Les NATO leaks

Le général US Breedlove recevant l'ordre de la mission diplomatique ukrainienne par Piotr Porochenko
Philip Mark Breedlove, né le 21 Septembre, 1955 est un Général d'aviation quatre étoiles qui a occupé les fonctions de Commandant en chef des Forces Armées des États-Unis en Europe (SACEUR) et du bureau Opérations du Commandement allié de l' OTAN du 13 mai 2013 au 4 mai 2016. 


C'est durant son commandement éminemment politique que la crise Ukraine a frappé l'Europe et, provoquant rapidement la sécession et le retour de la Crimée au sein de la Fédération de Russie puis la guerre asymétrique pour le contrôle du Donbass, elle a plongé le vieux continent dans une nouvelle fracture Est / Ouest et une nouvelle guerre froide entre Moscou et Washington.

Le SACEUR Breedlove, qui est présent aux réunions politico-militaires traitant de la crise ukrainienne, n'est pas seulement un observateur et un expert militaire, mais un conseiller qui rapidement va incarner l'aile dure des faucons de guerre qui veulent en découdre avec Moscou. Ainsi en février 2015, devant le Congrès américain le fougueux général appelle t-il les USA à "prendre des dispositions pour combattre et vaincre la Russie en Europe" 

"Durant les deux dernières années, il est difficile de trouver quelqu'un 
qui pourrait être comparé avec le général Philip Breedlove 
au niveau de l'hystérie russophobe"

Général de brigade M.Konachenkov

Les discours bellicistes de Breedlove étonnent même certains occidentaux pourtant connus pour leur russophobie atavique. La confiance vis à vis de ce va t-en guerre va progressivement décroître à partir du moment où la fumisterie des "preuves" d'une invasion russe est éventée (les photos exhibées étaient en fait des photos d'archives datant des conflit passés en Géorgie et Ossétie) 

Breedlove pourtant persiste encore à vouloir engager l'OTAN sur le sentier de la guerre, même quand, au moment de la bataille de Debaltcevo, sont engagés  les accords de Minsk 2, il vitupère réclamant à cors et à cris qu'une "option militaire" soit envisagée, et de continuer dans la stratégie du mensonge qui avait prévalu la veille de l'intervention en Irak.

Mais sur fond de fiasco de leur stratégie en Syrie, d'enlisement politico-militaire de Kiev, les USA sont obligés de faire une pause et d'accorder alors une souffle diplomatique à la crise ukrainienne, et de faire des accords de Minsk la priorité de la région. 

Le vent tourne...

 Le Secrétaire Général Jean Stoltenberg, et le Général Philippe Breedlove
Peu à peu, empêtré dans une confusion entre le domaine militaire et le domaine politique qui ne lui est pas familier, le Général titube entre mensonges politiques et rapports militaires et le malaise s'installe comme lors de cette réunion du 11 mars à Mons (au "Shape", le quartier général de l'OTAN ou Philippe Breedlove est mis au pas par, Jean Stoltenberg, le Secrétaire Général de l'OTAN, qui flagornant son Général par un « Phil, je vous félicite beaucoup pour l’excellent travail que vous faites. Et je m’attends à poursuivre notre bonne et étroite coopération »  rappelle à tous que le militaire reste soumit au politique.

Plus tard Breedlove, rattrapé par les rapports réels de ses services de renseignements, finit même par affirmer en mai 2015 lors d'une conférence à Ottawa, "Je pense désormais que Poutine pourrait atteindre ses objectifs dans l'est de l'Ukraine et ne jamais faire traverser la frontière à ses forces." 

Malgré la force de la réalité et le chemin même difficile parcouru par la diplomatie, le général  fidèle à sa russophobie pathologique continuera à dénoncer publiquement dès qu'il en a l'occasion, comme lors de ses adieux à Porochenko début mai 2016, où plus Folamour que Breedlove, le SACEUR sortant dénonce "la menace croissante de la part de Moscou pour l'existence même des Etats-Unis et de leurs alliés en Europe"  mais que le Commandement des USA en Europe était là "pour endiguer la Russie et était prêt à se battre et à remporter la victoire, si besoin était"

Souhaitons que son successeur, le général Curtis Scaparrotti qui vient d'être nommé Commandant suprême des forces alliées en Europe, soit un peu plus raisonné que son prédécesseur...

Erwan Castel, volontaire en Novorossiya


Source le lien ici : RT

Comment le commandant de l'OTAN 
a tenté de pousser Obama 
à déclencher la guerre avec la Russie ?


2 juil. 2016, 15:14
Source: Reuters

Alors que le général Philip Breedlove vient de prendre sa retraite après avoir laissé le commandement de l'OTAN, son compte Gmail a été piraté. Au menu de sa correspondance : lobbying intense tous azimuts, fausses preuves et complots.

