie du contaiment" relancée après le sauvetage de la Russie par Poutine.
- d'accélérer la militarisation de l'Ukraine via l'OTAN et son intégration à l'UE via les aides économiques structurelles et fonctionnelles, qui verrouilleront le tutorat occidental de son gouvernement.
- de liquider les accords de Minsk et autoriser Kiev à tenter une réintégration du Donbass par la force, laquelle provoquera une riposte russe (reconnaissance des républiques du Donbass et soutien militaire) et de nouvelles sanctions occidentales...
Sur le front du Donbass, même si une accalmie générale est observée (sans pour autant arriver à un cessez le feu total), les ukrainiens renforcent toujours leur dispositif d'assaut, confirmant eux aussi acceptabilité des conditions de paix proposées à Minsk et l'inéluctable reprise de la guerre qui interviendra lorsque l’hallali sera sonné contre Moscou ou ses alliés comme par exemple l'Iran qui est aujourd'hui également dans le collimateur des faucons de guerre occidentaux.
Erwan Castel