Un symbole militaire et un test politique
Stanitsa Louganskaïa est un des "Block Post" situés sur la ligne de front du Donbass où est organisé le passage des populations traversant cettte ligne de démarcation pour visiter leurs familles ou aller toucher leur maigre retraite que le blocus ukrainien ne fait plus parvenir sur les territoires des républiques populaires de Donetsk et Lugansk.
Ce point de passage situé au Nord de la ville de Lugansk est périlleux à plus d'un titre. parce d'une part il est constitué d'une passerelle bricolée remplacant un pont détruit par l'artillerie ukrainienne et d'autre part toujours soumis régulièrement à des tirs menacant les usagers et les civils vivant à proximité.
Régulièrement des personnes sont blessés sur ce blok post et on observe également un nombre important de décés chez les personnes agées qui tentent de survivre aux longues heures d'attente sous le froid, la pluie ou la chaleur, sans compter l'épreuve de l'escalade de la passerelle (4 retraités encore décédés cette année).
Dans le cadres des échanges tentés à nouveau entre les autorités de la République populaire de Lugnask et leurs nouveaux homologues ukrainiens de l'équipe Zelensky, le plan de démilitarisation de ce point de passage ainsi que la restauration du pont a été relancé ces derniers jours.
Ce projet, en fait n'est pas nouveau, mais il a été systématiquement saboté par les forces ukrainiennes au cours de ces 3 dernières années, démontrant la volonté réelle de Kiev de poursuivre sa politique d'étranglement et de terreur envers les populations du Donbass.
Le 26 juin a donc commencé une nouvelle tentative de sécurisation de Stanitsa Louganskaïa, ce blok-post important par lequel transitent chaque jour des centaines de civils par une première étape de 3 jours pour procéder au retrait des unité militaires républicaines et ukrainiennes de part et d'autre du passage, et qui sera suivi (normalement) par une dépollution de la zone et une restauration du pont.
Le déminage est la partie la plus importante de la dépollution d'une zone. Ici un sapeur de la République qui commence le travail ce 30 juin sur Stanitsa Luganskaïa |
A terme, si Kiev ne sabote pas à nouveau le projet, une passerelle métallique de 3 mètres de large et d'une capacité de 5 tonnes devrait faciliter la traversée et même permettre le passage de véhicules légers et notamment d'ambulances au cours des fréquentes évacuations sanitaires.
Leonid Pasechnik, le président de la République Populaire de Lugansk a même assuré avoir obtenu des autorités ukrainiennes la promesse qu'elles prendraient en charge la construction de la passerelle que leur armée a détruit. Mais c'est le Comité Internationale de la Croix Rouge qui devrait payer à hauteur de 60 millions d'euros le coût des travaux.
Les autorités républicaines ont bien sûr accueillies positivement ce projet mais aussi avec une espérance modérée par l'expériences des précédentes tentatives réalisées sous le mandat Porochenko et qui ont toutes été sabotées par les forces ukrainiennes malgré la présence au centre du processus, de l'OSCE, qui doit accompagner et garantir sa finalisation dans les règles définies.
Les autorités républicaines ont bien sûr accueillies positivement ce projet mais aussi avec une espérance modérée par l'expériences des précédentes tentatives réalisées sous le mandat Porochenko et qui ont toutes été sabotées par les forces ukrainiennes malgré la présence au centre du processus, de l'OSCE, qui doit accompagner et garantir sa finalisation dans les règles définies.
Pour le président Zelensky, ce projet de démilitarisation de Stanitsa Louganskaïa sera aussi un test majeur de sa politique et de son autorité sur la ligne de front du Donbass et malheureusement, au vu de l'aggravation des bombardements observés sur le front du côté de Donetsk on est en droit d'avoir des doutes sur les intentions exprimées du nouveau pouvoir ukrainien.
Erwan Castel