Et c'est reparti !

Nouvelles attaques de l'armée ukrainienne


"Chassez le naturel et il revient au galop !"

Le cessez le feu décrété le 1er septembre n'aura finalement pas tenu plus d'une semaine ! (si on ne compte pas les tirs sur les zones de contact qui n'ont jamais cessé) car les ukrainiens n'ont pas pu résister à leur stupidité haineuse de vouloir bombarder les populations du Donbass. 

Pour la seule journée du 6 septembre l'armée ukrainienne a engagé le feu 102 fois sur le territoire de la République de Donetsk, doublant le nombre de violations du cessez le feu constaté la veille. Obus d'artillerie de 122mm, obus de mortier de 120 et 82mm, complétés par des roquettes et grenades propulsées, des tirs provenant des armes de bord des véhicules de combat et autres armes d'infanterie...

A noter qu'un bombardement sur des quartiers résidentiels a été organisé par le bataillon spécial "Donbass" positionné à Krasnogorovka (Ouest de Donetsk) dans le seul but de satisfaire des militants radicaux venus faire du "tourisme" sur le front !

Le 7 septembre, tandis que les violations ukrainiennes continuaient, tuant un soldat républicain à Petrovsky (Sud Ouest de Donetsk), une équipe ukrainienne de reconnaissance et de sabotage a sauté sur une mine alors qu'elle tentait de pénétrer nos lignes de défense dans le secteur de Marinka (Sud Ouest de Donetsk) Au cours de cette échec, le commando ukrainien appartenant à la 73ème brigade spéciale de marine a eu 1 tué (le capitaine Oleg Medina) et 2 blessés.

Plus tard en début d'après midi le village de Zaitsevo a subit à 14h30 un bombardement ukrainien au mortier de 120mm, alors que de nombreux civils étaient en activité à l'extérieur.

Le soir l'artillerie ukrainienne, bombardait Sahanka au Sud de la République de Donetsk, Volvo Center près de l'aéroport et Yasinovataya au Nord de Donetsk, tandis que la République populaire de Lugansk enregistré également 3 bombardements sur son territoire.

Malgré la trêve l'armée ukrainienne continue d'enregistrer des pertes "hors combat" principalement dues à des accidents de la route, des fautes lors de manipulation d'armes ou d'explosifs, ou des rixes d'ivrognes. Ainsi pour la seule période du 3 au 6 septembre, rien qu'à l'hôpital de Karkhov, 16 blessés graves ont été admis aux urgences en provenance de la Zone de l'ATO.


Des accords de Minsk complètement en panne 

Le groupe de contact qui pilote la mise en oeuvre des accords de Minsk a entamé ce 7 septembre des pourparlers pour définir l'ordre du jour de la prochaine réunion qui aura lieu dans la capitale biélorusse le 21 septembre prochain. Les points importants qui y seront évoqués sont : l'application du "régime de silence", la loi d'amnistie, l'échange de prisonniers. 

Les autorités des Républiques du Donbass, outre le fait que les violations ukrainiennes du cessez le feu reprennent de jour en jour, ont exprimé leurs préoccupations suite aux récentes déclarations du Président ukrainien Porochenko qui rejetait le projet de réforme de la constitution ukrainienne permettant les élections locales et la définition de statut spécial, ainsi que la loi d'amnistie, qui pourtant font partie des points clés de la feuille de route définie à Minsk.

En effet le Président Porochenko s'est lancé ces derniers jours dans une valse hypocrite et cynique du "1 pas en avant, 2 pas en arrière", cherchant à rassurer à la fois ses partenaires et financeurs occidentaux (Kiev attend avec impatience le prochaine tranche d'aides du FMI) qui veulent l'application des accords de Minsk, mais aussi les radicaux qui s'agitent autour du palais présidentiel et qui eux, veulent la guerre contre le Donbass et la Crimée.

Dans ce jeu de dupes, les accords de Minsk ne sont plus qu'un moyen de jouer la montre, 
  • Pour les occidentaux, en attendant d'y voir plus clair dans le conflit syrien, le positionnement turc où les élections étasuniennes,
  • Pour les russes et le Donbass, pour retarder une nouvelle offensive dans le Donbass et espérer que le gouvernement de Kiev s'effondre avant,
  • Pour Kiev, préparer son offensive au maximum, attendre la dernière tranche d'aides du FMI et préparer des provocations de type "false flag".


Un morcellement de l'Ukraine factuel et inévitable 


Dans de telles conditions, la poursuite des négociations va être difficile car l'Ukraine refuse d'admettre la réalité des conséquences du Maïdan, à savoir la désintégration factuelle de l'Ukraine de 1991. Non seulement le coup d'état du Maïdan, commandité par les occidentaux, a provoqué une rupture constitutionnelle et des dynamiques séparatistes en Crimée et dans le Donbass, mais la politique totalitaire et agressive du nouveau pouvoir ethnocentré de Kiev a définitivement rompu les amarres avec les régions russophones du Sud et de l'Est de l'Ukraine.

