Les pions avancent sur l'échiquier


Cette fois nous sommes loin des habituelles gesticulations organisées à travers des manœuvres militaires ou rotations d'unités médiatisées destinées à nourrir les propagandes de guerres et provoquer l'ennemi, car l'escalade militaire entre Moscou et Kiev déclenchée par la provocation ukrainienne à Kertch, semble bien prendre la direction d'une confrontation armée ouverte entre les 2 pays via, dans un premier temps, les forces de défense de la République Populaire de Donetsk qui sont aux avant-postes de la Russie.

Dans des rapports des précédents jours (voir articles "Mariupol / 1 - 2 et 3) les services de renseignements russes et républicains font état d'un déploiement offensif ukrainien très important dans le secteur de Mariupol articulé autour de groupes d'assaut blindés et d'appuis d'artillerie et aériens importants. Kiev opère également un déploiement renforcé de son aviation de combat comme par exemple à Berdiansk (à l'Ouest de Mariupol où des chasseurs bombardiers Su25 ont été repérés arrivant en renfort.

Cette montée en puissance des forces ukrainiennes est générale sur tout le front du Donbass, comme par exemple dans le secteur de la 72ème Brigade mécanisée ukrainienne qui publie sur ses réseaux sociaux des photos de ses véhicules blindés positionnées en première ligne dans une zone grise déjà réduite à quelques centaines de mètres.



Quant à la Russie, qui est très attentive au sort des populations russes du Donbass et sait que ses propres frontières seront l'objectif de cette probable offensive de Kiev, a mené elle aussi des déploiements importants de moyens militaires le long des zones menacées et en Crimée qui est revenue sur l'avant scène de la crise géopolitique régionale depuis l'incident de Kertch.

Sur les frontières continentales : 

Depuis la guerre déclarée dans le Donbass où elle est officiellement désignée comme l'ennemi de Kiev, la Russie a renforcé ses unités de combat dans les régions limitrophes de l'Ukraine ainsi que ses ressources de renseignement. Plusieurs divisions blindées et mécanisées, mais aussi des brigades aéroportées et aéromobiles sont en mesure d'être projetées en quelques heures sur un secteur frontalier menacé et même au delà. A ces forces il faut rajouter les sites de missiles capables de frapper des objectifs en Ukraine en cas d'offensive de Kiev tout en restant sur le territoire russe. 

Dans le cadre de l'escalade actuelle en cours dans le secteur de Mariupol, plusieurs sources rapportent que Moscou a déployé préventivement plusieurs unités blindées le long de ses frontières.

En Crimée :

  • Systèmes d'armes antiaériens S400 venus renforcer les S300 déjà positionnés dans la péninsule et qui offrent désormais à Moscou, avec leur couverture radar de 600 km et leur portée de tir de 400km la possibilité de verrouiller tout l'espace aérien ukrainien qui serait utilisé pour appuyer l'offensive de Kiev.
  • Les services de renseignements ukrainiens rapportent aussi l'arrivée de renfort aériens estimés à 100 avions de combat de dernière génération (Sukhoï 27 et 30) en Crimée donnant à la flotte aérienne de la péninsule une capacité de contre-offensive pouvant frapper sur la quasi totalité du territoire ukrainien et dans une grande profondeur en Mer Noire.
  • 6 nouveaux sous marins russes sont venus également renforcer la flotte déjà très importante de la Mer Noire basée à Sébastopol. Ces unités sont des sous marins de dernière génération lanceurs de torpilles anti-navires ultra rapide mais aussi de missiles mer sol Kalibr "3M-54 Club" polyvalents capables d'emporter des ogives mer-mer ou mer-sol allant à plus de 2500 km et très faiblement détectables.
  • 16 systèmes de défense anti-navires K300P "Bastion" et "Ball ", sont venus également renforcer le défenses de la péninsule et protéger son littoral dans toute la région de la mer Noire. Ces systèmes d'armes ultra-modernes qui peuvent être dissimulés à 10 km à l'intérieur des terres peuvent détruire des cibles de surface jusqu'à 300 km.
Ces nouveaux renforts avec le groupe de défense interarmées exceptionnel déjà déployé en Crimée depuis la crise ukrainienne font de la péninsule une forteresse imprenable qui en cas d'offensive ukrainienne dans le Donbass pourra devenir immédiatement un porte avion continental capable de frapper au cœur de l'Ukraine ses centres opérationnels, logistiques, bases etc. sans compter la totalité de ses forces navales et aériennes.


"Ira ? ira pas ?" la question concernant cette probable offensive ukrainienne reste vive tandis que la période de la loi martiale ukrainiennes arrive à terme et sera vraisemblablement prolongée vu que l'escalade en cours ne semble pas se calmer et nourrit des tensions plus vives que le jour de son application.

Les forces ukrainiennes vont elles se lancer dans une aventure militaire suicidaire dont la seule porte de sortie est son internationalisation par l'illusoire engagement des forces de l'OTAN qui viendraient les soutenir après les quelques jours de combat où leurs réserves logistiques seront brûlées. Je doute que dans le contexte actuel d'une Europe malade de ses crises multiples, à part des possédés comme les baltes par exemples, des gouvernements occidentaux acceptent d'envoyer leurs soldats mourir sur les bords de la Mer Noire pour protéger le pouvoir d'un oligarque alcoolique et corrompu; même s'il sert la même ploutocratie mondialiste qu'eux. La récente convocation du chef d'Etat Major de la marine ukrainienne à Washington pour rendre compte de l'incident de Kertch et savoir au delà des communiqués officiels qui a provoqué qui, montre bien que les occidentaux, s'ils veulent récupérer l'Ukraine, ne sont pas encore prêt à la payer par une guerre avec la Russie et surtout ne font plus confiance en leur valet de Kiev.

En revanche, la Russie qui est le dos à ses murailles n'hésitera pas à frapper et brûler l'armée ukrainienne, cheval de Troie de l'OTAN qui menace son intégrité territoriale et massacre un peuple russe.

Erwan Castel


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