Dans l'ombre de l'Oncle Sam


Tandis que dans le Donbass la menace d'une offensive ukrainienne persiste, piétinant devant Mariupol et s'étendant dans le Nord de la même République Populaire de Donetsk dans le secteur de Gorlovka, l'OTAN est de plus en plus présente et visible aux côtés des forces ukrainiennes et jusque sur le front comme par exemple dernièrement la présence du Lieutenant Colonel Adams venu superviser à Mariupol pui Kramatorsk les plans de l'Etat Major ukrainien ou l'unité des forces spéciales britanniques en armes arrivée dans le secteur de Gorlovka, en plus de la myriade de conseillers militaires occidentaux présents un peu partout en Ukraine dont un peu moins d'une centaine directement sur le front du Donbass.

Les services de presse de la  viennent également d'annoncer que des forces britanniques participeront prochainement à l'exercice "Guerrier Watcher 2019" dans la garnison de Nikolaevsk (secteur au Sud de l'Ukraine, soumis actuellement à la loi martiale). Il s'agit principalement d'unités d'hélicoptère de combat de l'armée de l'air britannique.

Ainsi les services de renseignement républicains ont-ils eu cette semaine la confirmation du déploiement d'une unité militaire des Forces Spéciales britanniques (SAS) dans le secteur de Gorlovka au Nord de la république Populaire de Donetsk. Selon Daniel Bezsonov, le porte parole de la Direction de la milice populaire, cette unité qui vient renforcer des militaires britanniques spécialisés dans la guerre chimique déjà sur place, pourrait être dédiée à des opérations de sabotages ou d'enlèvements de personnalités en territoire républicain.
Pour ma part je ne pense pas que ces SAS s'engagent immédiatement dans des opérations de type "action" et surtout derrière les lignes républicaines mais plutôt dans des missions de renseignement sur le front et de formation auprès de forces spéciales ukrainiennes qui elles peuvent être envoyées pour les missions évoquées par le porte parole des forces républicaines.

observation : à ces forces régulières de l'OTAN, il convient de signaler également le retour marqué de groupes de "contractors" étrangers, polonais et géorgiens sur le front de la République Populaire de Lugansk ou norvégiens comme ce groupe d'une vingtaine de mercenaires arrivé également dans le secteur de Gorlovka.


Mais ce sont surtout, les ressources de renseignement occidentaux qui ont multiplié leurs activités d'espionnage, d'observation et de soutien aux forces armées ukrainiennes, et ce depuis l'incident de Kertch du 25 novembre dernier. Auparavant des drones stratégiques et des avions de reconnaissance bourrés de radars, d'optiques et d'électronique balayaient régulièrement depuis le ciel ukrainien la ligne de front du Donbass, la Mer Noire et la Mer d'Azov mais aussi la Crimée et les régions frontalières russes. Désormais la couverture de renseignement stratégique de l'OTAN est quotidienne et protéiforme :
  • Drone stratégique "Global Hawk"
  • Avion de reconnaissance "Poséidon"
  • Navires espion en Mer Noire (ex le français "Dupuy de Lôme")
  • Forces spéciales spécialisées dans la recherche de renseignements
  • Etc...

Ainsi cette semaine on a pu observer couvrant les ultimes préparatifs d'offensive ukrainienne mais aussi les réactions préventives des forces républicaines et russes, une importante activité aérienne des ressources de renseignements de l'OTAN et notamment de l'US Air Force.

Par exemple le 17 décembre dernier, un avion de renseignement RC-135V "Rivet Joint" de l'US Air Force portant l'indicatif d'appel "SLUMP21" a décollé de la base aérienne de Souda Bay (en Crète) pour une mission au-dessus de la mer Noire. il allait être ravitaillé en vol par un avion tanker RC-135R Stratotanker, venant de la base britannique de Avden Mildenhall (à 2 700 km).

Cette unité de reconnaissance aérienne de l'US Air Force, a été en mesure pendant 6 heures de temps de sonder, à l'aide de ses systèmes radioélectroniques RTR 55000 et ES-182 MUCELS, les complexes radars actifs russes, leurs modes et fréquences de fonctionnement, les forces aérospatiales (y compris les avions de combat radar aéroportés), la défense aérienne militaire russe et les installations de défense aérienne de la flotte russe de la mer Noire, ainsi que toutes les communications vocales et tous les échanges de données entre les unités des forces terrestres russes en Crimée et dans le territoire de Krasnodar.

Peu de temps après leur retour vers leurs bases respectives la ressource «PlaneRadar.ru» qui informe des activités aériennes, a enregistré un avion de guidage et de radar à longue portée E-3A «Sentry» E-3A «Sentry» de l’US Air Force spositionné dans le Nord Ouest de la Roumanie. Cette unité de détection spécialisée devait certainement compléter et préciser grâce à son système  radar DRLO AN / APY-2  des renseignements recueillis par  le "Rivet Joint" au dessus de la Crimée.

La première photo en haut à gauche montre un avion stratégique «Rivet Joint» RTR / DER RC-135V  et un avion de ravitailleur «Stratotanker» KC-135R 15 à 20 minutes avant le début de leur rendez-vous pour ravitaillement  (rectangle vert); la deuxième carte en dessous montre un segment de la trajectoire de vol de Rivet Joint le long de l'espace aérien de la Crimée et montre l'avion anti-sous-marin à longue portée P-8A «Poseidon» observant la côte ouest de la péninsule; la troisième image à droite montre la trajectoire de vol de l'avion DAROI E-3A "Sentry"

Cette activité de renseignement menée par l'US Air Force est a mettre en relation avec la mission du navire de reconnaissance hydrographique HMS "Echo" de la Royal Navy qui vient d'entrer en mer Noire et qui lui est spécialisé dans la recherche et détection sous-marine, et constitue un élément clef dans la lutte anti sous marine menée par l'aviation de l'OTAN.

HMS "Echo" de la Royal Navy

Ce navire britannique qui est considéré comme un "navire de recherche hydrographique polyvalent" peut apporter son soutien à la planification d'opérations mais aussi au déminage marin et à la recherche d'autres objets sous-marins. 



Selon Gavin Williamson, le ministre de la Défense britannique, le HMS "Eco" "garantira la liberté de navigation dans la région" et ralliera la base navale pour la Royal Navy organisée à Odessa.


Erwan Castel

Article référence : Top war

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