Le circuit fermé de l'industrie du crime


Depuis le déclenchement de la guerre dans le Donbass, les ukrainiens épuisent leurs stocks de munitions et d'armements datant de l'époque soviétique et qui constituent encore la très grande majorité de leurs équipements de combat et logistique militaires. A la vétusté du matériel (comme l'illustrent les très nombreuses pannes des véhicules ou le pourcentage très élévé de munitions défectueuses par exemple) se rajoute la diminution alarmante du parc opérationnel de l'armée ukrainienne, que de récentes destructions de dépôts de munitions importants (volontaires ou accidentelles) ont transformé en problème urgent à résoudre. 

Un autre problème qui se rajoute pour Kiev est la lenteur normale de la modernisation de son armée que les occidentaux veulent réaliser aux normes de l'OTAN. Or, changer l'organisation, les procédures de combat et de logistique, les matériels et leurs chaînes de maintenance, instruire les personnels à leur emploi et entretien etc... n'est pas une opération rapide et facile (elle est même plus difficile que la création d'une armée à parrtir de rien). Aussi l'armée ukrainienne se retrouve dans l'obligation de devoir rechercher toujours et encore dans l'arsenal soviétique pour tenter de garder élevé le niveau opérationnel de son armée dont plus de 100 000 hommes sont engagés depuis 5 ans, dans une guerre contre le Donbass. 

Dès la deuxième année de la guerre l'Ukraine avait acheter (parfois au kilo) des matériels soviétiques identiques aux siens auprès des anciennes Républiques socialistes soviétiques de l'Est européen, mais dans la limite imposée par le maintien de leurs propres capacités opértionnelles. Washington a donc trouvé cette semaine la solution aux problèmes des uns et des autres en accordant une subvention à 6 pays européens entrant dans cette catégorie des anciens satellites soviétiques. 

Ce programme appelé par l'administration Trump "European Recapitalization Incentive Program" [ERIP], propose une aide de 190 millions de dollars pour que la BosnieHerzégovine [qui n’est membre ni de l’Otan, ni de l’UE], la Macédoine du Nord [processus d’adhésion à l’Otan en cours], l’Albanie [membre de l’Otan et processus d’adhésion à l’UE en cours], la Croatie, la Slovaquie et la Grèce [membres de l’Otan et de l’UE], puissent engager la modernisation et surtout l'américanisation de leurs armées en se débarassant avec bénéfice de leurs matériels soviétiques qui impose à l'OTAN la dépendance à une logistique matérielle commerciale et une assistance humaine dans son pré carré. 

Evidemment cette aide "généreuse" du Pentagone est entourée des pressions "bienveillantes" de la ploutocratie mondialiste qui s'assurera san nul doute que, via l'UE, l'OTAN ou le FMI par exemple, les investissements des pays concernés se tournent dans la foulée vers le complexe militaro-industriel occidental à l'image d'un circuit fermé (je rigolerai si des pays avec les subventions étasuniennes décidaient de commander des S400 ou des Sukho¨à Moscou...enfin on a le droit de rêver !).

Ce qui me fait dire que l'Ukraine n'est pas étrangère à cette opération du Pentagone, dont l'OTAN n'est que le succube européen, et que justement elle n'est pas dans la liste des pays invités à se débarasser de leur arsenal russe. tout comme la Géorgie qui est pourtant sur le même positionnement russophobe et les mêmes ambitions d'occidentalisation de son armée.

Ici Washington montre bien sa ruse perfide, à la fois économique du circuit fermé mais aussi stratégique du type "vase" communiquants" qui lui permet à visage masqué d'alimenter de renforcer ses alliances militaires. Ainsi, par ce jeu de relais, qui montre au apassge la soumission des pays européens de l'Ouest au Pentagone, Washington va pouvoir augmenter indirecetement son aide militaire à une armée ukrainienne en difficulté et qui est dans l'urgence de restaurer son potentiel de combat, ses stocks stratégiques, comme par exemple son parc d'avions de combat ou d'artillerie...

Erwan Castel


Source de l'article: Zone Militaire


Washington subventionne six pays européens 
pour qu’ils se débarrassent de leurs matériels militaires russes


Par Laurent Lagneau

Les forces armées de plusieurs pays européens, pour certains membres de l’Otan et/ou de l’Union européenne [UE] , mettent encore en oeuvre des équipements militaire hérités de la période soviétique. Ce qui n’est pas toujours simple pour ce qui concerne l’interopérabilité.

D’où l’initiative prise par l’administration Trump, qui consiste à accorder des subventions à quelques uns de ces pays afin de les inciter à se débarrasser de leurs équipements à la fois anciens et de facture russe. Appelée « European Recapitalization Incentive Program » [ERIP], elle est dotée d’une enveloppe de 190 millions de dollars.

Le magazine spécialisé Defense News précise que ce « nouvel outil » a été élaboré par le département d’État et le commandement militaire américain pour l’Europe [US EUCOM]. Pour le moment, six pays sont concernés : la Bosnie-Herzégovine [qui n’est membre ni de l’Otan, ni de l’UE], la Macédoine du Nord [processus d’adhésion à l’Otan en cours], l’Albanie [membre de l’Otan et processus d’adhésion à l’UE en cours], la Croatie, la Slovaquie et… la Grèce [membres de l’Otan et de l’UE].

Curieusement, l’Ukraine ne figure pas sur cette liste, pas plus que la Géorgie… Sans doute s’agit-il de ne pas froisser davantage Moscou. À moins que ces deux pays soient prochainement concernés étant donné que l’ERIP pourrait être étendu à d’autres alliés des États-Unis… La Hongrie, la Pologne, la République tchèque ainsi que les États baltes sont cités.

Pour Washington, le calcul est simple : grâce à cette initiative, les pays bénéficiaires sont donc incités à moderniser leurs forces armées tout en étant en quelque sorte encouragés à se tourner vers l’industrie américaine. Résultat : il n’y aura plus besoin de sous-traitants russes sur les bases de l’Otan pour soutenir leurs anciens équipements et l’interopérabilité ne pourra qu’être renforcée. En outre, les États-Unis gagnent en influence, comme dans les Balkans.

Évidemment, le montant de l’aide accordée à chacun de ces six pays est trop modeste pour envisager des achats importants. Mais l’idée est de leur mettre le pied à l’étrier… Par exemple, si l’un d’eux commande seulement 4 hélicoptères auprès d’un industriel américain avec la subvention qui lui a été accordée, il n’aura pas l’intention de se tourner vers une autre fournisseur quand il s’agira de passer à la vitesse supérieure.

Selon l’International Institute for Strategic Studies [IISS], cité par Defense News, les subventions allouées sont plus en moins importantes en fonction des priorités et des capacités de chaque pays. Ainsi, la Slovaquie aurait bénéficié de 50 millions de dollars pour remplacer ses hélicoptères multi-rôles Mi-17 tandis que la Grèce et la Croatie auraient reçu 25 millions chacune pour retirer du service leurs véhicules blindés BMP-1 et BVP M-80.

Reste que ce programme a un autre effet : celui d’écarter les industriels européens de marchés potentiels. D’où l’importance de Coopération structurée permanente [CSP/PESCO] et du Fonds européen de Défense [FEDef], ce dernier ne devant pas bénéficier aux groupes américains.

Laurent Lagneau 

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