Le point de non retour a été franchi par les dizaines de milliers de morts et de blessés victimes de la guerre génocidaire lancée par les ukrainiens contre leur propre population russophone... Et même si le gouvernement venait à changer il est très peu probable que les Républiques de Donetsk et Lugansk acceptent de revenir dans le giron de Kiev.

Christelle Néant de l'agence DONi Press fait le point sur cet éclatement probable de l'Ukraine, évoquant le précédent yougoslave où la communauté internationale avait détruit la clef de voûte des Balkans.

Mais si le parallèle est possible quand aux conséquences frontalières des deux crises, il est cependant différent dans les intentions car ici et pour le moment, la communauté occidentale ne veut toujours pas d'une partition de l'Ukraine, car elle verrait une partie de sa proie lui échapper définitivement, et surtout le pouvoir ukrainien même vacillant est toujours en place, et refuserait dans un sursaut consensuel que des puissances étrangères interviennent pour découper son territoire sans son approbation...

Cette partition de l'Ukraine sur des définitions naturelles, culturelles et historiques est cependant inévitable et elle interviendra logiquement à l'issue de la disparition totale du pouvoir ukrainien issu de la fange du Maïdan, que ce soit par un des effondrements politique, économique ou militaire qui le menacent aujourd'hui.


Une réhabilitation des identités naturelles et historiques des peuples


Cette partition inévitable ne sera pas une nouvelle création moderne d'états artificiels déconnectés de la réalité naturelle de leurs populations comme on a pu l'observer au cours des fondations des Etats nations des 19ème et 20ème siècle, mais une réhabilitation de régions-états correspondant à de longues réalités naturelle, culturelle, et historique. 

Ainsi dans l'Ukraine actuelle, on peut observer que les régions du Sud et de l'Est sont homogènes dans une identité culturelle, économique et historique et qui rattache leurs populations à l'ensemble des peuples russes. De la même manière on peut repérer une identité particulière des régions de l'Ouest qui quant à elles sont naturellement rattachées à une Europe occidentale.

Mais ces traces historiques ou culturelles de la géographie humaine, si elles sont capables d'illustrer et d'expliquer les identités ne suffisent pas cependant à justifier une quelconque identité et partition politique. En effet, et dans la logique exprimée par les textes fondateurs de notre civilisation européenne que la charte des Nations Unies incarne, la définition politique d'un territoire ne peut être que l'expression de la volonté commune de sa population.

Or justement, en Ukraine nous constatons la complète légitimité populaire d'une telle partition : 

Pour la Crimée :

Le rattachement de la Crimée à la Fédération de Russie, n'en déplaise aux hystériques occidentaux qui dénoncent une annexion de force réalisée par Moscou, est factuellement une réparation historique voulue par sa population depuis longtemps et rendue possible par la rupture constitutionnelle provoquée par la Maïdan.

En effet, la Crimée, qui n'a été rattachée à l'Ukraine qu'en 1954 sur décision du Président Kroutchev, a toujours exprimé sa volonté de se détacher des décisions prises à Kiev. Ainsi le 20 janvier 1991, lors d'un premier référendum, 94,30 % de votants se prononçaient pour le rétablissement d'une "République socialiste autonome de Crimée". Plus tard le 27 mars 1994, lors d'un second référendum, ce sont 78.40 % qui réclament un élargissement de l'autonomie de la péninsule.

Lors du référendum du 16 mars 2014 sur le statut de la Crimée et que les 70 observateurs étrangers issus de 23 pays différents ont jugé conforme au droit international et à la Charte des Nations unies, la population confirme sa volonté de se détacher du pouvoir kiévien. Le 16 mars 2014, ce sont 96,77% de votants (sur 86% de participation) qui se prononçent pour un retour en Russie de leur région ne faisant que confirmer la volonté exprimée par ce peuple russe depuis plus de 20 ans.

Pour la Novorossiya :

D'Odessa à Karkhov, les régions du Sud et de l'Est de l'Ukraine, n'ont pas seulement de russe l'héritage culturel et l'Histoire mais également la conscience et la volonté politique. Comme pour la  Crimée, le coup d'Etat du Maïdan et la politique d'ostracisation violente à l'égard des populations russes n'a fait qu'exacerber un sentiment identitaire commun et différent de celui qui est vécu dans l'Ouest de l'Ukraine. Cette identité qui peut être désignée sous le nom de Novorossiya (territoire de l'Empire russe formé à la fin du XVIIIème siècle par Catherine II, partir du Khanat de Crimée) s'exprime politiquement à travers tous les différents scrutins réalisés en Ukraine.

 De la cohésion culturelle ...

...à la cohésion politique

Il serait temps que les "démocraties" respectent la volonté des peuples !

