Rien de nouveau à l'Ouest


On peut vraiment se demander si les forces ukrainiennes ne redoublent pas leurs provocations meurtrières à chaque fois que les accords de Minsk reviennent sur l'avant scène internationale. Ces escalades militaires initiées par Kiev sont par exemple systématiques les veilles des réunions du groupe de travail tripartite chargé de la mise en oeuvre du processus de paix. 
De même, depuis le dernier sommet du G7 où il a été décidé d'une nouvelle réunion du "Quartet Normandie" (Russie/Ukraine/Allemagne/France) et à l'issue de l'important échange de prisonniers du 7 septembre dernier, les forces armées ukrainiennes ont intensifié leurs tirs contre les territoires des républiques du Donbass.

Ainsi du 7 au 17 septembre 2019, 7 militaires au minimum sont morts sur le front du Donbass (Républiques de Donetsk et Lugansk) et 8 civils ont été blessées, dont 2 femmes. 
L'armée ukrainienne, malgré la volonté de cessez le feu renouvellée lors de la réunion du groupe de travail à Minsk, malgré l'échange de prisonniers cherchant à "calmer le jeu", continue de déverser sur les territoires des républiques du Donbass des tonnes de munitions. Depuis le 7 septembre plus de 250 obus de gros calibres ont ainsi été tirés par les forces de Kiev.

De plus, les observateurs internationaux ont relevé une activité de déploiement de matériels lourds (blindés et artillerie) vers la ligne de front 3 fois supérieur ) la moyenne. Si les déplacements ukrainiens des armes lourdes prohibées par les accords de Minsk (calibre supérieur à 100mm) se faisaient avant discrètement en contournant les agglomérations à la faveur de la nuit, ils se réalisent désormais en plein jour et pleine ville comme à Mariupol, ville occupée par Kiev qui a vécu ces derniers jours de nombreux embouteillages provoqués par des convois militaires montant vers le front.  



J'ai choisi pour illustrer ici à la fois les violations ukrainiennes des accords de Minsk mais aussi la psychopathie de leurs auteurs 2 exemples parmi leurs attaques des derniers jours :

  • Le 11 septembre, en début d'après midi, les forces ukrainiennes mitraillent une maison d'habitation civile du village de Trudovsky situé à la lisière Sud Ouest de Donetsk avec des munitions traçantes.. Quelques minutes plus tard une unité des pompiers du district de Petrovsky arrivent sur place pour combattre l'incendie provoqué. Malgré que le STKK (Centre de coordination du Cessez le feu) ait prévenu le commandement ukrainien du secteur de leur mission de secours, l'artillerie ukrainienne va bombardé le site où les pompiers travaillent depuis une demi heure, blessant 3 d'entre eux dont un grièvement. Les ukrops sont coutumiers de cette tactique criminelle visant à dissuader les unités de secours de sauver les personnes et les habitations de la ligne de front.
  • Le 16 septembre, ​Roman Dzumaeva, 28 ans est assassiné à Mariupol. Ce jeune homme, ancien volontaire de la brigade Piatnashka était assigné à résidence en attendant son jugement par le tribunal de Mariupol où il était retourné pour aider sa mère. Des paramilitaires ukrainiens sont venus à son domicile pour l'abattre froidement. Comme je l'ai mentionné dans le précédent article, cet assassinat, qui n'est pas le premier, préfigure du régime de terreur qui sera instauré dans le Donbass si les républiques de Donetsk et Lugansk réintègrent l'Ukraine, même sous "statut spécial".
Si on rajoute à ces faits divers quotidiens d'une guerre larvée les manœuvres de l'OTAN "Rapid Trident" qui se déroulent dans l'Ouest ukrainien et auxquelles participent 3000 "ukrops" dans des scénarios uniquement offensifs, ou les discours changeant d'un gouvernement Zelensky qui maintenant remet en cause le statut spécial demandé par Minsk pour le Donbass et l’amnistie pour les participants au conflit, on peut considérer que la paix est toujours dans une impasse, alors que Kiev, avec l'aide des occidentaux, continue d'ouvrir une autoroute à la guerre contre la Russie.


Erwan Castel

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