Une trêve déjà agonisante

Nouveaux bombardements et nouvelles menaces


Actuellement dans la gestion de la crise ukrainienne les occidentaux affichent un comportement pour le moins paradoxal, réalisant un grand écart entre les discours pacifistes et consensuels des uns et les mesures bellicistes et isolationnistes des autres. Ainsi, tandis que la France et l'Allemagne tentent de renouer un dialogue constructif avec la Russie, les USA eux augmentent les représailles économiques contre la Moscou, en visant 20 nouvelles entreprises russes et 17 personnes, et Kiev engage des procédures judiciaires contre des hauts responsables de la fédération, comme le Ministre de la Défense Choigou. Comme si à chaque tentative d'engager un dialogue avec la Russie, les faucons de Washington et leurs marionnettes ukrainiennes engagent des nouvelles provocations pour perturber les négociations et saboter le processus de paix.

De la même manière, sur le front, les actes contredisent les paroles et depuis le premier jour de la trêve où l'armée ukrainienne a réalisé 11 attaques contre la République de Donetsk, Kiev ne cesse de poursuivre la préparation de sa prochaine offensive en multipliant les violations des accords de Minsk. Quant aux ruptures du cessez le feu elles continuent crescendo, des bords de la Mer d'Azov jusqu'à Lugansk, comme par exemple le 4 septembre soir quand des 122 mm ont frappé la périphérie de Dokuchaievsk (au Sud de Donetsk) ou ce 5 septembre à 03h25 du matin où les mortiers de 120mm ukrainiens positionnés à Marinka ont bombardé les quartiers résidentiels de Trudovsky au Sud ouest de Donetsk.


Un cessez le feu pour mieux préparer l'offensive

Déclenché le 1er septembre à 00h00, ce nouveau cessez le feu annoncé le 26 août lors de la dernière réunion du groupe de contact à Minsk, n'a de fait jamais débouché sur ce "régime de silence" défini par les accords de Minsk comme la condition sine qua non à la mise en oeuvre d'un processus de paix dans le Donbass.


Certes les tirs de l'artillerie lourde de Kiev ont depuis 5 jours quasiment disparu à l'horizon des bastions de Donetsk et Lugansk, mais les provocations ukrainiennes sur la ligne de front en revanche n'ont jamais cessé et font entendre toujours et de façon croissante les crépitements des armes d'infanterie, des mitrailleuses légères ou lance grenades automatiques, des armes de bord de véhicules blindés et même des mortiers de 82mm. 

Impact de 122 mm à Trudovsky le 5 septembre matin
Ainsi pour la seule journée du 3 septembre l'armée ukrainienne a violé 37 fois le cessez le feu sur le territoire de la République Populaire de Donetsk, en utilisant tout l'éventail des armes de calibres inférieurs à 100mm. Quant à la journée du 4 septembre elle a a été également ponctuée par de nombreuses provocations ukrainiennes, du bombardement au mortier de 82mm subi par Sahanka (Sud de la RPD) à 9h15 du matin jusqu'aux attaques aux armes d'infanterie qui ouvraient la soirée sur la ligne de front de Donetsk.

Autour de Donetsk, les attaques ukrainiennes se sont produites principalement à Marinka à l'Ouest, Yasinovataya et Krasneï Partizan au Nord.

Le 5 septembre matin à 3h30, l'artillerie ukrainienne a frappé le village de Trudovsky au niveau de la rue Petrovsky (N°337) 3 logements d'habitation en construction ont été endommagés.

