L'Ukraine sous la guillotine économique
Les vraies motivations du parti de la guerre ukrainien
Source de l'article ici : Le Saker francophone
De plus en plus, le "Parti de la guerre" ukrainien qui pourrait tout aussi bien être appelé le "parti de la haine" influence la politique du gouvernement Porochenko, donnant libre cours à l'expression protéiforme d'une volonté de provoquer une guerre avec la Russie, soit directement, soit via le front du Donbass.
Cette haine pathologique qui semble se nourrir de sa propre folie, est aujourd'hui ravivée par les Paruiby, Avakov, Zhebrivsky and Co qui encouragent le Président Porochenko à saboter les Accords de Minsk que les diplomaties tentent désespérément de réanimer ou à laisser les radicaux multiplier leurs provocations aux portes de la Crimée ou des consulats de Russie par exemple. Cette éruption de provocations bellicistes des ukrainiens est certainement motivée par une rage impuissante de voir les russes, pourtant assiégés par la prétendue "communauté internationale", être unis dans leur résistance et victorieux, tant sur le plan politique, militaire qu'économique et sans pour autant tomber dans le discours manichéen et simpliste de leurs adversaires.
Bien sûr, il y a cette folie russophobe entretenue par l'élite bandériste au pouvoir, exacerbée par la décision de la Crimée de retourner vers sa Mère Patrie et la résistance victorieuse d'un Donbass qui réalise dans des Républiques Populaires en pleine émergence les rêves trahis du Maïdan d'une société démocratique épurée de son oligarchie corrompue.
Mais il y a surtout cet effondrement irréversible de l'Ukraine, que les occidentaux, dans les moyens réduits par leurs propres crises, cherchent à retarder au maximum. Un éclatement du territoire, un enlisement militaire, un échec politique et surtout une récession économique monstrueuse précipitent aujourd'hui la pitoyable aventure du Maïdan dans sa phase terminale.
Face à ce naufrage, le parti de la guerre veut plus que jamais résoudre par le feu les problèmes rencontrés et surtout les échecs économiques de ce pouvoir halluciné vomi par le Maïdan. Pour ces va-t-en guerre qui occupent des postes très importants dans le gouvernement Porochenko (Ministre de l'intérieur, Président du parlement, Chef de la sécurité nationale et du Conseil de la Défense) la guerre est ici un moyen de purifier l'Ukraine comme l'avait invoqué Avakov, lorsqu'il écrivait en 2014 : "La guerre ne peut faire naître des sentiments clairs. Mais, elle peut créer la purification..... À travers la dislocation et la douleur, à travers la mort de camarades et le besoin de répondre en tuant...pour tout le monde, dans cette guerre, c'est la purification et la rédemption pour chaque besoin"
Cette option qui semble être la plus importante pour ces cerveaux malades devient aujourd'hui de plus en plus urgente car l'effondrement économique qui est sans appel arrive à son inévitable explosion finale
Mais il ne faut pas oublier que "c'est lorsqu'un monstre se noie qu'il fait les plus grosses vagues" et que c'est précisément lors de cette phase terminale que le pouvoir ukrainien, n'ayant pus rien à perdre, risque d'être le plus dangereux !
Dans cet article Alexander Mercouris évoque les coups de grâce qui sont sur le point de frapper économiquement le monstre ukrainien à l'agonie...
Erwan Castel, volontaire en Novorossiya
L’Ukraine approche de son moment de vérité économique
Le jugement demandé par la Russie pour le remboursement des $3 milliards qu’elle a prêté est confirmé pour janvier 2017, cela accroît la pression sur l’Ukraine qui se débat déjà avec la dépression et le mal-être.
Par Alexander Mercouris – Le 8 septembre 2016 – Source The Duran
Alexander Merkouris |
Les affirmations selon lesquelles l’Ukraine serait en mesure de retarder indéfiniment la requête en justice que la Russie dépose contre elle au Tribunal de commerce de Londres pour le remboursement des 3 milliards de dollars qu’elle doit à la Russie semblent se révéler fausses. Le ministre russe des Finances dit maintenant que l’affaire sera jugée par le tribunal le 17 janvier 2017. Le procès durera trois jours et devrait se conclure le 20 janvier prochain.
Il est peu probable que le Tribunal de commerce rende son jugement le 20 janvier 2017, le dernier jour du procès. Plus probablement, le jugement sera rendu quelques semaines plus tard.
