Kiev, le kamikaze de Washington

Porochenko semble avoir choisi l'option de la guerre


Cette nuit, les bombardements ukrainiens et les combats ont continué sur la ligne de front de Donetsk, dès 20h30 sur le front Ouest à Trudovskoy, Lozovsky, Staromikhailivka, sur le front Nord, à, Avdiivka. Plus tard en milieu de soirée ce sont Golmovsky et Zaitsevo dans le secteur de Gorlovka qui ont été bombardés avec des gros calibres ainsi que Spartak au Nord de Donetsk.

Pendant ce temps là à Minsk, tandis que les discussions s'enlisent sur de nombreux points de désaccords, notamment celui du contrôle des frontières avec le Russie par les autorités de Kiev. La Ministre des affaires étrangères de Donetsk, Natalia Nikonorova, a qualifié cette dernière réunion de "très destructrice"

La situation dans le Donbass, mais aussi dans l'ensemble de la ligne de front internationale entre Moscou et Washington à laquelle elle est liée semble donc connaître une aggravation très importante, tant sur le plan diplomatique, où tout laisse à penser que les accords de Minsk sont morts que sur le plan militaire où Kiev ne cache plus ses intentions de vouloir conquérir par la guerre les Républiques Populaires de Donetsk et Lugansk.


Une folle escalade diplomatique et militaire 

JUIN 2016 :  L'armée ukrainienne qui violait déjà régulièrement les accords de Minsk a décidé d'augmenter ses attaques sur la ligne de front du Donbass, par une campagne de bombardements quotidienne et croissante, utilisant de plus en plus les calibres prohibés par les accords de Minsk. Au cours de ce mois de juin, les frappes ukrainiennes sur la Donbass ont été multipliées par 10.
  • 29 JUIN : Une nouvelle étape est franchie par Kiev qui a décidé de relancer également ses attaques terrestres sur les positions défensives républicaines, avec notamment un assaut blindé tenté dans la région de Debaltcevo le 29 juin et qui s'est soldé par un échec total. 

Obusiers ukrainiens de 152mm tirant sur le Donbass
JUILLET 2016 :  Le mois de juillet est marqué par une détérioration croissante de la situation militaire sur le front du Donbass avec une augmentation quotidienne des bombardements et attaques de Kiev ainsi que des victimes civiles et militaires, mais aussi une crispation grave des relations diplomatiques entre Washington et Moscou qui se concrétise principalement lors du sommet de l'OTAN et autour de la crise turque toujours en cours, provoquée par un coup d'état manqué. 
  • 6 JUILLET 2016, Grigori Karassine, vice Ministre russe des Affaires étrangères, au vu des compte rendu des services de renseignements e rencontre Rüdiger von Fritsch et Jean-Maurice Ripert, les ambassadeurs d'Allemagne et de France, pour les informer de la gravité de la situation avant le sommet de l'OTAN à Varsovie et prié leurs pays de bien vouloir faire pression sur Kiev pour enrayer le plus vite possible cette escalade militaire.
  • 8 JUILLET 2016, Au cours du Sommet de l'OTAN qui s'ouvre à Varsovie, les craintes de voir être lancée par Washington une nouvelle "Guerre Froide" entre contre Moscou sont confirmées et mêmes dépassées car les communiqués publiés au cours de ce sommet sont de véritables déclarations de guerre contre la Russie. De la déclaration commune de la "Commission OTAN-Ukraine" au "communiqué final du sommet de Varsovie", tout indique que les attaques de Kiev contre le Donbass ne sont qu'une flamme d'un ncendie général que Washington cherche a allumé contre Moscou.
  • 15 JUILLET 2016, Quelques jours après que Moscou et Ankara aient renoué leurs relations diplomatiques et envisagé la reprise de leurs projets économiques, un coup d'état intervient en Turquie, mais il est mis en échec par les forces loyalistes du gouvernement vraisemblablement informé par les renseignements russes.
  • 21 JUILLET 2016, dans le cadre des manœuvres maritimes de l'OTAN en Mer Noire ("See"Breeze 2016"), des navires de l'US Navy (1 destroyer lance missiles et 1 navire de débarquement) font escale dans le port ukrainien d'Odessa.
  • 23 JUILLET 2016, La nouvelle réunion pour l'application du processus de Paix signé à Minsk est considérée comme "très destructrice" par la Ministre des affaires étrangères de Donetsk, Natalia Nikonorova, tandis que dans la région d'Odessa commencent des exercices militaires terrestres de l'OTAN impliquant 14 pays dont les USA.

