Un cessez le feu menaçant

Le double jeu de Kiev 


Le "Piètre" Porochenko (tout comme son homologue français Hollande) est la preuve pathétique que le ridicule ne tue pas, car même si les canons ukrainiens se sont pratiquement tus sur le front du Donbass depuis 2 jours, à part ceux servis par quelques irréductibles débiles addictes de vodka et de haine, cette trêve ne trompe personne car les chars de combats ukrainiens continuent d'affluer vers Donetsk et Lugansk pour une grande offensive.

Ce cessez le feu, convenu lors de la dernière réunion du groupe de contact de Minsk, semble plus un maquillage organisé par Washington pour permettre une nouvelle fois à Kiev de mieux organiser son dispositif de combat, pour ne pas perturber l'ordre du jour du G20 qui se déroule en Chine cette semaine et surtout pour bien organisé la provocation qui précédera l'offensive et surtout la justifiera médiatiquement en accusant les séparatistes (et la Russie bien sûr) d'avoir rompu les premiers cette trêve qui n'est avant toute chose qu'un écran de fumée politico-médiatique.

Car le cynisme de cette énième gesticulation diplomatique est tellement grossier qu'il prêterait même à rire si autant de vies humaines n'étaient pas en jeu. En effet comment peut-on croire un seul instant Porochenko quand et sa prétendue volonté de paix quand chaque jour de nouvelles troupes d'assaut ukrainiennes s'approchent du Donbass et de la Crimée, que les réservistes sont rappelés, que l'administration prépare la prochaine mobilisation etc...

Toutes les belles paroles prononcées à Minsk par les représentants ukrainiens sont à l'image de ce plan d'aide imaginé par l'Union Européenne et Kiev pour reconstruire le Donbass : ridicules et insultantes (un plan de 1,52 milliards de dollars a été présenté pour reconstruire le Donbass après la guerre c'est à dire même pas de quoi reconstruire l'aéroport de Donetsk !)

La réalité est celles des faits : 


Si les canons sont en sourdine, le "cessez le feu" n'est pas respecté 


Sans se faire trop d'illusions, les familles du Donbass ont accueilli ce nouveau cessez le feu avec soulagement, au moins le temps qu'il va durer, en pensant surtout à leurs enfants qui ont repris ce même 1er septembre les chemins de leurs écoles.

L'artillerie ukrainienne qui était sur une fréquence moyenne de 700 tirs par jour est en ce moment descendue à moins de 20 tirs par jour. Mais les autres violations moins bruyantes continuent elles d'animer cette ligne de front toujours sous haute tension :
  • Tout d'abord ce sont les accrochages qui continuent avec le armes d'infanterie (mitrailleuses, lance grenades automatiques, lance roquettes antichars, armes d'infanterie etc...) sur les zones de contact du front (principalement Gorlovka, Yasinovataya, Marinka) 
  • Ensuite ce sont les déploiements et progression au plus près des lignes républicaines des unités d'assaut et d'artillerie ukrainiennes, et les dépôts logistiques correspondants.
  • Enfin, les missions de reconnaissance continuent du côté ukrainien, reconnaissances terrestres ou aériennes avec les drones.
Rien que sur la zone de l'aéroport où je suis pour la journée d'aujourd'hui, il y a eu un bombardement avant midi, un vol de drone au crépuscule et des échanges brefs de tirs d'infanterie en début de soirée.

Même sans les canons, le "régime du silence" est loin d'être atteint et le feu couve sous le fragile couvercle de Minsk...


L'Ukraine sonne le rassemblement de la chair à canon


Depuis plusieurs semaines des annonces de responsable politiques kiéviens préparent l'opinion ukrainienne à une nouvelle guerre dans le Sud Est : Alertes répétées concernant l'imminence d'une attaque russe en provenance de Crimée et du Donbass, éventualité forte d'instaurer la loi martiale sur l'ensemble du territoire de l'Ukraine, préparation à lancer une 7ème vague de mobilisation etc...

Aujourd'hui, l'Etat Major ukrainien a annoncé un rappel important de réservistes pour le mois de septembre, dont l'effectif global sera de 8000 hommes dont 10% d'officiers.

Cette mobilisation massive de réservistes se fera en 2 étapes : du 3 au 15 septembre et du 12 au 24 septembre. Ces renforts seront dirigés sur les zones de déploiement de leurs unités, où ils recevront une remise à niveau et exécuteront des exercices d'entrainement.

A l'inverse on observe le départ de certains bataillons spéciaux de la ligne de front comme Azov qui ferait mouvement vers Zaporodje... Rotation d'unités, stage d'entrainement particulier, ou mission de maintien de l'ordre ? A suivre....


Les ukrops ne cherchent plus à cacher leurs violations des accords de Minsk


Désormais, l'armée ukrainienne ne cherche plus à cacher ses multiples et quotidiennes violations des accords de Minsk, depuis les bombardements des populations du Donbass aux déploiements sur la ligne de front d'armes prohibées (+100mm) en passant par l'utilisation de drones dans des missions de reconnaissance ou de guidage d'artillerie. Le site ukrainien Ukroboronprom vante même les prouesses de ses matériels déployés sur le front et de leur présentation au Président Porochenko...

Quant aux armes d'un calibre supérieur à 100 mm et donc prohibées par Minsk, elles arrivent désormais en pleine journée par trains entiers (comme à Stanitsa Luganskaya) ou par convois routiers ( comme à Volnovakha) au vu et au su de tout le monde y compris des obersvateurs de l'OSCE. Pour la seule semaine écoulée, les observateurs de l'OSCE ont observé près de 80 matériels lourds ayant disparu des hangars de retrait imposés par les accords de Minsk, tandis que les services de renseignement républicains en détectaient une partie sur le ligne de front.


Des opérations de sabotage en préparation

D'autres renseignements fiables confirment les préparatifs d'offensive menés par Kiev comme celles qui rapportent la formation de 7 groupes ukrainiens spécialisés dans les missions d'infiltration et de sabotage. Ces groupes d'un effectif de 5 combattants chacun seraient destinés à commettre des attaques terroristes dans les grandes villes, en ciblant prioritairement des installations et des infrastructures vitales...

Les populations de Donetsk et Lugansk sont régulièrement averties des risques grandissants d'actions subversives et terroristes dans leurs villes et les forces de sécurité redoublent depuis quelques jours les contrôles au niveau des axes routiers et des bâtiments et infrastructures sensibles.



Porochenko joue donc comme à son accoutumée un double jeu, celui d'une mendicité agressive soufflant un jour le chaud et le lendemain le froid tout en poursuivant son rêve d’entraîner sur le sentier de la guerre l'OTAN contre la Russie.

Seulement pour cela il doit provoquer cette Russie qui depuis le Maïdan n'est plus tombée dans un piège tendu par les pantins étasuniens de Kiev. Vladimir Poutine l'a répété plusieurs fois : il n'interviendra pas en Ukraine sauf si la Crimée est attaquée ou qu'un massacre de grande ampleur est réalisé dans le Donbass. Mais même dans ces 2 cas Kiev qui aura ouvert le bal en premier, risque de se retrouver seule à danser avec un ours énervé... 

Il faut donc pour Porochenko, d'abord provoquer pour ensuite pouvoir s'ériger en victime et réclamer l'intervention internationale...C'est peut-être aussi l'objectif de cette trêve que de préparer et présenter avec plus d'éclat médiatique la mise en scène d'un faux "casus belli" qui romprait un cessez le feu.


Erwan Castel, volontaire en Novorossiya


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