En Occident, la démocratie populaire se termine là où l'intérêt de la ploutocratie commence et cette dernière toute honte bue décide alors tantôt de valider le référendum du Kosovo, tantôt de rejeter celui de la Crimée, montrant par cet exemple que les peuples sont subordonnés aux intérêts militaro-industriels d'une élite financière internationale qui veut contrôler seule leurs destinées.

Mais le pire reste certainement le cynisme de cet Ordre Mondial qui justement à coup de bombardements, de révolutions et de coups d'Etat prétend agir au nom des peuples qu'il massacre....pardon qu'il "libère" !

En Ukraine, tandis que les Républiques populaires de Donetsk et Lugansk préparent leurs prochaines élections pour la fin de l'année, on observe dans les autres territoires russophones d'Ukraine des tensions persistantes entre le pouvoir et la population, mais aussi des demandes de plus en plus importantes par les autorités locales d'accéder à des statut d'autonomie économique ou politique. Par ailleurs, les résultats des dernières élections municipales ont confirmé, malgré la présence  dissuasive des unités de sécurité kiévienne occupant les rues, la victoire des partis "pro-russes" dans cette région historique de Novorossiya.


 Aujourd'hui, 3 "Ukraines" demain, 3 pays...


Nous avons constaté que la Novorossiya, dans sa définition historique, culturelle et naturelle, n'est pas un fantasme impérial russe, mais bien une réalité humaine et politique exprimée, par les urnes et même les armes. Quant à la Crimée, son appartenance à la Russie n'est plus contestable que par les imbéciles et les fanatiques.

Le 18 mars 2014, lors du discours célébrant le retour du peuple de Crimée au sein de la Fédération de Russie, le Président Vladimir Poutine rappelait l'histoire des russes d'Ukraine : « Après la Révolution, les bolcheviks ont ajouté de grandes sections du Sud historique de la Russie à la République d’Ukraine. Cela a été fait sans tenir compte de la composition ethnique de la population, et aujourd’hui, ces zones forment le Sud-Est de l’Ukraine. Puis, en 1954, Nikita Khrouchtchev a décidé que la région de Crimée serait transférée à l’Ukraine. »

Aujourd'hui, le chaos généré par la crise ukrainienne a réveillé une volonté de réparer les erreurs du passé et, en effaçant les constructions artificielles et contre nature, de redonner aux peuples de cette région leurs souverainetés naturelles et légitimes.

La crimée ayant rejoint sa Mère Patrie, nous pouvons voir maintenant se dessiner "3 ukraines" bien distinctes et qui de toute évidence, dans la concorde ou la guerre vont donner naissance à 3 entités distinctes aux destinées autonomes :
  • La Novovorossiya, d'Odessa à Karkhov qui va se réunir soit en région autonome de la Fédération de Russie, soit en pays indépendant appartenant au bloc eurasiatique.
  • L'Ukraine, héritière des influences eurasiatiques et occidentales,qui deviendra un pays indépendant et entretenant des relations égales avec l'Est et l'Ouest de l'Europe.
  • Vraisemblablement, l'Ouest (Galicie, Volhynie et Ruthénie) réclamera un statut à part pour garantir une identité particulière nettement occidentale.

La stabilisation de cette région entre Occident et Eurasie ne pourra se réaliser pleinement et durablement que sur la base de cohésions nationales retrouvées, encore faut-il que les occidentaux acceptent cette réalité humaine...


Sauver les peuples du naufrage de l'Ukraine

Au centre de Kiev, la crise économique pousse les gens a brader leurs vêtements pour manger 
L'Ukraine, dans ses frontières de 1991 est morte, qu'on s'en félicite ou qu'on s'en lamente, c'est une réalité qui ne pourra pas être changée. Et les efforts de guerre où les combats d'arrière garde menés par les fanatiques d'une intégrité territoriale qui n'a aucune racine profonde ne font que saigner encore plus les peuples de cette région d'Europe.

Il est temps pour la communauté internationale d'ouvrir les yeux et de faire pression sur ce gouvernement halluciné de Kiev qui court après des chimères en sacrifiant son peuple et en massacrant celui du Donbass.

Mais pour cela il faudra certainement attendre que les ukrainiens touchent le fond (ils n'en sont pas loin) et se réveillent pour un nouveau et véritable Maïdan libérant les peuples du joug des tyrans de Kiev de Bruxelles ou de Washington...

D'ici là, la guerre peut achever dans la douleur l'effondrement de cette Ukraine moribonde qui n'arrive pas aujourd'hui à libérer sa réalité multiple du rôle suicidaire que veut lui faire jouer le Nouvel Ordre Mondial. 

Car sûrement la guerre se réveille tandis que Minsk s'évanouit lentement...

Erwan Castel, volontaire en Novorossiya


Lire aussi : 

- Site DONi Press, le lien ici : La scission de l'Ukraine est inévitable
- Site Les Crises.fr, le lien ici : Voir le chapitre 1




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