Dans l'oeil du cyclone
Quand la paix devient le cheval de Troie de la guerre
A l'heure où l'accalmie du nouveau cessez le feu offre un répit relatif aux combattants et aux civils du Donbass, le bilan du mois est sans appel :
Le mois d'août 2016 est le pire mois vécu par la République Populaire de Donetsk depuis plus d'un an, les forces ukrainiennes ayant tiré 15 269 fois sur le territoire de la République,dont 13 117 avec des armes de calibre supérieur à 100mm prohibé par les accords de Minsk.
Le mois d'août 2016 est le pire mois vécu par la République Populaire de Donetsk depuis plus d'un an, les forces ukrainiennes ayant tiré 15 269 fois sur le territoire de la République,dont 13 117 avec des armes de calibre supérieur à 100mm prohibé par les accords de Minsk.
Evolution des attaques ukrainiennes contre le Donbass depuis janvier 2016
Les victimes des bombardements et des combats entre le 1er et le 31 août s'élèvent à 50 personnes tuées, (4 femmes et 46 hommes), dont 38 soldats de la république", et 76 personnes blessées. Depuis le début de l'année 256 personnes ont trouvé la mort dont 2 enfants, tandis que le nombre de victimes du Donbass depuis le début du conflit est de 4197 personnes déclarées.
Quant aux destructions matérielles, elles ont connu également une augmentation record ce mois ci avec 408 maisons d'habitations endommagées ou détruites (140 secteur Gorlovka, 219 secteur Donetsk à 219 et 49 secteur Mariupol)
Sur le terrain, si les bombardements ont drastiquement diminué, l'espoir de voir se prolonger ce nouveau cessez le feu est cependant très faible, au vu des précédents historiques de cette guerre où Kiev n'a jamais su respecter ces engagements et des renseignements militaires et de l'OSCE qui rapportent la poursuite du réarmement massif de la ligne de front ukrainienne.
Ainsi par exemple, depuis l'application du cessez le feu ont été signalés arrivant sur le front :
Par les services de renseignements républicains :
- Dans le secteur de Gorlovka : 1 peloton de d'obusiers automoteurs de 152 mm, "Acacia", 2 batteries de canons tractés de 122 mm obusiers "Gozdika" 1 batterie de quatritubes de 23mm "Shilka", 1 peloton de mortiers lourds de 120 mm.
- Dans le secteur de Donetsk : 1 batterie d'obusiers automoteurs de 152 mm "Acacia", 1 batterie de 122 mm obusiers "Gozdika", 1 batterie de mortiers de 120 mm, 2 escadrons de chars de combat, 1 section d'infanterie mécanisée sur BMP.
- Dans le secteur de Mariupol : 1 batterie de 152-mm "MSTA-C", 1 peloton de Lance Roquettes multiples de 122mm "Grad" , 1 peloton d'obusiers automoteurs 152 mm, "Acacia" à une batterie de 120 mm obus de mortier et deux réservoirs bouche.
- 4 obusiers automoteurs de 152 mm obusiers "Acacia"
- 16 obusiers tractés de 152 mm "MSTA-B"
- 18 obusiers de 122 mm "Gozdika"
- 24 obusiers automoteurs de 152 mm, "Hyacinth"
- 6 Lances Roquettes Multiples de 220 mm "Hurricane"
- 1 unité de missiles antiaérien SAM 10 "Strela"
- 12 canons antichars de 100 mm MT-12 "Rapira"
- 24 mortiers lourds de 120 mm
- +50 chars de combat T-62 et T-72
Comme le rappelait le Président de la République de Donetsk, Alexandre Zakharchenko, les précédents armistices ont été déclenchés quand l'armée ukrainienne subissait des revers importants (Minsk 1 après Iliovaisk et Minsk 2 après Debaltsevo) et lui ont permis alors de sauver des unités prises dans les chaudrons et surtout de reconstituer, à l'abri du cessez le feu, de nouvelles forces et une ligne de front chancelante.
L'hypothèse que ce scénario se reproduise aujourd'hui est très élevé, mais cette fois ce sera la dernière offensive ukrainienne car aucun "Minsk 3" ne saura être envisagé avant la défaite totale du régime de Kiev.
L'avion d'attaque au sol Sukhoï 25 ukrainien |
Aujourd'hui Porochenko, poussé par les vrais cons du parti de la guerre ukrainien qui veulent lancer une opération militaire en Crimée et dans le Donbass et encouragé par les faucons de Washington qui cherchent à provoquer la Russie, continue son chemin vers la guerre qui semble être sa dernière carte à jouer au milieu de l'effondrement que connait l'Ukraine, sauf bien sûr s'il a accepte une partition du pays (mais qui provoquera quand même sa chute politique par des élections ou un putsch)
Le problème est que pour Kiev, une guerre sans appuis extérieurs a de grandes chances d'aboutir à une défaite militaire totale et rapide et à la fin de l'aventure lamentable du Maïdan.