Si le jugement est rendu contre l’Ukraine, tout le paquet du FMI négocié par elle l’an dernier, y compris son accord négocié avec ses créanciers privés, seront caducs. Le FMI a accepté que les 3 milliards de dollars de dette que l’Ukraine doit à la Russie soit considérés comme une dette publique – c’est-à-dire que la dette de l’Ukraine appartient à l’État russe, qui est membre du Club de Paris. Cela signifie que selon les règles du FMI, le prêt que ce dernier a accordé à l’Ukraine ne peut pas continuer, nonobstant certains changements de règles que le FMI a introduit l’an dernier.
Cela signifiera aussi que l’Ukraine fera défaut sur sa dette étrangère, posant un obstacle majeur à la capacité de son économie à obtenir des financements étrangers, soit directement à travers l’État ukrainien, soit par ses banques.
Comme je l’ai dit précédemment, la base hautement politique à partir de laquelle l’Ukraine conteste la demande russe est sans précédent et, dans des circonstances normales, serait vouée à l’échec. Personnellement, je m’attends aussi à un échec au Tribunal de commerce, malgré l’immense soutien politique que l’Ukraine a reçu de l’Occident.
Que le FMI attende aussi que la Russie gagne le procès se voit d’abord dans sa décision d’admettre que la dette que l’Ukraine doit à la Russie est une dette publique et ensuite dans son incapacité à faire des avances de paiements à l’Ukraine depuis le début de l’année.
J’ajouterai que si la Russie gagne son procès au Tribunal de commerce, bien que l’Ukraine ait le droit de faire appel, ce serait traité comme un défaut à partir du jugement du Tribunal de commerce. Cela ne changerait que si l’Ukraine l’emportait en appel.
Les enjeux pour l’Ukraine sont très élevés. Bien que de nombreux mois soient passés depuis que l’Ukraine a reçu un financement du FMI, elle continue à inclure ces fonds qu’elle n’a pas effectivement reçus dans son budget et continue à payer des montants de ce même budget sur cette base. S’il devait y avoir une confirmation formelle du FMI que ce financement ne sera pas alloué, et si l’Ukraine était officiellement mise en défaut, il n’est pas du tout clair comment elle pourrait combler ce trou dans ses finances.
De nouvelles coupes budgétaires pour combler ce déficit − alors que ses dépenses militaires sont toujours plus élevées − pèseraient gravement sur la population au moment où le gouvernement devient déjà de plus en plus impopulaire. L’alternative consistant à simplement imprimer de la monnaie pour payer la différence, dans les conditions de l’Ukraine, risquerait de provoquer une grande poussée d’inflation, ce qui augmenterait évidemment aussi la pression sur la population, bien que d’une autre manière.
L’autre option serait d’essayer de parvenir à une sorte d’accord avec la Russie sur le paiement de la dette. Cela, cependant, a été exclu, et il semble que pour l’actuel gouvernement ukrainien, ce soit politiquement inacceptable.
Dr. Nikolai Petro a écrit pour le National Interest un récit vivant de l’état de l’Ukraine trois ans après le coup d’État du Maidan. Sa lecture est profondément déprimante. Il brosse un tableau qui se détériore continuellement, où les pressions économiques sur la population augmentent constamment au milieu d’une corruption endémique, de la paralysie politique, de la fièvre belliqueuse, et de la baisse du moral national.
En plus de l’aide que l’Ukraine a obtenu de l’Occident – qui a toujours été juste suffisante pour empêcher l’Ukraine de s’effondrer mais jamais assez pour la remettre d’aplomb – le pays a eu une aubaine énorme et inattendue avec la chute des prix du pétrole qui ont eu lieu en 2014.
Cette chute a significativement levé la pression sur l’économie ukrainienne, lui permettant d’acheter du pétrole et du gaz à un prix bien inférieur à celui qu’elle payait avant le coup d’État du Maidan. Ce qui, à son tour, a redonné un peu d’élan économique à l’Ukraine, qu’elle pouvait et aurait dû utiliser pour se remettre.
Comme le montre l’article du Dr. Petro, cette aubaine a été gâchée. L’Ukraine, si c’est possible, est maintenant dans une situation encore pire que celle où elle se trouvait avant que l’aubaine se manifeste.
Bien que les prix du pétrole soient moins de la moitié de ce qu’ils étaient au premier semestre de 2014, ils ont commencé à remonter lentement et sporadiquement cette année. Les prévisions, cet été, d’une nouvelle chute des prix du pétrole ne se sont pas réalisées. Il est maintenant fort possible – bien qu’évidemment pas certain – que les prix du pétrole continuent à monter en 2017.
Si c’est le cas, et si le procès en janvier se termine contre l’Ukraine, elle pourrait se trouver en grande difficulté économique l’an prochain. À moins, bien sûr, que ses soutiens occidentaux soient préparés à augmenter leur aide économique bien au-delà de ce qu’ils avaient prévu de faire à ce jour.
Alexander Mercouris