L'OSCE a appelé à "se préparer au pire"

Unité d'infanterie motorisée ukrainienne à l'exercice
Le 21 juillet lors de la réunion du Conseil permanent de la mission de l'OSCE, le représentant de la Russie, Alexander Lukashevich lui aussi a tiré la sonnette d'alarme :

Illustrant ses propos des comptes rendus d'observations réalisées ces derniers jours sur le terrain, Alexandre Lukashevitch a alerté sur l'augmentation importante des victimes du conflit, notamment chez les civils du Donbass. Sur le plan militaire, le représentant de la Russie a entre autres relevé du côté de l'armée ukrainienne :
  • Le déploiement des unités aériennes (chasseurs et hélicoptères) sur le front 
  • Le déploiement de nouvelles unités de volontaires et bataillons spéciaux 
  • Le renforcement des moyens logistiques de combat de l'armée 
  • L'augmentation des stocks de munitions des systèmes d'armes d'artillerie
  • L'interdiction aux observateurs de l'OSCE d’accéder à certaines zones du front 
Alexandre Lukashevitch pour qui "il est nécessaire d'arrêter la confrontation militaire le plus tôt possible"a également expliqué que "le problème réside encore dans la refus de Kiev d'honorer les accords de Minsk dans leur intégralité et de suivre l'algorithme stipulé par eux. Il convient de rappeler que le dialogue direct entre Kiev, Donetsk et Lugansk sur tous les aspects du règlement politique est le principal objectif dans le cadre du paquet de mesures Minsk"

Même le responsable de la mission de surveillance de l'OSCE déployée en Ukraine a été obligé de reconnaître l'extrême gravité de la situation notamment dans le secteur de Yasinovataya - Avdiivka qui concentrent 70% des violations du cessez le feu observées ces derniers jours. Selon lui le risque d'une reprise prochaine de la guerre est également hautement probable.

De son côté, Kiev fait la sourde oreille aux multiples appels à la désescalade lancés de l'ONU à l'OSCE et son armée accélère les préparatifs d'assaut et les provocations quotidiennes sur la ligne de contact du front.

Le 24 juillet, l'Etat Major ukrainien a annoncé le lancement des manœuvres militaires "South Wind" (vent du Sud) qui commenceront le 25 juillet et dureront 1 semaine. Ces exercices tactiques de l'armée de Kiev qui doivent s'effectuer "sur tout le territoire" ont pour objectif "d’entraîner les bataillons au combat, à la projection sur de longues distances de commandos et d'unités aéroportées très mobiles,en effectuant des vols tactiques, afin d'éviter la détection et l'aviation ennemie" 


Kiev, un fanatique sur le point de se sacrifier

Il est évident que cette politique ukrainienne fondée sur une stratégie provocatrice permanente ne peut être imaginée et mise en oeuvre sans l'accord préalable des USA qui sont même vraisemblablement les organisateurs de cette confrontation par procuration.

En effet, non seulement les occidentaux continuent leur soutien politique et leurs aides économiques à Kiev, qui pourraient servir de moyens de pression pour forcer une désescalade, mais par le biais de l'OTAN ils augmentent leur coopération militaire et leurs soutien logistique à cette armée engagée dans une guerre intolérable à caractère génocidaire.

Dans ce jeu dangereux, Kiev ressemble à un kamikaze fanatique qui, en se jetant dans une offensive meurtrière contre le Donbass, risque surtout d'être le premier sacrifié, détonateur de cette nouvelle guerre mondiale engagée par les USA contre la Russie.

Les prochains jours et surtout le début du mois d'août vont nous apprendre si la diplomatie pacifiste a encore un pouvoir au sein de la communauté internationale ou si la stratégie belliciste étasunienne va l'emporter et nous précipiter vers un chaos général en rallumant le feu du Donbass.

Erwan Castel, volontaire en Novorossiya


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