Les DC leaks, le lien  ici : 

Des dizaines de mails ont été mis en ligne sur le site DCLeaks, et ils permettent de retracer une correspondance active de Philip Breedlove avec de nombreuses personnalités, et pas des moindres, concernant la situation en Ukraine après le coup d’Etat de février 2014 qui a renversé le gouvernement élu en faveur d’un régime soutenu par les Etats-Unis.

Philip Breedlove a été commandant suprême de l'OTAN entre mai 2013 et mars 2016. Dans la presse européenne, il est décrit comme un homme belliciste connu pour s'appuyer sur des alliés afin de contourner la diplomatie et adopter un rôle plus agressif contre les rebelles en Ukraine. En février dernier, Philip Breedlove avait qualifié la Russie de «menace existentielle de long terme pour les Etats-Unis et pour nos alliés européens».

Il apparaît à la lecture de ses courriels que le général correspond par exemple avec son prédécesseur à l'OTAN, le général Wesley Clark, ainsi qu'avec l'ancien secrétaire d'Etat, Colin Powell, resté célèbre pour sa fiole de pseudo-anthrax brandie devant l'Assemblée des Nations-unies, la responsable pour l'Europe de l'Est du département d’Etat, Victoria Nuland, et l’ambassadeur des Etats-Unis en Ukraine, Geoffrey Pyatt.


Une activité de lobbying frénétique pour influencer Barack Obama

L'étude de ces mails révèle que Philip Breedlove déploie une formidable énergie pour convaincre un Barack Obama voulant éviter toute escalade militaire que la Russie représente une menace pour l'Ukraine, pour l'Europe et même pour le monde. Il demande ainsi des conseils à Colin Powell pour infléchir la position d'apaisement du président américain.

«Je me trompe peut-être mais je ne vois pas cette Maison Blanche (WH) vraiment prête à collaborer avec l'Europe et l'OTAN [...] et se laisser entraîner dans un conflit [...] J'ai besoin de vos conseils sur deux sujets : comment trouver une fenêtre d'opportunité et deux, comment y travailler directement avec le président des Etats-Unis (POTUS)»



De fausses preuves de chars russes

Mais le commandant suprême ne se borne pas à tenter d'approcher Barack Obama pour l'influencer. Il s'active beaucoup pour mettre de l'huile sur le feu en Ukraine.

Selon Der Spiegel, Philip Breedlove a «étourdi» des dirigeant allemands avec une annonce surprise en 2015 selon laquelle des rebelles avaient «augmenté la mise» dans l’Est de l’Ukraine, après que «plus d’un millier de véhicules de combat, des groupes de combat russes, de la défense aérienne la plus sophistiquée et des bataillons de l’artillerie» ont été envoyés dans le Donbass, le centre du conflit.

Les chiffres assénés par Philip Breedlove étaient plus élevés que ceux des renseignements de l’OTAN et ont semblé exagérés aux yeux des responsables allemands. L’annonce s’est révélée être une provocation visant à perturber les efforts de médiation faits par la chancelière allemande Angela Merkel.

Emporté par son envie de convaincre que la Russie est une menace, il produit des éléments pour démontrer l'accumulation d'équipements militaires russes à la frontière, tels que des chars. Mais les photos sont celles de chars russes datant de 2008 ou de tanks en Ossétie, et non pas en Ukraine. 


Les images de prétendues troupes russes avaient ainsi été transmises au Washington Free Beacon, un blog néo-conservateur américain qui les a ensuite diffusées, alimentant la rumeur de la présence des soldats russes en Ukraine.


Une guerre évitée de justesse ?

Washington a approuvé l’octroi d'une aide militaire «non-létale» s'élevant à des millions de dollars pour les troupes ukrainiennes, notamment «des bataillons de volontaires» notoires dans son budget militaire pour 2016.

Philip Bredlove a continué de pousser en faveur d'une participation américaine plus agressive, affirmant la présence d'importants contingents militaires en Ukraine que même les autorités de Kiev ont démentie.

En mars dernier, le général a déclaré aux députés américains que la Russie et la Syrie «armaient délibérément la migration pour tenter de submerger les structures européennes et d'affaiblir la fermeté européenne».         

Le général Philip Breedlove a officiellement pris sa retraite militaire le 1er juin. Tout récemment, Philip Breedlove est apparu dans les actualités en expliquant qu’il pensait maintenant qu’il fallait parler au gouvernement russe pour résoudre le conflit en Ukraine. «Je pense que nous devons commencer un dialogue important», a-t-il déclaré la semaine dernière en réaffirmant sa conviction sur la nécessité d'avoir une Alliance forte pour rivaliser avec la Russie au niveau militaire. «La Russie comprend le pouvoir et la force et l’unité», a-t-il indiqué.

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