28éme rotation sur Promka

275


Décembre 2018, alors que le monde continue de vivre sa lente mais sûre ébullition, je suis reparti sur ce front de Promka, entre Yasinovataya et Avdeevka pour une 28ème rotaion du 6 au 13 décembre, qu'il nous faut ne pas aborder sous le regard tentant de la routine, car cette zone de contact, où les belligérants ne sont qu'à 100 mètres les uns des autres, ressemble toujours à un volcan sur le point d'exploser à tout moment.


Jeudi 13 décembre 2018

Ce matin 13 décembre avant l'aube, le groupe de volontaires de Piatnashka qui occupons t "Forteruine" avec nos camarades du MVD rejoignons le point de récupération près de la route Donetsk-Gorlovka où nous croisons le groupe montant sous les premiers tirs ukrainiens de la journée.

Cette nouvelle semaine passée entre Yasinovataya et Avdeevka aura été très irrégulière tant au niveau du climat que de l'activité militaire auxquelles nous avons été soumis :

Si les premiers jours furent dominés par un brouillard épais et givrant qui ne se levait q'une heure environ avant midi avant d'envelopper à nouveau "Forteruine" d'une couverture opaque et silencieuse, les températures du week end, en jouant avec la barre du zéro degré, ont transformé les tranchées en sillons de boue balayés par un vent de Sud Est.

A l'intérieur de "Forteruine" que les gars du MVD veulent transformer en palace, le  ronronnement joyeux du petit "Blin" m'accompagne dans tous mes faits et gestes, égayant mon humeur diurne et réchauffant mes gardes nocturnes.


Du côté des "ukrops", les casemates et tranchées qui nous font face sont restées silencieuses jusqu'à la rotation mardi, des unités les occupant. Dès lors, les heures furent à nouveau scandées par des tirs réguliers et nerveux entrecoupés de séquences de bombardement aux canons de 73mm (SPG 9 "Sapog") et aux lances roquettes antichars RPG 7, auxquelles nous avons répondu gaillardement.


Avec cette nouvelle activité ennemie, la danse des heures s'est accélérée, surtout en fin d'après midi, "entre chien et loup" où les provocations commencent habituellement. Ainsi pour la journée du 12 décembre où une paire de SPG 9 "Sapog" ont pris sous le feu de leurs roquettes de 73mm plusieurs postions amies défendant la route Donatsk-Gorlovka à 600 mètres de notre position.


Entre ces moments plus guerriers, nous déambulons dans les corridors menant aux postes de combat ou les tranchées manant au point de ravitaillement en eau ou en bois. Rt lorsque la fatigue n'est pas au rendez-vous et que la météo est encourageante, je pars avec "Meron", un camarade sniper de la compagnie tenir des affûts face à des positions ennemies ou s’entraîner au tir avec corrections du vent sur un petit polygone organisé cotre le parapet sécurisant de la route Donetsk-Gorlovka.


Puis, c'est le retour vers la base du bataillon, les rangers pleines de boue et les yeux pleins de fatigue, sans oublier"Blin" recroquevillé au fond d'une musette réservée pour ses ronronnements. Là sur ma petite table qui me sert de bureau mon téléphone enfin reconnecté à internet n'en finit pas de grésiller sous l'avalanche des messages de soutien et de ceux très nombreux qui me rapportent les dernières nouvelle du tsunami des gilets jaunes qui depuis un mois s'en est allé titiller le Macron le valet des Rothschild qui se prend pour un roi de France.

Je me pose et surtout me repose en attendant une nouvelle garde, cette fois dans les murs de notre caserne, car l'unité comme tant d'autres sur le front de la République Populaire de Donetsk est en alerte et les effectifs sont mobilisés pour de nouvelles missions au front ou permanences à Donetsk.

Erwan Castel

Les autres extraits de ce journal du front peuvent être retrouvés ici : Journal du front

Tir au lance grenade GP25 qui se fixe sous le canon du fusil d'assaut Kalashnikov

Posts les plus consultés de ce blog

Attentats à Lugansk !

Volontaire français sur le front

L' UR 83P "Urki" au combat