Jusqu'à la victoire !


Dans les accords de Minsk 2, les occidentaux et  libéraux tentent de forcer le retour du Donbass en Ukraine sous un illusoire "Statut Spécial" que tout le monde sait superficiel, volatile et ouvrant une période à court ou moyen terme à une épuration ethnique ukrainienne du Donbass, exactement comme cela se produit dans ses territoires occupés par l'armée ukrainienne. 

Après 5 années de larmes et de sang, il est impensable et à  plus d'un titre, que la population du Donbass accepte un quelconque retour en Ukraine, même dans le cadre d'une autonomie renforcée qui de toute manière n'est même pas à l'ordre du jour des accords de Paix.

Devant les tentatives d'ingérence d'un courant libéral qui veut juste voir reprendre le business des oligarques ukrainiens et les sanctions économiques anti russes être levées au prix de la liberté de plus de 3 millions de personnes, le Président de la République Populaire de Donetsk, Denis Pushilin a bien réaffirmé récemment que avec ou sans Minsk 2 la destinée du Donbass n'est plus en Ukraine mais en Russie, et ce quels que soient la longueur et les difficultés du chemin.

Du côté ukrainien, on observe également de nombreuses réticences vis à vis des clauses des accords de Minsk notamment autour des points concernant le statut spécial, les élections dans le Donbass et l'amnistie pour les participants au conflit. De toute évidence, le pouvoir ukrainien a peur de provoquer avec le Donbass une balkanisation du pays ou de nombreuses régions veulent aussi organiser des bastions identitaires.

Voilà pourquoi en plus d'une poursuite de la guerre d'usure menée contre les positions défensives républicaines on observe, à chaque réunion du groupe tripartite chargée de conduire l'application du processus de paix, des manœuvres de la partie ukrainienne qui soit en contestant un point des accords ou en en rajoutant un autre, sabote les discussions engagées et retarde aujourd'hui la tenue d'une nouvelle réunion du "quartet Normandie" évoquée lors du dernier sommet du G7. C'est ce qu'a souligné Madame Nikonorova, Ministre des Affaires Etrangères et représentante de la RPD dans le groupe de travail tripartite de Minsk au sortir de sa dernière réunion ce 18 septembre : 
  • "La pratique de la partie ukrainienne de nier ce qui avait été convenu précédemment est déconcertante. Nous parlons maintenant du texte de la formule de Steinmeier, qui avait déjà été approuvé à deux reprises lors des quatre sommets du "quartet Normandie" et qui a été confirmé à plusieurs reprises lors de réunions des conseillers des chefs des États garants des accords de Minsk, y compris le représentant de l'Ukraine, Andriy Yermak. Néanmoins, et pour une raison quelconque, cela n'empêche pas Kiev de déclarer vouloir modifier le texte de ce mécanisme, tout en ignorant l'ordre direct consistant à se mettre d'accord sur le libellé déjà approuvé de son propre représentant au format Normandie"
Si l'Ukraine s'est doté d'un nouveau Président, en revanche la politique menée par son gouvernement reste la même : saboter tout processus de paix, tant sur le front militaire que sur le front diplomatique.

Dans le Donbass, une volonté réaffirmée avec force :

Chaque semaine quasiment la population du Donbass au cours d'événements politiques ou culturels réaffirment avec force son attachement identitaire à la Russie et sa volonté d'intégrer sa Fédération. Et les réseaux sociaux organisent de nombreux sondages et forums sur le sujet qui confirment cette volonté populaire et souveraine. Ainsi par exemple un sondage sur VK lancé il y a quelques heures seulement et qui est très intéressant : 

  • Rejoindre la Fédération de Russie = 62 %
  • Donner une autonomie (statut spécial) dans l'Ukraine (capituler doucement) 4. 68 %
  • Rester des États quasi indépendants = 3. 49 %
  • Aller à l'offensive en Ukraine, reprendre les frontières administratives de la région de Donetsk et de Lugansk et recréer Novorossia de Kharkov à Odessa = 27. 26 %
  • Revenir en Ukraine sous les conditions de Kiev (capitulation directe) = 2.93 %
Dans ce sondage, il est intéressant d'observer qu'en plus d'une majorité qui réclame l'intégration du Donbass au sein de la Fédération de Russie, une part importante n'oublie pas les territoires aujourd'hui occupés par l'armée ukrainienne et même au delà des frontières des anciens oblasts de Donetsk et Lugansk, les territoires russophones de l'Ukraine. Ces territoires sont ceux de la Novorossiya historique qui s'étendait dans le passé de Kharkov à Odessa, et correspond aujourd'hui aux revendications pro-russes nées en réaction du coup d'état pro occidental du Maïdan.

(Il est dommage que le sondage n'est pas autorisé une double réponse afin de déterminer par exemple ceux qui sont favorables à une libération des territoires russophones pour ensuite leur intégration en Russie ou leur indépendance.)

Car le statut actuel de ces territoires occupés par Kiev, à commencer par les territoires des anciens oblasts de Donetsk et Lugansk est le plus important problème des accords de Minsk. En effet, d'un côté les Républiques veulent définir légitimement comme ligne de démarcation de la cartographie du processus (élections et statut), les limites des anciens oblasts et de l'autre côté Kiev veut la calquer sur l'actuelle ligne de front militaire.

Avant même que ne se réalise la prochaine réunion du format Normandie (Russie/Ukraine/Allemagne/France) on voit donc que le processus présente toujours des points de blocage importants que les quatre ne seront pas en mesure de résoudre selon toute probabilité car cela impose des concessions inacceptables tant sur le plan militaire que sur le plan politique par l'un ou l'autre des belligérants sur le terrain. 

Et pour illustrer cette impasse de Minsk et conclure, je citerai les annonces débiles réalisées par le commandement ukrainien concernant "le retrait prochain de ses troupes de plusieurs kilomètres". Ceci reviendrai pour Kiev a abandonner à leurs populations, en plus des positions militaires, les villes de Marinka, Avdeevka, Shirokino, Svetlodarsk, et même Mariupol qui sont des places géostratégiques fortes. 

Le seul retrait possible des auxiliaires ukrops de l'OTAN est un retrait total du territoire de la Novorossiya avec nos baïonnettes et celles de l'armée russe dans leurs reins ! Car la guerre, c'est un peu comme le vin : "quand il est tiré, il faut le boire !"

Donc soit nous allons continuer vers un enlisement meurtrier du conflit tel qu'il est aujourd'hui et qui constituera toujours pour l'OTAN un "front de réserve" sur le flanc de la Russie, soit vers une redynamisation de la guerre, vraisemblablement à l'initiative de Kiev avec l'accord de ses parrains occidentaux, entraînant à très court terme un conflit ouvert entre Kiev et Moscou. Je pense que cette deuxième option n'est pas pour demain et qu'elle sera précédée en signes avants coureurs d'escalades militaires en Géorgie (Abkhazie, Ossétie) ou Transnistrie ou dans le Caucase par exemple 

Erwan Castel 

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