Le sang de juin
Avec l'arrivée à la présidence ukrainienne d'un Zelensky, la bouche pleine de promesses de cessez le feu dans le Donbass et de discours compatissants envers la région russophone d'Ukraine dont il est issu (ce qui a largement contribué à sa victoire électorale), rien n'a changé sur le terrain de cette guerre qui a fait près de 20 000 morts au coeur de l'Europe et les morts du mois de juin peuvent en témoigner au milieu des pleurs de souffrance de leurs familles et de leurs proches.
Pas moins de 30 tués au cours de ce mois écoulé et probalement autant d'inconnus actuels mais qui vont apparaître à la surface de l'Histoire au cours des prochaines semaines. L'hémorragie qui a recommencé au début de cette année continue donc provoquant la perte, entre tués et blessés, de quasiment une compagnie par mois !
Ces pertes sont essentiellemnt dues aux bombardements ukrainiens qui ne cessent de s'intensifier depuis plusieurs semaines, des tirs de snipers qui sont de plus en plus nombreux sur le front ukrainien (et de mieux en mieux équipés), ainsi que des tirs ciblés à l'aide de systèmes d'armes antichars qui se révélent très performant sur les casemates et postions enterrées au milieu des tranchées.
Tir de missiles antichars ukrainiens sur une casemate républicaine,
sur le front de Donetsk au courant du mois de juin 2019
De toute évidence ces "tirs hémorragiques", qu'une occupation progressive de la zone neutre facilite en créant des zones de contacts où les positions sont en permanence sous le feu de tirs divers et précis, sont une volonté de Kiev d'épuiser les effectifs et le moral des forces de défense républicaines qui sont déjà 3 à 4 fois moins nombreuses que les effectifs ukrainiens déployés sur les 470 km de front.
La difficulté pour les forces républicaines est que si leur organisation et effectif sont suffisant pour assurer la défense du front, en revanche elles n'ont pas les moyens suffisants pour effectuer une large et profonde percée dans le dispositif ukrainien pour se libérer de son étreinte. De plus de nombreuses positions défensives sont le dos aux premiers murs des cités républicaines (Gorlovka,Yasinovataya, Donetsk, Dokuchaievsk...) et n'ont donc aucune profondeur stratégique ou marge de manoeuvre tactique.
Les soldats républicains n'ont donc pas d'autre choix que de tenir en attendant que la situation se débloque en s'engageant soit vers une vraie paix stable, soit vers une vraie guerre de mouvement.
Et les pertes subies sur nos lignes républicaine n'en sont pas moins héroïques car elles témoignent de la violence régnant sur ce front occulté du Donbass et des sacrifices quotidiens consentis par ces volontaires locaux et étrangers qui ont voué leurs vies à défendre les populations russes de Donetsk et Lugansk.
Que la terre leur soit légère et leur souvenir éternel !
Erwan Castel
Voici quelques uns des visages disparus au cours de ce mois de juin pour la Liberté du Donbass.
1 juin, Nikita Belyankin, 25 ans
3 juin, Oleg Spichak, 40 ans
4 juin Dmitry Mikhailovich Butko, 39 ans
4 juin, Nikita Rudenko, 23 ans
4 juin, Oleg Trunev, 54 ans
9 juin, Ivan Moiseenkov, 30 ans
9 juin, Ivan Moiseenkov, 34 ans
11 juin, Alexey Grumnitsky, 33 ans
11 juin, Gritsai Bogda, 24 ans
12 juin, Dmitry Cech
15 juin, Viktor Balabanov, 27 ans
19 juin, Denis Vladimirovich Bludov, 40 ans
20 juin, Alexandre Oumir, 42 ans
20 juin, Nikolaï Kozyrev, 27 ans
21 juin, Alexnader Bessarab, 25 ans
22 juin, Dmitry Piven, 30 ans
23 juin, Andrews Roman, 37 ans
23 juin, Vitaly Zamota
25 juin, Alexander Kostin , 37 ans
26 juin, Dmitry Popov, 28 ans
26 juin, Dmitry Sergeevich, Kovalev, 44 ans
26 juin, Sergey Sidyakin, 47 ans
28 juin, Andrei Volk, 24 ans
28 juin, Nikolas Nenashev, 23 ans
29 juin, Dmitry Parkhomenko, 26 ans