Et toujours, l'armée ukrainienne continue d'acheminer de nouvelles unités et matériels vers la ligne de front. Rien ne justifie ce renforcement important de la ligne de front ukrainienne depuis l'application (relative) du cessez le feu si ce n'est la poursuite des préparatifs d'une offensive prochaine.
  • A Kodema (6 km de la ligne de contact) un groupe d'assaut de la 54ème brigade mécanisée avec des véhicules de combat d'infanterie et des véhicules blindés, 
  • A Krasnogorovka (3 km de la ligne de contact) 2 mortiers lourds de 120 mm,
  • A Marinka (1 km de la ligne de contact) 4 mortiers lourds de 120 mm,
  • A Konstantinovka (à 25 km de la ligne de contact) un groupe d'assaut blindé de 30 véhicules de combat d'infanterie et véhicules blindés,
  • En Artemovsk (à 20 km de la ligne de contact) arrivée de 200 deux combattants du bataillon spécial "Zolotyye vorota".appartenant au Ministère de l'Intérieur.
De plus, selon le rapport de l'OSCE du 3 Septembre, les observateurs ont notifié la présence dans la zone d'exclusion des armes lourdes de 
  • 12 Lance-Roquettes Multiples de 220mm BM-27 "Uragan",
  • 6 canons antichars de 100 mm MT-12 "Rapira", 
  • 6 obusiers tractés de 152mm "MSTA-B"
Egalement notifié par les représentants de l'OSCE la'bsence de leurs lieux de stockage de 
  • 5 canons antichars MT-12 "Rapira"; 
  • 1 obusier tarcté de 152mm "MSTA-B"; 
  • 6 mortiers de 120 mm  2B11 "Sani".

Menace d'attaque chimique sur le Donbass ?


Sur l'aérodrome de Krasnoarmeïsk, à l'Ouest de Donetsk, les services de renseignements ont repéré une activité pour le moins inquiétante : des unités ukrainiennes de protection chimique ont débarqué des conteneurs sécurisés pour ensuite les déposer dans des hangars agricoles sécurisés pour le stockage de produits chimiques.

Selon le Commandant en second du Commandement opérationnel de la RPD, il s'agirait de gaz de combat, vraisemblablement du gaz moutarde appelé aussi Ypérite, qui pourrait-être employé sur le front ou dans des attaques terroristes à l'intérieur des villes républicaines.

Une alerte donnée par un politicien ukrainien de Kherson en contact avec l'Etat Major ukrainien confirme cette menace d'attaque chimique insensée :

Alexei Zhuravko rapporte le 5 septembre :

"Avant-hier, j'ai reçu une information émanant de personnes travaillant au Ministère de la Défense de l'Ukraine que l'état-major général de l'Ukraine prépare une opération militaire sur le territoire de Donetsk, impliquant des aéronefs pour des bombardements chimiques. Il semble que la plupart plupart des généraux sont opposés à une telle opération qui est une idée de Turtchinov"

Cette information si elle est confirmée constitue une nouvelle escalade très grave dans le conflit, et une violation flagrante d'accords internationaux par Kiev. En effet, une Convention sur l'interdiction des armes chimiques (CIAC), a été signée le 13 janvier 1993 à Paris et est entrée en vigueur le 29 avril 1997. Cette Convention interdit formellement la mise au point, la fabrication, le stockage et l'usage des armes chimiques et impose la destruction des stocks existants.

Quelle pourrait-être l'objectif d'une telle opération ? Certainement en dehors du fait de terroriser la population de Donetsk ou Lugansk Kiev chercherait à provoquer une réaction immédiate et inévitable de la Russie en tentant de la présenter comme l'agresseur initial et pourquoi pas, comme pour les bombardements d'El Goutha en Syrie, de responsabiliser les Républiques dans ce bombardement.

En attendant, l'idée même d'un tel bombardement, qui sans surprise vient de l'halluciné "pasteur sanglant" Turtchinov, initiateur de l'Opération spéciale dans le Donbass, confirme la mentalité psychotique et criminelle des hauts responsables de l'appareil kiévien.



La population du Donbass, même si elle profite de ce répit relatif, reste donc sur ses gardes, consciente que dans quelques jours ou quelques semaines au plus la Mort risque de s'abattre à nouveau sur leurs maisons...

Quant aux autorités des Républiques, en limitant leurs ripostes au maximum, elles essayent de ne pas tomber dans le piège des provocations ukrainiennes qui cherchent a déclencher de leur part une contre attaque d'envergure qui serait aussitôt désignée comme la première violation du cessez le feu et un casus belli justifiant le déclenchement de l'offensive que Kiev prépare depuis des semaines.

Il reste à attendre maintenant la conclusion des réunions sur l'Ukraine (et la Syrie) réalisées pendant le G20, et surtout les réactions qu'elles vont susciter à Washington et Kiev pour deviner quel avenir automnal se profile à l'horizon des cités rebelles de Donetsk et Lugansk.

Erwan Castel, volontaire en Novorossiya



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