Le problème est que pour Kiev, une guerre sans appuis extérieurs a de grandes chances d'aboutir à une défaite militaire totale et rapide et à la fin de l'aventure lamentable du Maïdan.
Car l'armée ukrainienne est aujourd'hui dans l'incapacité d'obtenir des victoires durables sur le front vu l'état lamentable dans laquelle elle se trouve, tant sur le plan technologique, tactique que moral. Et quand bien même les fournitures militaires létales réclamées à corps et à cris auprès de ses partenaires de l'OTAN lui seraient livrées il resterait à se former à ces matériels modernes et surtout à rattraper 30 années de retard dans le domaine des modes opératoires et des raisonnements tactiques qui ont connu des évolutions radicales depuis la fin de la première guerre froide.
Aussi, en coopération avec les pays de l'OTAN, Kiev a entamé des programmes de modernisation de ses armées, dont voici quelques exemples :
- A proximité de Khmelnitsky (Ouest de l'Ukraine) un centre de formation des forces spéciales animé par des instructeurs étasuniens entraîne des commandos ukrainiens à des opérations de sabotages, de diversion, de dynamitage ainsi qu'il forme des snipers avec des fusils très longue portée.
- Un aérodrome militaire abandonné près de Karkhov a été réactivé et réaménagé, sa piste modifiée pour pouvoir accueillir des avions de transport militaires de l'OTAN au plus près des frontières du Donbass et de la Russie.
- Sur la base aérienne de Loutsk (Ouest de l'Ukraine) a été organisé un centre de formation tactique et d'entrainement pour les avions de combat Su-25 dans les scénarios de vols à très basse altitude, des recherches autonomes d'objectifs et des frappes aériennes dans des conditions d'une visibilité nulle.
- A proximité de la ligne de front de Lugansk, près de la localité de Chtchastia, une unité spéciale est arrivé sur une base d'entrainement pour saboteurs et tireurs d'élite. Son effectif d'environ 100 soldats comprend des mercenaires polonais (environ 30) et lettons.
On le voit l'armée étasunienne, dont Hodges, le généralissime en Europe, n’hésite pas à venir en personne renifler la ligne de front, est de plus en plus présente dans le "tutoring" de l'armée ukrainiennes dont les programmes de modernisation sont principalement orientés vers la guerre du Donbass.
Porochenko voudrait voir cette guerre sortir de son enlisement dangereux sans toutefois déclencher lui même un nouvel embrasement, comme le montrent les différentes provocations essayées depuis le mois de juin par ses soudards. Aujourd'hui cet objectif de faire bouger le front est devenu urgent, car si le régime de Kiev entretient ce conflit pour faire oublier ses échecs, détourner le mécontentement de sa population et enrichir au passage ses oligarques, le manque de résultats significatifs sur le terrain et médiatiquement exploitables risque à moyen terme de le mettre en danger tant sur le plan militaire que sur le plan politique.
Le temps joue contre Porochenko...
L'heure du choix arrive et toutes les options sont mauvaises pour lui. Mais je doute que ce fantoche qui sacrifie sa population depuis plus de 2 ans prenne la décision la moins pire pour sont pays mais plutôt celle que Washington jugera la meilleure. Voilà aussi pourquoi est intervenu ce nouveau cessez le feu, car l'escalade certes inévitable devenait incontrôlable et surtout prématurée car la Maison Blanche a besoin d'abord de savoir comment évoluent la situation en Syrie et la course présidentielle étasunienne avant d'avancer à nouveau ou plus exactement de sacrifier son pion ukrainien au moment le plus opportun.
Ce choix quel qu'il soit interviendra sur l'échiquier dans les prochaines semaines.
Porochenko voudrait voir cette guerre sortir de son enlisement dangereux sans toutefois déclencher lui même un nouvel embrasement, comme le montrent les différentes provocations essayées depuis le mois de juin par ses soudards. Aujourd'hui cet objectif de faire bouger le front est devenu urgent, car si le régime de Kiev entretient ce conflit pour faire oublier ses échecs, détourner le mécontentement de sa population et enrichir au passage ses oligarques, le manque de résultats significatifs sur le terrain et médiatiquement exploitables risque à moyen terme de le mettre en danger tant sur le plan militaire que sur le plan politique.
Le temps joue contre Porochenko...
L'heure du choix arrive et toutes les options sont mauvaises pour lui. Mais je doute que ce fantoche qui sacrifie sa population depuis plus de 2 ans prenne la décision la moins pire pour sont pays mais plutôt celle que Washington jugera la meilleure. Voilà aussi pourquoi est intervenu ce nouveau cessez le feu, car l'escalade certes inévitable devenait incontrôlable et surtout prématurée car la Maison Blanche a besoin d'abord de savoir comment évoluent la situation en Syrie et la course présidentielle étasunienne avant d'avancer à nouveau ou plus exactement de sacrifier son pion ukrainien au moment le plus opportun.
Ce choix quel qu'il soit interviendra sur l'échiquier dans les prochaines semaines.
Erwan Castel, volontaire en Novorossiya